-3 ans avant ADLP- (saison des brumes)
Malvina bondissait dans les couloirs du château comme une enfant surexcitée. Le roi venait de leur apprendre une grande nouvelle. En tout cas, elle, elle le vivait comme une grande nouvelle, contrairement à Athèlme. Ils allaient enfin se voir assigner leur destrier ! La jeune fille caracolait et ne pouvait imaginer ce que cela lui ferait d'avoir enfin sa propre monture. Un cheval avec lequel elle pourrait tisser des liens, apprendre à se comprendre et se connaître... Mais il lui fallait reprendre pieds. Avant la cérémonie, une tâche plus importante devait être menée. Le lion qu'elle avait ramené tournait toujours dans sa cage et elle n'avait pas encore prit le temps d'aller l'observer de plus près.
Elle descendit donc vers la grande cours, prit les allées fleuries qui menaient aux jardins du palais et gambada jusqu'aux derniers buissons de fleurs odorantes. Là y était caché le lion d'argent au regard perturbé. Contournant un dernier taillis de salias*, elle rejoignit enfin l'animal qui piétinait dans sa cellule. Bien qu'il l'ait attaquée, elle ne lui en portait évidemment aucune rigueur. Elle avait au contraire exigé aux dresseurs de placer le fauve dans un espace agréable et éloigné du tumulte de la vie environnante afin de veiller à son confort maximum. Le voir ainsi emprisonné entre ces barreaux lui brisait le cœur.
S'approchant tranquillement du félin, elle s'installa prêt de sa cage, sous son regard étonné. D'abord d'apparence calme et sereine, le prédateur sembla d'un coup piqué au vif et bondit contre les grilles, toutes griffes dehors. Il battit de ses pattes armées dans des tentatives vaines visant à blesser sa proie. S'étant concentrée pour rester calme face à toutes situations, Malvina ne sursauta même pas. Elle se releva avec une infinie douceur et se rapprocha encore du lion, jusqu'à pouvoir sentir le souffle que provoquait ses mouvements de griffes frénétiques.
Plus elle approchait et plus la pauvre bête semblait enragée. Secouant la tête de désarroi, Malvina s'accroupi sur les petits graviers blancs pour faire face au museau de l'animal et commença à lui chuchoter de douces paroles... ce qui lui valut des rugissements endiablés.
— Bien, de toute évidence, seule la magie pourra m'en apprendre plus sur toi, se murmura Malvina pour elle-même.
Elle se concentra, recherchant le lien qui pourrait lui faire ressentir le lion et ne le trouva pas... contrairement à tous les animaux qu'elle avait connue, elle ne trouva pas ce filet d'énergie émaner de la bête, au porte de la folie. Tout cela lui parut de plus en plus étrange.
Dans un nouvel excès de fureur, le lion se jeta de plus belle sur les fers, ouvrant grand sa gueule dans un rugissement ténébreux, dévoilant plusieurs rangées de crocs acérés. Ce cri était plus semblable à du désespoir qu'à de la cruauté aux yeux de Malvina. Ce cas approfondissait plus encore le mystère. Faisant appel à son don inné pour la compassion, elle concentra dans ses bras toute la bonté qu'elle détenait et essaya d'en emplir le lion d'argent qui se retrouvait à présent épuisé, la bave aux lèvres. Les filets magiques s'envolèrent de ses mains, et allèrent s'écraser avec force contre leur cible. A son contact, l'énergie de Malvina explosa, brisée par le sort du lion, comme s'il avait été protégé par un bouclier invisible.
— Je n'y arriverais pas toute seule mon grand... je vais avoir besoin d'aide alors soit encore un peu patient et bientôt tu seras libre, expliqua-t-elle doucement au fauve.
A peine s'était-elle un peu éloignée de la cage qu'il ne sembla plus empreint de la même folie. Il l'observait attentivement puis retourna s'allonger afin de prendre le soleil. Toute trace de démence avait quitté le fond de ses yeux d'or, laissant seulement entrevoir le flegme habituel des lions.
Moïe demeurait l'unique espoir de Malvina dans cette opération, c'était à présent une certitude.
***
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Les Reliques du Damné - T.I Trahison
FantastikLe temps de la prospérité est révolu. Le continent Brazla doit à nouveau essuyer une menace destructrice. Les dieux sont formels, les peuples doivent s'unir et se préparer au pire. Deux pouvoirs unique devront s'allier afin de défaire les noirs des...