-3 ans avant ADLP- (saison de cristal)
Tikou leva les yeux vers son ami qui lui adressait une dernière caresse. Il frissonna sous la main délicate de Moïe qui finalement se leva et, nonobstant les complaintes du petit mulmopi, le replaça dans sa cachette, à l'abri de la cupidité des êtres. Ses séances complices avec Tikou s'étaient avérées être particulièrement restreintes depuis la menace qui pesait sur Sar Ier. Moïe accorda un dernier sourire apaisant à son compagnon et prit la direction des appartements du roi, perdu dans ses pensées.
Les jours passaient et l'état du monarque empirait. Équipé d'une vasque d'eau tiède, de chiffon, et de diverses herbes médicinales, le guérisseur atteignit finalement la chambre de son seigneur et ami.
– Moïe ! Cela faisait presque longtemps que je ne t'avais pas vu, l'accueilli ce dernier sur un ton taquin, la voix éraillée.
Il est vrai que le demi-elfe passait ses journées à lui prodiguer des soins et à lui tenir compagnie, profitant de chaque instant qui lui restait à ses côté. Le roi lui adressa un large sourire, particulièrement blafard et dénué de substance. Sar Ier essayait de faire bonne figure, mais son visage émacié par la maladie et son regard vitreux ne pouvaient être ignorés... Moïe passa outre l'ironie et rendit au roi un sourire qu'il voulait confiant avant d'aller s'installer à ses côtés.
– Je vois bien que vous essayez de paraître vaillant mon roi, mais cessez ces subterfuges enfantins devant moi. Je suis votre guérisseur, ne l'oubliez pas, le sermonna-t-il gentiment tout en passant un chiffon imbibé sur le front en sueur du malade.
Devant la mine penaude de Sar Ier, Moïe sourit de plus belle. Cet homme, après toutes ces années, demeurait un mystère pour lui. Ce roi, si brave, si intimident et juste, avait des fois des mimiques de bambins qui ne demandait qu'à être réconforté et cajolé. S'émouvant de ses yeux pleins de tendresse, le mage sorti son fidèle jeu de stratégie de sous la couche.
– Et à présent, reprenez-vous car ma victoire approche à grand pas, messire !
– Que de belles paroles mon cher serviteur, mais tes victoires restent à présent aussi mystiques que tes fameuses « Reliques du Damné ». Vient donc me prouver que les légendes existent, j'attends !
Et c'est dans cette nouvelle bonne humeur que les deux amis entamèrent leur duel sur le luxueux plateau de jeu.
Moïe ne laissait rien percevoir, mais il s'inquiétait pour le remède. Ses protégés auraient déjà dû arriver la veille au matin. Il n'osait imaginer ce qui se passerait s'ils venaient à disparaître. Le continent ne pouvait perdre à la fois son monarque le plus influent et ses deux héros, seul espoir de survie. Moïe chassa rapidement ses sombres idées, ne souhaitant pas alerter son souverain. Il se devait de leur faire confiance.
Sar Ier voyait bien les sourcils de son serviteurs se froncer d'inquiétude indiscrète. Mais il ne soulignait pas non plus ce retard, se contentant d'accepter les soins aussi mauvais qu'inefficaces de son mage, armé de toute sa bonne volonté.
– Ah ! Vous voilà en mauvaise posture mon roi ! Je crois bien que cette fois sera la bonne. Votre guérisseur vous aura surpassé en stratégie guerrière.
Faisant la moue, Sar Ier étudiait le plateau de jeu avec une concentration absolue, laissant un doigt courir sur son menton émacié. Mais il fut interrompu quand le son familier des vigies retentit avec violence dans les lieux. Il sursauta, faisant basculer le plateau de jeu, auparavant en équilibre sur ses genoux... Les pièces, sous les yeux affolés de Moïe, s'éparpillèrent au sol, ruinant la partie en cours et son unique victoire par la même occasion. Devant la mine déconfite de son ami, le roi ne put réprimer un éclatement de rire, et du se forcer pour articuler ses moqueries.
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Les Reliques du Damné - T.I Trahison
FantasyLe temps de la prospérité est révolu. Le continent Brazla doit à nouveau essuyer une menace destructrice. Les dieux sont formels, les peuples doivent s'unir et se préparer au pire. Deux pouvoirs unique devront s'allier afin de défaire les noirs des...