Chapitre 30

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Les jours suivant furent tous plus ou moins identiques, s'écoulant dans un lenteur épuisante. J'avais l'impression que Chronos lui-même était contre moi, semblant vouloir que cette horrible semaine perdure et reste encrée dans ma mémoire. Avec Remus je faisais comme si rien ne s'était passé, et je le voyait, de jour en jour, presque d'heure en heure, draguer Anaïs qui répondait avec joie à ses avances, et à chaque petite taquinerie qu'il lui faisait, il me regardait dans le yeux pour voir ma réaction, me narguer, mais je tenais bon et me contentais de sourire faussement ou détourner le regard. John était le seul à voir ce qu'il se passait réellement, et il restait toujours près de moi comme un garde du corps. La seule bonne nouvelle de ces cinq derniers jours fut l'arrêt de la guerre froide entre Sirius et Remus, ce n'était pas encore comme avant, mais Remus tolérait désormais la présence de son ami dans la même pièce.

-Juliette ? M'appela Vincent, me sortant de mes pensées.

Je me tournai vers lui, une tasse remplie de thé bouillant dans les mains, pour le questionner du regard.

-Vous semblez... ailleurs ? Développa-t-il.

-Disons que ça a été une semaine compliquée. Dit-je doucement.

-Ah. Souffla-t-il. Je... je crains de ne devoir l'alourdir encore en mauvaise nouvelle. Déclara-t-il la mine contrite.

Je fronça les sourcils et demanda suspicieuse :

-Comment ça ?

Il me regarda avec compassion, semblant hésiter à me le dire. Mon stresse montait au fur et à mesure que ces yeux faisaient des aller et retours entre moi et ses mains, mais il finit par lâcher :

-IL veut que vous fassiez vos preuves ce week-end.

Mon souffle se coupa et je ne comprenais pas, ou plutôt, je ne voulais pas comprendre.

-Malfoy nous accompagnera ainsi qu'une autre recrue sous sa supervision, il a déjà repéré une famille de moldue, qui fera l'affaire d'après lui. Poursuivit-il en se penchant vers moi, s'appuyant contre l'accoudoir de son fauteuil pour me retirer ma tasse des mains.

Je resta clouée sur place, paralysée, ne me contentant que de le fixer dans le blanc des yeux pour tenter d'y voir une blague, qu'il me dise que c'était faux et que je ferais rien ce week-end à part visiter l'aile Ouest du château dans laquelle j'avais hâte de me perdre. Mais rien n'y fit, son regard resta sérieux et je compris, je compris que j'allai tuer quelqu'un le lendemain. Mon menton commença à trembler, tout comme le reste de mon corps et une sueur froide coulant le long de mon de mon dos hérissa le duvet qui recouvrait ma nuque.

-Juliette ? Se risqua Vincent en voyant que j'étais sous le choque.

Sûrement par pitié, il vint se mettre à genou devant moi, prenant mes mains entre les siennes avant que ses lèvres ne commencent à bouger, aucun ne sortait de sa bouche, ou plutôt, coincée dans ma torpeur, je ne pouvais plus les entendre, je ne pouvais plus rien faire. Et c'est comme ça que je me retrouva allongée dans son lit, alors que la nuit tombait, ses drap m'englobant dans une odeur que je commençait réellement à aimer.

Je ne savais pas quand j'avais réussi à m'endormir, ou si je m'était endormi tout court, non, mais je savais, que là, couchée sur le dos dans le lit de mon professeur, à regarder le jour se lever par la petite fenêtre de sa chambre, qu'une nouvelle journée s'annonçait, certainement la pire de ma vie.

Alors que le soleil était aux zénith, Vincent entra pour la seconde fois dans la chambre et je me força à tourner la tête vers lui.

-Vous avez enfin décidé de finir ce duel de regard avec le soleil ?

Des Potterhead à Poudlard ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant