La salle de marbre

5.9K 145 12
                                    

Reagan PDV

Ce qui est passionnant ce sont ces corps nus, majestueux, exécutant une danse sensuelle et épique autour de moi. Les mouvements, les expressions, la grâce des gestes sont exprimés dans un calme apaisant. Chaque personnage représentés ici raconte son histoire en silence. Un silence salvateur intensifiant le récit de leurs vies dramatiques. Ici pas besoin de faire un vacarme du diable pour rivaliser avec ce monde dont le bruit est incessant et bien trop fort pour se faire entendre.

Je m'installe au milieu des dieux et déesses sculptés dans le marbre. Les traits fins des visages démontrent la technique superbe de l'artiste. La passion qui l'animait semble avoir été transmise à ces êtres de pierre jusqu'à inculquer le souffle de la vie. Pourtant malgré ces merveilles, cette section est pratiquement vide. Peut-être que la grandeur de ces personnages mythiques fait peur; que de la côtoyer nous rends misérable voir pire... dévoile nos pires défauts. Moi, je ne pense pas. J'y vois plutôt un honneur offert par les temples de l'histoire que demeure les musées.

Après une observation minutieuse de plusieurs heures, je me retrouve nez à nez avec un petit canapé orné d'or, le tout recouvert de velours rose pâle dont le moelleux est prêt à accueillir mon corps et mes pieds endoloris. D'une main énergique , je masse ma nuque affaiblie par les répétitions de mouvement de bas en l'air.
Mes yeux remontent vers un tableau ornant le mur écru au dessus de mon siège. Le Soleil s'invite lui aussi. Son éclats réfléchit contre les gigantesques murs blancs et le tableau. Je ne m'y attarde pas et je jette un futile regard sur les côtés à la recherche de témoins. Personne. Je baisse mes lunettes rondes et roses de soleil sur mon nez même si l'on est l'intérieur puis sors alors de mon sac en bandoulière un magazine et m'y installe. Comme attendu, mes fesses s enfoncent légèrement et mon dos rencontre un dossier vraiment confortable. Je me laisse aller à des lectures futiles que j'affectionne beaucoup trop, bien décidé à offrir à mon cerveau du repos avant de retrouver l'atmosphère stressante du dehors.

Le Chef-d'œuvreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant