La délicatesse

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PDV de Reagan

Je sors de la chambre de Timmy vêtue d'un de ses t-shirt et de l'un de ses shorts. J'ai vu mon reflet dans le miroir...Tim doit être bien plus classe avec... Le bruit de l'eau qui coule énergiquement est étouffé à travers les murs et par la porte de la salle de bain.

Je m'arrête derrière. Poing levé, prête à frapper.
Une envolée de frétillement s'empare de ma poitrine. Je me sens drôle.... Je me sens bien. Ici, je suis aussi légère qu'une bulle de savon flottant dans l'atmosphère humide de la salle de bain que je sens lécher mes pieds.

Pianissimo, mes doigts se séparent. Je pose le plat de la main contre le bois lisse. Tout en Esquissant des petites tapes du bout de l'index, j 'inspire l'alliance sensuelle du savon et de l'eau chaude se difussant jusqu'à moi. Je n'ai pas été aussi bien depuis des lustres.

Délicatement, mon front rejoint la surface rude, tout en me re visualisant les images que j'ai gardé de Timmy cette nuit, à me vieller. J'ai vu qu'il tenait à moi. Cette cérémonie angoissante que l'on fait au chevet d'un malade ou cérémonie d'adieu près d'un mort m'a flatté je l'avoue. Toutes les fois où je me suis réveillée, il était en train de vérifier si mes poumons expiraient encore de l'air. Il avait devait avoir peur que l'histoire de mon enfance m'arrache à lui aussi pendant mon sommeil alors, que j'avais peur que le fait de lui en parler, me l'arrache de moi aussi.

J'avais tord. Je l'ai sous estimé. Trop souvent déçue. Les mots qu'il m'a dit hier étaient trop plein de sincérité pour que j'en doute encore une seule seconde. Et c'est trop tard maintenant il est encré sous ta peau, tu es accro à lui.

L'eau cesse de couler, un bruit métallique couine lorsqu'il resserre le robinet. Je reviens à la réalité. J'eloigne mon visage, décolle ma main, le souffle un peu calamiteux en le sachant nu derrière cette porte.

Je me souviens pourquoi j'étais venue jusqu'ici . Tu as l'air d'une folle.. Par peur qu'il me surprenne, je frappe finalement comme si de rien était:

-Timmy ? Je demande assez fort pour que ma voix traverse la barricade qui nous sépare.

-Oui? Je l'imagine entrain de secouer ses cheveux.

-Je peux t'emprunter une chemise, je ne voudrais pas arriver avec le même haut qu'hier.

Je voudrais faire pro et ne pas arriver débrailler. Je m'en fiche d'aller en cours habillée relax mais pas au travail. Même si je parie que Lorenzo ne s'en rendrait même pas compte. Timmy est mince, sa chemise ne devrait pas me faire un parachute.

-Oui ! Regarde dans l'armoire !

-Merci ! Dis-Je en retournant dans sa chambre.

Une fois devant son dressing, j'admire son beau palmarès. T-shirt en tout genre, pantalons d'un côté, jeans, survêtement de l'autre. Et chemises dans la penderie. Je farfouille, je fais glisser les cintres sur la barre en fer jusqu'à en trouver une rose pastel.

Je me place dos à la porte de la chambre, enlève le t-shirt et commence à enfiler la chemise. Je fais descendre le short en nylon noir le long de mes cuisses. La douce matière me donne la chair de poule. Une fois le vêtement au sol, j'extirpe tranquillement un pied tout en chantonnant. Mes doigts jouent à avec le col, ma tête suit le rythme de la mélodie coincée dans ma tête quand j'entends le bruit de pas mouillés couiner sur parquet.

La chemise encore ouverte, soutien-gorge a l'air, culotte à fleurs exposée au grand jour, je tente de fermer le haut rapidement et pouvoir mettre mon jeans abandonné sur le lit. Enfin aussi vite qu'il est humainement possible.

Le Chef-d'œuvreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant