Des braillements venant de ma table de chevet me font sursauter. Je me jette sur mon réveil au risque de réveiller Jules si il continu son boucan du diable. Je tape dessus aussi fort que mon cœur bat dans ma poitrine. À six heure du matin, c'est plutôt douloureux, mais au moins je suis debout. Ma tête vient se poser contre le bois gravé de la tête de lit.
Il me faut quelques instants pour me calmer. Ma main vient se poser sur ma poitrine, elle suit les fluctuations de ma respiration essayant de reprendre une vitesse normale. Il ne manquerait plus que je chope un point de côté de bon matin ou que je fasse une sorte de crise d'asthme du au manque de sport.
Je savoure le silence qui m'entoure. Seul mon souffle atteint mes oreilles.
J'ôte finalement la couverture chaude recouvrant mon corps et quitte la quiétude de mon lit encore chaud.L'atmosphère est plus respirable dans l'appartement. L'odeur de cigarette hier encore dominante a été éclipsée par celle du parfum de Jules. Elle a du mette le sien à défaut de désodorisant. Vanille bourbon. On dirait qu'une vahiné a fait une halte ici. J'adore. L'odeur de Jules, c'est mon repère. Un peu comme le parfum apaisant de ma mère. C'est rassurant. Le plus frappant bien sûr reste le retour de la propreté. Les tasses, les mégots ont disparus et les magazines ont quittés la table pour retrouver leur place, empilés sur la table basse. Tout est nickel. Il ne reste que ma demande de stage ainsi qu'un petit mot qui recouvrent la surface lisse en bois.
Ray baby je ne pouvais pas laisser notre palace dans cet état... Passe une bonne journée, bonne chance pour ta demande! « Fais lui une offre qu'il ne peut pas refuser » (Accent italien)
Et encore désolée pour le café sur tes feuilles... on peut dire que c'est un bon moyen de se démarquer... tu peux aussi faire croire que c'est la secrétaire...
Je t'aime
xxSon mot me fait sourire. Elle a réussi à placer notre réplique préférée. C'est impossible de rester en colère contre Jules plus d'une journée. Elle est tellement adorable. Je comprend que ce n'est pas facile de devoir vivre avec une fille de vingt-et-un ans quand on en a vingt-neuf et de gérer sa vie en général avec son travail de nuit.
Je prend mes papiers, les glisses dans mon sac. En farfouillant pour faire de la place, je tombe sur le prospectus du musée d'hier. Je tiens le morceau de papier glacé un moment. Dire que je n'y ai pas pensé serait mentir... c'est vrai qu'il était vraiment beau. Gentil aussi. Et drôle. Et carrément canon. Ouais... canon.Je sens mes joues me bruler rien que d'y penser. Je le fixe encore indécise. Je bouge la tête, souffle puis le pose sur le meuble du téléphone. Je regarde les clefs prête à les prendre, je me ravise et claque simplement la porte.
Le cours de latin trainasse. Mon esprit se balade partout sauf dans cette classe. Il ère. J'imagine Jules en train de regarder Gilmore girls à la télé avec un paquet de chips; je pense à Maman et Papa en Italie entrain de manger des Bacci avec Fédé et Carlotta en se préparant pour la dure labeur que sont les vendanges, sans oublier ce stage que je dois absolument obtenir. Ca m'est vitale. Je ne peux pas rester sans rien faire. Je dois l'avoir pour payer mon loyer mais aussi pour ma survie psychologique...
J'ai hâte de finir ma dernière année et de pouvoir voir autre chose. Je veux continuer à étudier, faire de la recherche et passez moins de temps à m'imaginer entrain de le faire en le vivant par procuration aux musées. Je veux voyager, voir le monde. Pour l'instant la seule façon de voyager, c'est de le faire à travers les photos prises dans les musées du monde entier que la prof passe à l'écran...
-Des questions? Demande madame Hasting.
Sa voix me tire de mes pensées. Je n'ai aucune idée de quoi elle parlait. Elle me jette un coup d'œil. Je parie qu'elle sait que je n'ai pas suivi son cours du tout. Elle ne surenchérit pas face au silence de la salle. Je secoue la tête et ajoute:
-Non madame.
Et merde.
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Le Chef-d'œuvre
Fanfiction« Ses lèvres s'arrêtent, je m'arrête aussi. Elle penche la tête et se tapote sur le front. Elle scelle ensuite ses lèvres en les mordant fortement. Lentement, elle reprend sa position initiale et ses lèvres reprennent leur incantation. Les mains da...