Délire

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PDV de Timothée

Dan somnole. Il nage entre deux eaux, encore un shooté par les médicaments et les événements. Lendemain de soirée difficile... Un de ses bras repose dans un plâtre, lui même collé contre sa poitrine, son corps tuméfié, son visage griffé certainement par le goudron, cette vision me pince l'estomac. Je regarde les moniteurs mais ils sont tous éteins, seule une perfusion est rattachée à son bras. Je suis content de le voir allongé là, un peu cassé certes mais toujours vivant.

Un de ses yeux s'ouvre. Un sourire léger s'affiche sur son visage pâle. Je remarque un coin bleuté et un autre tout éraflé.

-Oh voilà le girafon... Qui vient me réveiller aux aurores...quand ce ne sont pas les infirmières ni mon père... c'est Marty de Madagascar...

Je m'approche de lui, me fais une place sur son lit en prenant soin de ne pas m'assoir sur un membre endoloris et retire ma casquette. Ça me fait tout drôle de voir mon pote aussi mal... alors pour masquer ça, je plaisante comme lui le fait toujours aussi si bien.

-arrête de te plaindre je suis certain que tu adore avoir les infirmières à ton petit soin.... Comment ça va ? Dis-je doucement en tendant mon poing pour qu'il le tape de sa main encore libre.

-Je vais bien...un peu mal au crâne et j'ai une barre vers mon poumon... la routine quoi... mais tu sais avec mon père ... lui dans les parages, autant m'achever, j'ai beau appuyer sur le petit bouton pour avoir des calmants....Nada!

Il mime d'appuyer sur le poussoir libérateur de morphine.

-Ah ce point ? je ricane doucement. Tu as peur de réveiller quelqu'un pour rigoler en sourdine ?

-Il essai de les draguer pour moi...les infirmières, il précise puis continue: crois moi, se faire taper n'est pas aussi douloureux que d'assister à cela...il m'enlève toute virilité....tiens au fait il est où ? C'est bien trop calme... Dan se relève, il fait une petite grimace. Je l'aide en lui remettant le fils de sa perf correctement.

-Je l'ai vu, il est à la cafétéria. On a vu ta mère aussi hier, on était venu te voir mais .... C'est Carl qui nous a dit que tu avais eu un accident... comment ça s'est passée cette histoire ?

-J'étais en train d'envoyer un message et j'ai traversé après un taxi, mais derrière une autre voiture était cachée, elle m'a happé sur le côté et je suis parti. Ma tête n'a pas beaucoup tapée mais c'est le coté gauche qui à bien morflé... Reslutat des courses Mon téléphone est mor et mes parents vont restés ici jusqu'à Thanksgiving!

Je le regarde médusé de le voir bien plus embeté par la presence de ses parents que pour son accident.

- Oh oui, ma mère a appelée le musé pour pouvoir te prévenir.. mais la question la plus vitale, Ou est Reagan? tu n'as pas osé l'amener voir cet apollon blessé ? Dit il en se triturant la perfusion.

Je triture le scratch de ma casquette et lèche mes lèvre gercées

- Oh oui je la garde éloignée...Je ne veux pas de concurrence. Je sais qu'elle aime les légionnaires et les cicatrices... je regarde Dan qui bombe le torse. Mais ne t'inquiète pas, Elle passera te voir, elle était tellement épuisée que je n'ai pas osé la réveiller... elle n'a pas pu dormir de la nuit....

Dan lève les sourcils et un regard plein de sous entendu émerge. Sa personnalité n'a pas été altérée par le choc.

-Arrête, ne viens pas te vanter de tes prouesses maintenant Chalamet, devant un infirme, c'est mesquin...

Je rentre un peu dans son jeu et lance le petit sourire enigmatique. Je repense à la dernière fois chez moi. Elle et moi, sur mon lit... mais cela n'a rien à voir avec hier soir... et ça désolé mais je le garde pour moi et rien que pour moi.

Le Chef-d'œuvreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant