Mes yeux sont lourds. Lorsque que je clos mes paupières, ils me piquent jusqu'à en pleurer. La sensation est tellement désagréable que je me fixe une moyenne de trois secondes de repos oculaire.
Filmer la dernière scène avec Blaise m'a exténué. Chris a été super exigeant avec nous. La scène qu'il avait en tête ne ressemblait pas du tout à ce qu'on faisait et on a du recommencer une quinzaine de fois. Mais on a finit par lui donner tout ce qu'on avait. Cette fatigue me comble, c'est de la fatigue d'un travail bien fait. Je suis heureux d'être dans cet état. C'est une sensation de satisfaction personnelle bien trop rare à mon goût mais qui, lors qu'on la ressent une fois, nous manque à chaque instant. Les jours où l'on ne le ressent pas, on sait qu'on a gâché notre journée, c'est ce sentiment perpétuel que je ressens au fond de moi. Je veux ressentir ça, chaque jour de mon existence. Mon dos, mes bras, mes jambes sont en compote et je veux juste qu'un taxi finisse par s'arrêter pour m'amener au musée. Je n'ai pas la foi de prendre le métro pour m'y rendre.
Je hale un taxi au milieu de Time Square, autant dire au milieu des enfers. Le monde fourmille à toute heure ici. Les chauffeurs font la course, roulent aussi vite que des pilotes sur piste. Je suis obligé de descendre sur la chaussée pour enfin en arrêter un, de justesse, avant qu'il ne m'écrase. Sois un vrai New-yorkais! La fatigue doit altérer mon appréhension face au danger... mais au moins je n'attend plus comme un d'espérer. La grand mère qui a réussie à prendre un taxi en deux secondes alors que ça faisait dix minutes que j'essayais en vein a bien du rire...
-Au Metropolitan Muséum s'il vous plaît. Dis je en frottant mes mains. Une seconde plus et je gelais sur place. On a même pas passé Halloween pourtant...
Je rentre dans le hall, bien chauffé pour toute à l'heure. Chanceux. Derrière le guichet, je vois Judith. Lunettes sur le nez, surligneur à la main, elle peinturlure sa feuille.
-Hello... dis je près à l embêter.
Elle lève son minois vers moi. Elle ne cache pas sa déception.
-Ah! L'enfant prodige... je ne pensais pas te voir avant Lundi... dit elle avec dédain.
Cette haine est jouissive.
-Tu me manquais trop... mon cœur saignait loin de toi.... dis je en posant mon menton sur le dessus de ma main.
-Daniel est dans la gallérie Romaine....raille t'elle par au dessus ses verres de contact.
-Quelle bonté d'âme... ton entrain et ta gentillesse sont des cadeaux pour les gens... Judith... ne change jamais.... Jamais!! Je crie alors que j'atteins l'autre salle.
Judith m'oublie rapidement. Et moi je profite que le musée soit fermé pour faire mes glissades sur le sol lustré à la perfection. Dément! Je remarque Daniel en costard cravate en train de tester si la sono sur l'estrade montée pour l'occasion avec l'aide de Carl marche bien . Il me voit. Prend le micro.
-Mesdames et Monsieur, la super star, Timothée Chalamet nous fait l'honneur de sa présence ... avec une tache sur sa veste que je vois depuis ici... bien joué!
Je fais des petites révérences et je salue une foule invisible. Carl me regarde aussi sérieux qu'un docteur en pleine oscultation. Je monte sur l'estrade à mon tour et fait une accolade à mon ami. Dan repose le micro et m'observe.
-Alors mon pote ! Ce tournage? Demande t'il vraiment intéressé
Je souris naturellement. Heureux comme jamais.
-Le paradis... je m'éclate... dommage que ça se termine demain...
-Je sais... au moins tu reviendras tenir compagnie à ton bon vieux pote Dan....
-Timothee, Daniel allez voir si Lorenzo Benedetti a besoin de vous ! Au lieu de nous faire la cérémonie des Oscars... grogne Carl.
-C'est qui ? Je demande à l'intention de Daniel.
-C'est celui qui expose ses découvertes... la soirée est donnée pour lui...
Daniel descend les petites marches. Je suis sur ses talons, en direction de l'autre pièce, plus vaste.
Environs dix hommes s'affairent entre les éléments déjà installés. De grands pots en terre cuite, des mosaïques et même une fontaine dans un coin m'attire l'œil. Et ce n'est pas tout. La salle est envahie de vestiges. Wah! Je ne sais plus où donner de la tête. Deux hommes, habillés d'une élégance pure parlent italien. Les deux supervisant le tout.
-Cest celui avec la chemise rose, me dit Daniel.
-Il vient d'Italie ? Je demande alors que la réponse paraît plus qu'évidente.
-Oui... un génie Italien, beau gosse, élevé à la pasta... Tu parles italien ? Me demande t'il soudain.
-Non... je répond.
-Oh... ca va être plus dire que je ne le pensais...
Il passe sa langue sur ses dents. Un million de questions doivent s'entremêler dans sa tête.L'homme nous remarque puisqu'il nous fait signe. Nous nous approchons d'un pas peu rassuré.
-Ciao! Dit l'homme aux cheveux bruns avec une joie propre à la culture italienne.
Ses yeux bruns rieurs, nous accueillent avec gentillesse. Il est jeune... est-ce qu'il a découvert tous ça à cet âge seulement ? Il quoi trente-cinq? Comment est-ce possible?
Mes yeux fixent ses chaussures pointues en cuire noires... italiennes je pense... puis remonte sur sa chemise ou deux initiales sont brodées sur un côté de sa poitrine: LB. Ses propres initiales.. si ca ce n'est pas la classe... En plus cette flegme naturelle qui émane de lui... me déprime. Je transpire la jalousie...
Daniel semble hypnotisé aussi. Il affiche son sourire de mec pas rassuré, celui qui dit « oh putain c'est mal parti... Je suis dans la merde. »
Dan cherche du soutient en se tournant vers moi, mais la seule chose que je suis capable de lui renvoyer à cet instant, c'est ce même sentiment...-Avez vous besoin de quelque chose ? Demande Daniel en articulant plus que de raison, voulant être sûr qu'il comprenne.
-Non tout va bien merci, je regardais le résultat avec Marco et nous sommes vraiment satisfait !
Un soulagement se lit sur le visage de Daniel, et le miens aussi. Il n'est pas aussi carré que les autres personnes que l'on a reçu.
-Très bien ! N'hésitez pas à nous mobiliser sinon !
-Grazie mille ! Un sourire qui doit faire tomber les filles nous éblouie presque.
-Je vais faire un tour dans l'expo si ça ne vous dérange pas ! Dis-je
-Si! Je vous en prie!non fate complimenti!
Je ne comprend pas la dernière partie de sa phrase mais je lui répond merci quand même et pars me balader. Je vais devoir apprendre des informations sur elles pour les futures touristes... autant commencer ce soir. Je ne vais pas tarder à partir de toute façon. Je suis venu que pour voir si Daniel était toujours en vie malgré qu'il soit seul avec Judith la plus part du temps...
Je commence à observer les amphores sous verres. Puis les petits panneaux placés en dessous en guise de point d'information. Une grandes fresque illustrant des dessins de romans habille le second plan, le tout mélangé avec des inscriptions latines rouges vives.
Puis soudain, en arrivant devant une autre fresque, je la revoit en train de lire. Cette nouvelle exposition va sûrement l'attirer ....rien que d'y penser mon cœur bat plus fort.
Reagan va t'elle revenir voir cela ? Je l'espère plus que de raison...
Hello ! On se rapproche dangereusement des retrouvailles... j'ai tellement hâte ! J'espère que le chapitre vous plaît! Love xxx
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Le Chef-d'œuvre
Fanfiction« Ses lèvres s'arrêtent, je m'arrête aussi. Elle penche la tête et se tapote sur le front. Elle scelle ensuite ses lèvres en les mordant fortement. Lentement, elle reprend sa position initiale et ses lèvres reprennent leur incantation. Les mains da...