En bas des marches

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PDV de Timothée

Les Échos produits dans la grande salle destinée aux tableaux classiques de l'aile Ouest du musée se cognent dans ma tête. Mes écoutilles sont percés par les décibels criardes des visiteurs. Aujourd'hui je ne sais pourquoi mais Carle à décidé de me faire surveiller cette partie. Chouette...Je suis bien loin du calme antique des sculptures de d'habitude.

Perché sur le balcon ou plutôt la mezzanine en pierre vieillît, je suis avachit et somnole. Mes yeux sont incapables de voir clair. La nuit a été courte, le questionnement abyssal, long. Mes sentiments sont embrouillés, ils ont pris des coup hier, mais je dois bien l'avouer que j'en ai plus donné ... à Lily.

A mon arrivée, j'ai fuit Dan, je profite des derniers instants de repos avant l'arrivée de Ray. J'ai l'impression de m'être fait piétiné par un troupeau de bêtes et d'avoir pris une voie inconnue depuis la première fois que j'ai vu Reagan dans ce musée. Maintenant, mes décisions se prennent sur des coup de tête, mes plans, les limites que je me fixent, explosent lorsque Ray apparaît.
A croire que la où la belle passe, ma raison trépasse et c'est mon cœur qui devient l'unique capitaine.

Notre rupture d'hier avec Lily me ballote pourtant l'esprit dans des flots tumultueux. Mon navire chavire dans la marée, tout en entraînant mon corps et ma tête dans la complicité de cet horrible état comateux.

Mon cœur ne répond plus pour l'instant, la ligne à été coupée. Personne n'est a l'autre bout du fils pour réceptionner mes appels désespérés. J'ai besoin de temps pour remettre de l'ordre, car si je me laisse allé, je suis certain de mourir englouti dans les tréfonds. Je ne me reconnais plus, je suis dysfonctionnel. Demain je ne ferai pas l'audition. C'est décidé. Ça vaut mieux pour tout le monde. Je recontacterai mon agent, et on travaillera comme on l'a toujours fait. Me revoilà en moins que rien.

Une vieille dame vêtue d'une blouse à fleurs me tire de mon monologue interne. Ses yeux grossis par des verres à triples foyers me regardent avec sympathie et désolés de me déranger. Je remarque qu'un vieil homme attend quelques pas derrière. C'est certainement son mari qui attend. Je sors mon sourire le plus polit. La pauvre n'a pas à faire les frais de mon humeur morne.

-Pardon mon mignon. Pouvez vous me dire où sont les œuvres de Courbet? J'ai vu sur mon plan mais je ne les trouves pas.

De ses mains tremblantes et abîmées par le temps, la petite dame me montre la marque dessinée au stylo. Je lance un regard concentré vers la galerie, puis lui désigne le chemin par lequel il faut aller. Je ne suis pas incollable sur cette section. La peinture romantique et autres tralalas ce n'est pas ma tasse de thé. Même le thé n'est pas ta tasse de thé d'ailleurs...
Elle me remercie et passe son chemin. Je la regarde descendre les escaliers avec difficulté, elle accroche le bras de son mari qui lui semble guère plus à l'aise. Je décide d'aller les aider. Je les rattrape et lui offre mon coude. Elle l'accepte. Il ne manquerait plus qu'il y ait des blessés pendant mes heures de travail. Non. C'est la dernière chose dont j'ai besoin aujourd'hui. Une fois arrivés à bon port, cette fois ils me quittent. Je suis sur le point de retourné à ma tour de guais quand une voix m'interpelle.

-Timmy ! Je tourne presque au ralentis. Reagan. Je serre les dents et ferme les yeux. Mes mains grattent mon cuir chevelu. Nerveux.

Elle m'apparaît belle comme le jour. Ses cheveux sont emprisonnés en une longue natte déstructurée. Ses yeux sont maquillés un peu plus que d'habitude soulignant ses grand yeux, mais ce qui lui éclaire le visage davantage c'est son sourire aux lèvres.

Son jean lui encadre parfaitement ses courbes et sa chemise ouverte dévoile la naissance de sa poitrine. Outch elle est canon.

Je suis prêt à le lui rendre son sourire jusqu'à ce que j'aperçoive derrière elle, un type que j'ai déjà vu plusieurs fois dans les parages auparavant. Kinnear. Le neveux du plein aux as. Les mots de Dan me reviennent en tête sur le possible intérêt qu'il porte à Ray.

Reagan suit la direction qu'on prit mes yeux. Elle se retourne et attend qu'il arrive à ses côtés. Il affiche un sourire, le sourire du charmeur de pacotille qui me m'énerve. Le fils en chemise hors de prix et au pantalon de ministre. Mon sang ne fait qu'un tour lorsque ma belle pose la main sur son avant bras et ajoute:

-Hayden voici Timothée, Timothée Hayden.... Elle lui sourit !

Où est passé Timmy ? Pourquoi elle me nomme Timothée ? Est-ce du au fait que cet abruti soit là ? C'est pour ça qu'elle c'est faite aussi belle? Tu débloque. Tu voudrais qu'elle vienne t'embrasser à pleine bouche devant lui ? Certainement.

-On s'est déjà vu quelques fois pas vrai ! Déclare Hayden pendant que je serre la main qu'il me tend.

Sur la défensive je lui rétorque que oui. Un silence s'installe lorsque tout le monde est surpris par mon ton condescendant. Reagan me scrute avec attention. Je feins. Elle ne sait plus sur quel pied danser tout à coup et ma mauvaise humeur ne l'aide pas.

-Hayden vient nous aider à déménager dans le nouveau bureau. Je l'ai vu hier il est génial ! Lui et moi sommes dans la même fac, il travaille avec la meilleure prof d'archéologie de La New-York University!

Ray essaie en vain de combler le gêne en me ventant les mérites du bougre. Je n'aide pas et veux mettre fin à cette conversation.

-Ray m'a dit que tu étais acteur ! Reprend Hayden. J'arrive à sentir le sarcasme masqué derrière sa voix si gentille. Tout ce que j'entends c'est "encore un loser qui croit qu'il est mieux que les autres."

-J'essaie. J'essaie. Dis je sens vraiment l'écouter. Je montre presque les dents. J'attaque. Je viens de rompre avec Lily pour elle... comment elle peut... hé ! Elle ne sait pas que tu as fais ça pour elle ! Tu regrette ? Non. Alors calme toi.

J'ai envie d'être seul. Je n'ai pas envie de voir la tête de cet imbécile à qui tout sourit alors que chez moi tout part à la dérive.

-Je vous laisse; je dois y retourner. Je passe mes mains sur mon menton et leur fait volte-face sans attendre la moindre parole. Je sers le poing une fois que plus personne ne peut me voir. Fuck fuck!

Alors que je monte les escaliers, de longs doigts fins entourent fermement mon poignet. Je suis surpris de retrouver Reagan, près de moi. Elle est sur la marche en dessous de la mienne. Je la surpasse d'une tête. Elle a le menton levé en ma direction. Ses iris harponnent les miennes à la recherche de la réponse à ses questions. Elles passent de droite à gauche comme si elle lisait une langue étrangère qu'elle ne comprenait pas. Je regarde au loins et voit Hayden s'éloigner tout en nous jetant des coups d'œil déçu.

-Timmy tout va bien? Elle demande doucement. Je sens toujours la chaleur de sa peau sur la mienne et je sens ce tourbillon de flou en moi.

-Ca va ! Ma voix est dure. Mes yeux se perdent dans les siens.

-Je vois bien que non ! C'est à cause du message auquel je n'ai pas répondu hier soir ? Elle demande timidement. Son autre main vient tenir ma mâchoire .
Tu veux dire le message que je t'ai envoyé avant que je rompe avec ma copine pour toi ? Non. Mais le fais que ce type t'accompagne, le fait que je sois sans audition et que lorsque je suis près de toi je ne me reconnais plus! Oui! Je souffre quand tu es là !
Lui avouer la raison de mon malaise viendrait à lui avouer que je lui ait menti. Menti à elle aussi. Alors incapable de gérer ça, je prend ma voix de connard sans cœur.

Je retire brusquement mon poignet de son emprise et recule mon visage de la pression de ses doigts meme si depuis nos baisers je ne rêve que de son contact. Jai besoin d'air. J'étouffe.

-Tout ne tourne pas autour de toi.

Je ne prend pas la peine de la regarder. Je la laisse en bas des marches.

Hello ! Voilà un autre chapitre ! Je voulais vous souhaiter une bonne année ! À Montréal à ce moment même je suis toujours en 2019 mais ... Je vous souhaite le meilleur, la réussite, la santé et de réaliser vos rêves ! Merci beaucoup de continuer de me lire ! Love u xxx 💕🌟

Le Chef-d'œuvreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant