-Tu es bien calme.... c'est limite flippant... Déclare Peter alors que Jules vient de partir aux toilettes.
-Tu m'as fait un signe de retrait, je t'ai suivis! Je sais écouter... dis-je dans un calme olympiens.
Il s'accoude et approche son visage du miens pour que notre conversation reste privée. Des yeux normalement bleus, devenu sombres a cause des lumières tamisées du bar me toisent. Je tend le coup, pénétrant ainsi dans une bulle dans laquelle le bruit est relégué au second plan.
-Tu ne vas pas te jeter sur elle une fois que vous serez rentrées hein ? Demande t'il inquiet.
Je le repousse. Vexée.
-Tu me prend pour une folle ? Bien sûr que non! Je vais la laisser gérer ses histoires comme une grande ...
-C'est ce qu'il a de mieux à faire... même si je vois que tu es blessée... qu'elle ne t'ai rien dit...
Mes bras reposent sous la poitrine. Un silence s'installe entre nous. Mes mains, brusquement bougent dans les airs comme une furie. La bulle éclate comme un chewing-gum devenu trop gros. L'air réclame sa liberté, la langue son congé. Il me faut un petit moment pour que la colère descende et ce moment salvateur n'est pas encore sonné.
-Et dire que je m'en voulais!! Je me suis sentie comme une malhonnête, une sale petite cachottière de ne pas lui parler de Timothée .. Rah !
Non...Non... ne me dit pas que je... tais toi!
Mes gestes perdent leur intensité. Je viens de faire un ricochet. Le gros galet bondissant sur l'eau vient de se noyer. Catastrophe! Je ne sais plus quoi faire... je ne sais plus quoi faire de mon propre corps... mon corps dans cet espace, devenu lourd par cette bourde. Je place ma main sous mon menton priant qu'il n'ait rien compris à mon charabia. Trop tard Peter a remarqué cette drôle de lutte avec moi même et ce nom que je vient de citer a voix haute pour la première fois, il l'a entendu.- Euh ok c'était quoi... ça? Et Timothée ? Mais c'est un garçon ! Un copain ? .... A croire que les filles Gilmore ont bien plus de secrets les unes pour les autres...
Sérieusement Reagan ! Sérieusement! J'ai envie de taper ma tête contre la table comme un Woody woodpecker. Incruster mon visage dans la table, laisse le bois me dévorer ... Mon front vient rencontrer la fraîcheur de la plaque de bois. Aucune fusion ne se produit. Mon assiette se retrouve devant Peter. Il ne perd pas de temps, je l'entend mâcher comme un type installé au cinéma. L'enfoiré !
-Balance avant que Jules ne revienne ma vieille... je ne vais pas te lâcher... Nom, prénom, où, quand, comment ?
Mettez fin à ce cauchemar! Je redoutais un interrogatoire... m'y voilà au cœur.
Je ne bouge pas. Je reste dans le creux que mes bras forment, feintant l'évanouissement. La mort.
Quelque chose de mou vient s'écraser sur le haut de ma tête. Je grogne. Je me relève à contre cœur et dégage le torchon que Peter vient de me lancer.-Bien ! Sherlock ! Je te dis ce que je sais mais... Je me retourne pour voir si Jules revient. Je parle moins fort, le sang monte dans ma tête et mes oreilles et nous reconstruisons une nouvelle bulle.
Mais pas un mot! C'est pas la peine d'en faire un plat... c'est un gars qui j'ai rencontré au Metropolitan Museum, on a parlé une fois c'est bon... il s'appelle Timothée.. il est... mignon ... voilà content? J'ai rien à ajouter !Un sourire d'effronté flotte sur son visage. Sa main continue de mettre des chips dans sa bouche.
-Oh oh tu as le béguin! Tes yeux brillent... tu lui a demandé son numéro de téléphone ? Demande t'il.
-Non! Dis je bien trop fort comme si ca allait de soit. Je me radoucis. Non... je répond à voix basse..
-et pourquoi? Il se moque clairement de moi.
-parce que.... que... c'est mal polit... pitié la technique de défense... a revoir...
-Dis que tu as les pétoches... et arrête avec cet air renfrogné de bouledogue français.
Je lui lance le torchon à mon tour.
-Ce week-end... on y retourne...dans ce musée et tu lui demande. Sinon c'est moi ok ?
Je lui frappe Le Bras. Son morceau de taco retombe dans l'assiette.
-Mais calme toi sauvage !
-Je vais pas aller la bas juste pour lui demander son numéro ! Tu es malade! Tu veux que je me ridiculise pour que tu puisse me faire chier avec ça le restant de mes jours ? Tu peux toujours rêver ! Je ne connaît pas son emploi du temps en plus...
-Alors invite le à boire un café... demande lui une visite guidée des endroits sombres... haha... invite le à notre soirée...
Je fais appelle au maître zen au fond de moi. Je ferme les yeux, inspire profondément.
-Tais toi... tu t'es cru entremetteur Peter Pan ? Jamais. Moi ,vivante, jamais !
Il prend son torchon, se lève de la chaise.
-Ce jeu de mot absolument nul vient de te coûter mon escorte. Toi. Moi dit il en bougeant son doigt en nous désignant. Lui. Tu lui demande un date sinon c'est moi qui le fait pour toi.... et tu sais comment je peux être...
Oh oui. Que les dieux me viennent en aide.
-Tu n'es qu'un monstre Flowers ! Je vais t'arracher les yeux...
Il mime un couteau qui vient lui transpercer le cœur.
-Un monstre ? Des yeux arrachés? Demande Jules. Elle reprend sa place à mes côtés.
Il me fait les gros yeux, prêt à tout dévoiler comme un enfant. Je déteste le chantage. Ça devrait être puni par la loi. Je gonfle les joues. Un duel de regards s'installe entre nous deux.
-Oui... il a mangé mes tacos... dis je tout en fixant ce mécréant.
Encore un mensonge. Un oubli, je préfère appeler ça comme ça.
- Tu me remercieras... Il me défi toujours.
-Je ne pense pas.
-Tu n'ose pas l'avouer... encore...tu me remercieras crois moi..
Il tourne le dos. Ses cheveux blonds sautillent au grès de son allure. Peter nous laisse sur cette phrase énigmatique pour Jules alors qu'elle sonne comme un espoir doux- amère pour moi.
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Le Chef-d'œuvre
Fanfiction« Ses lèvres s'arrêtent, je m'arrête aussi. Elle penche la tête et se tapote sur le front. Elle scelle ensuite ses lèvres en les mordant fortement. Lentement, elle reprend sa position initiale et ses lèvres reprennent leur incantation. Les mains da...