PDV Reagan
Mon lit est une coquille de paix molletonnée de cotton chaud. Mon corps ballote entre un état d'éveil et une bruine de songe. Mes membres frottent avec délicatesse contre le tissus des draps, lorsque mon pieds est stoppé par un obstacle en bas du lit. Un poids dessine un creux. Je relève la tête à moitié réveillée.
Je distingue vaguement Jules assise sur mon lit. Je laisse ma tête retomber sur l'oreiller et garde les yeux clos.-Bébé Ray... chantonne t'elle. Avant de se jeter sur moi. Elle est de bonne humeur.
Jules place sa joue contre la mienne. Je pousse une petite plainte lorsque ses cheveux viennent chatouiller mes narines.
-Je ne sais pas ce que tu as fait hier soir... mais tu vas être en retard en cours... Elle pince mon nez avec ses doigts. Je suffoque. Surprise, mes yeux sont forcés de rencontrer cette lumière trop vive pour mes iris encore fragiles.
Je la pousse, elle roule sur le côté. Jules place sa tête sur son bras et me regarde.
Je jette un coup d'œil sur la table de chevet et mon réveil affiche une heure tardive. Mon cours commence dans moins de quarante minutes.
Je me lève précipitamment, saute de mon lit et cherche des affaires propres dans les tiroirs de ma commode. Mon dieu cette soirée....
Jules me suit du regard, rêveuse.-Je te demanderais bien comment c'est passé ton week-end mais je suis pire qu'en retard... on en parle ce soir ok ? Je déclare lointaine.
Le stress du retard m'empêche de me concentrer sur autre chose. Elle lâche un petit rire.
-Je ne t'ai jamais vu en retard... tu es rentrer à quelle heure hier soir ? Elle demande curieuse.
C'est la première fois que je suis en retard et c'est la première fois que Jules est debout avant moi. Je suis rentrée avant elle... mais le taureau mécanique et le rire de Timmy m'ont fait tourner la tête...
-Je suis allée fêter mon stage avec un ami! Comme tu n'étais pas là ! Je lui tire la langue et pars avec mes vêtements en direction de la douche.
-Tu m'en veux ? Elle demande en me suivant.
-Non... dis-je vaguement.
-Tu es sortie avec Peter ? Elle insiste.
Je sais que j'éveille sa curiosité, mais elle peut toujours courir pour l'instant.
-Non plus! Je ferme la porte et fais couler l'eau.
J'arrive en cours avec quelques minutes de retard. Mes cheveux goûtent encore et ma tête peine à sortir de cet état de léthargie, mon gobelet de café est ma lumière au milieu de ce blizzard. Tu crois que Timmy aussi a eu un problème de réveil aussi ? Après sa victoire du hier certainement pas... il a du dormir comme un bébé... Un ange...
Diana me lance un petit sourire. Heureusement que c'est un cours avec elle ce matin, je me serais rendormie en écoutant la voix soporifique de monsieur Sidi...
Diana prend son souffle et s'élance dans un cours très long et très détaillé des différents enjeux des suites de la découverte des vestiges de Pompéi.
Sur l'écran de projection s'affiche des photos d'hommes et de femmes calcinés et transformés en statues grâce à la fusion étonnante de chaleur et des cendres. Je regarde les images avec grand intérêt et même avec un peu d'effroi. Il faudrait que je demande à Lorenzo si il a déjà travaillé dessus.Une fois le cours terminé, je passe les bâtiments en briques ainsi que le jardin de la cour intérieure pour me rendre à la cafétéria. Je joue des coudes pour arriver à me frayer un chemin dans le flot des étudiants affamés. Au moins au musée je suis tranquille...Je prend rapidement un bagel qui fait la grimace mais qui va quand même me faire l'affaire pour ce midi. Je prend mes jambes à mon coup, installe le pilote automatique afin de m'enfuie aussi vite que possible de cette torpeur. Quand je sors dans les rues puis dans le métro, je me rend compte au final que la cafétéria était une balade de santé à côté de ce fourmillement diaboliquement qu'il soit sonore ou humain. Les passants se bousculent, se frottent les uns contre les autres et mon truc favoris, se marchent sur les chaussures et plus particulièrement sur le talon te fais manquer de t'écraser la face droit dans le bitume.... les taxis, les voitures Klaxons, les vendeurs à la sauvette crient, le sol tremble... mon cerveau explose.
J'éprouve un sentiment de libération lorsque je remarque ma sortie, puis plus loin, derrière la route, le musée. Je me stoppe au passages piétons. Même si les gens traversent à n'importe quel moment. Passer sous une voiture n'est pas le but rechercher aujourd'hui pour ma part.
Avant de m'engager sur les lignes blanches peintes au sol, mon téléphone vibre dans ma poche. Je le saisit et attend d'être sur le trottoir d'en face, au pied des escaliers du Metropolitan en sécurité, pour regarder qui m'appelle.Mon cœur s'emballe, je décroche à la hâte.
-Salut ma Loute ! La voix de Daddy résonne dans le combiné.
Je ne l'ai pas entendu depuis longtemps et je me retiens de verser une larme. Je m'assoie à l'extrémité des marches écrues pour être à l'intimité et hors du passage.
-Hello Daddy! Je répond avec émotion.
-Tu vas bien ? Maman vient de me lire ton message! Félicitations pour ton stage ! Pardon de te téléphoner aussi tard...on a été super occupé dans les vignes ces temps-ci! On est en train de manger avec Fede et Ricci la ! Antonella a fait a manger avec maman ...
J'entends des rires derrière et j'entends Riccardo crier derrière : « Ciao Bambina ! Tu nous manques! » Je ris tendrement et triture la fermeture éclaire de ma bottine.
-Merci! Vous me manquez aussi ! Oui je m'en doute... vous allez bien? Je demande un peu triste. Ils me manquent énormément, bien plus que je l'aurais imaginé... On est tellement loin.. a une moitié de soleil... il fait nuit chez eux...
-On va bien ma loute! Et toi aussi j'espère!! Maman a posté hier des Bacci, comme tu aimes, amande chocolat... tu les recevra bientôt! Voilà... encore bravo ! je ne vais pas te déranger plus longtemps Tomaso a école demain ... Tomaso... ?
Une fugace jalousie m'envahit et me laisse un goût amer dans la bouche. Tes parents ne peuvent pas parler plus longtemps car le fils de ton cousin doit manger tôt pour dormir... très bien, tu te sens importante...
-Papa? Je demande comme pour le supplier de ne pas raccrocher.
-Oui ma loute ? Sa voix n'est même pas surprise.
-Vous me manquez tellement...
Je fais tout pour que ma voix ne soit pas brouillée par les larmes naissantes aux creux de mes yeux. Il doit le sentir quand même.-Toi aussi bout chou! Sois forte. Tu devrais aller voir mamie bientôt tu lui manque aussi...on t'enverra de l'argent pour l'avion...ok.. Bye ma belle. Il me répond avec un peu de tristesse cette fois.
-Je t'aime bye.
Je t'aime crie maman à côté.La tonalité retentie. La solitude mordille mes tripes et titille mon cœur. Je pose le téléphone contre mes lèvres et regarde le sol. Mes larmes salées s'écrasent contre la pierre, mon nez coule aussi, j'ai beau utiliser mes mains pour effacer toutes ses traces, je pars dans un sanglot incontrôlable.
Tu as l'impression d'être abandonnée à nouveau .. Ouais....et le pire c'est que ça fait toujours aussi mal.Je finis par chercher un mouchoir mais c'est peine perdue . Du bout de ma manche je viens cueillir les petites perles d'eau noircies par mon maquillage. Pleurer dans les rues de New-York n'a rien à voir avec les films... Je regarde mon reflet dans le petit écran de mon téléphone, une fois que je juge que je suis « normale », je prend mon pass dans mon sac. C'est la première fois que tu vas l'utiliser d'ailleurs... Souffle... Je le passe autour de ma nuque recouverte par mes cheveux tentaculaires et passe la porte.... sois forte...
Timmy sera là...
Hello lovelies! Nouveau chapitre ! J'espère qu'il vous plaira
Plein d'amour ! Love xxx ❤️🌻
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Le Chef-d'œuvre
Fanfiction« Ses lèvres s'arrêtent, je m'arrête aussi. Elle penche la tête et se tapote sur le front. Elle scelle ensuite ses lèvres en les mordant fortement. Lentement, elle reprend sa position initiale et ses lèvres reprennent leur incantation. Les mains da...