PDV de Timothée
Les couleurs du ciel s'estompent pendant que le soleil se couche petit à petit derrière les grattes ciels aux surfaces chromées. Nous traversons Central Park en chahutant Pauline et moi.
Un sourire est placardé sur mes lèvres et mon corps est remplis de papillons batifolant ardemment. Je suis comme réanimé depuis que ma sœur est à mes côtés et que Reagan a enroulé ses bras autour de moi.En sautillant, courant parfois avec nos cafés et sacs en papier à la main contenant nos gâteaux, nous prenons le petit sentier traversant les fines parties boisées parmi les autres et retrouvons la méridienne en fer forgé au bord du petit lac artificiel. La vue est imprenable sur le sud ouest de Manhattan.
L'hiver s'est installé, les feuilles des arbres sont tombées depuis longtemps et les moineaux ont migrés. L'espace est désert, nos seuls compagnons sont des canards accompagnés de leurs canetons encore présents, profitants des derniers moments avant que New-York soit embrassé par la fraîcheur hivernale.Pauline soupire, heureuse, et s'installe tout en continuant de respirer fort. Je m'assoie en face d'elle et étend mes jambes sur son banc, elle fait la même chose sur le miens. Assis en quinconce, nous buvons nos cafés tout en observant le spectacle qui s'offre à nous. Aucun bruit de la ville ne nous parvient, à moins que je m'y soit habitué et que maintenant ils me soient devenus imperceptibles.
-Tu compte me dire un jour qui c'était ? Ma sœur me le demande en se moquant de moi. Un petit rire vient s'ajouter à sa question.
J'inspire brusquement et manque de me bruler avec mon cappuccino. Ma tête se tourne vers elle et je reconnaît sa tête de fouine, nez froncé, lèvres prêtes à rires et ses yeux vifs.
Je prend mon ton le plus innocent possible, même si au fond de moi un feu de Bengale crépite.-Je me demandais quand est-ce que t'allais craquer. Tu as tenu plus longtemps que je pensais ! Je porte à nouveau le gobelet à ma bouche. Je me moque aussi d'elle. Ma sœur prend soudain plus de sérieux. Ah ! Cela m'indique qu' Elle veut vraiment savoir ...
-Elle doit être importante pour que tout le monde la cache autant... Ses cheveux lisses sont renvoyés en arrière par un mouvement de tête.
Perspicace ...N'oublie pas que tu t'adresse à une Chalamet...
Je tourne la tête gêné. Je ne parle pas d'histoire de cœur avec ma sœur d'habitude. Elle ne sait même pas que Lily et moi c'est terminé.
-Oh... Tim sérieux ! Balance ! Tu lui a quand même couru après ... et Dan avait l'air constipé quand j'ai voulu avoir plus d'info sur elle.
Sa reflexion me fait rire. Enfin, la réaction de Dan.
Avant que ma sœur ne devienne ronchon, je capitule et la nourrit de ce dont elle a besoin.-Elle s'appelle Reagan, elle travaillait au musée cette semaine. Faire encore plus dans le vague ne l'empêchera pas lâcher l'affaire.
Je pose mon café sur les stries de bois et sort mon cookie du sac. Pauline enroule sa boisson chaude de ses mains, comme pour les réchauffer, même s'il ne fait pas si froid. Ma sœur est intéressée par mon récit visiblement puisqu'elle poursuit la conversation ou plutôt l'interrogatoire.
-Et ? Elle ajoute.
-Et ? Je répète avec nonchalance.
-Aller fais le malin cretin ! Dan m'a avoué que tu n'étais plus avec Lily ! Et maintenant le gros bébé ne veut pas dire à sa sœur préférée qu'il a un crush ? Je ne vais le dire aux parents si s'est ce qui t'inquiète!
-Sœur préférée ? Tu m'as été imposé... je ris.
et ouais elle me plaît. Plus que ça même. Je lui avoue.Je laisse cette info en tournant vivement la tête autre part pour évité de me confronter au sourire niais que ma folle de sœur doit afficher à cet instant. Je m'attend à un phrase ironique, du sarcasme mais rien. Un silence s'installe. C'est louche. Perturbé par ce calme olympien, mon regard se pose de nouveau sur Pauline qui sourit effectivement mais, c'est un sourire tendre.
-Elle est vraiment belle en tout cas. Affirme t'elle. Ça me fait bizarre de parler de Ray avec ma sœur. C'est tellement nouveau... et intimidant.
-Très... je murmure.
Pauline finit par attaquer son croissant aux amandes avec avidité, comme une morte de faim. Je pense avoir un moment de répit, mais même le sucre et la frangipane ne l'arrête pas.
-Il faudra que tu me la présente!
Ah mais quoi ?-On a le temps pour ça... je ne veux pas aller trop vite.... tu vas lui faire peur. Je conclus.
Avec Reagan tout a commencé super vite et je ne veux pas que ce départ fulgurant soit nocif. L'histoire avec Lily a déjà ébranlée sa confiance en moi, la présenter à ma famille au bout de quelques jours de relations serait caduc. Je suis certain que Reagan pense la même chose. La rencontre avec les proches c'est une étape qui se fait avec la durée. La maturité de la relation.
-Crois moi de nous deux c'est toi le plus bizarre... et puis on pas tant de temps que ça... lache pauline la bouche pleine.
-Comment ça ?
Elle essuie des miettes tombées sur sa veste. Les yeux de ma sœur viennent se planter directement dans les miens.
-Pauline ! Je suis impatient et neveux. J'ai l'impression qu'elle va m'annoncer une chose terrible. Mes mains se mettent à transpirer, je les frottent sur mon jeans.
-Je voulais que tu sois le premier à le savoir... maman ne le sait pas encore... ne râle pas ok ! J'ai décidé de partir vivre à Paris.
Je suis interloqué. Mon cookie reste en apesanteur dans un vide frustrant et désarmant. Paris encore toi ! Paris, pourquoi toute ma fuck*** famille veut aller la bas ? Pauline a toujours été aventurière, un peu philanthrope, maman lui reproche d'ailleurs d'être un peu trop « nomade ». J'en ai toujours ris et l'ai même un peu jalousé parfois mais là je trouve ça stupide. Tu dis ça car ta sœur va être loin de toi...Ce ne sera pas pour un voyage, mais pour y vivre. Roh ! Je pince les lèvres et croise les bras. Comment on peut aimer sa famille et la quitter ? Comment on peut vouloir partir alors que tout ce que l'on a se trouve devant nous ?
-Quand? je demande imperturbable. J'essaie plutôt.
-Le mois prochain. Pauline frotte son nez.
-Et l'appartement? Où tu vas vivre ? Je demande ça pour savoir si elle va vivre avec papa.
-Je vais vivre en collocation avec Victoire.
Nos réponses font un effet ping pong. Je n'arrive pas à cacher mon irritation.-Et comment tu vas payer le loyer ? Je repars à la charge mais Pauline devient las.
-Hé! Pourquoi toutes ses questions bien chiantes? Laisse donc ce devoir aux parents s'il te plaît !
Pauline continue de manger sa pâtisserie en regardant l'horizon, mon attitude la déçoit un peu. Mais je veux juste qu'elle reste avec moi.
-J'ai 26 ans Tim, je pense que je suis assez grande...
-Je sais ma Pau. Je sais...
-Alors ne t'inquiète ça va aller...
Je mords dans mon gâteau en silence. Je digère lentement la nouvelle. Ma sœur s'envole. Je sais qu'elle veut construire sa vie et je n'ai rien à dire la dessus. Ce n'est pas une erreur qu'elle est en train de faire mais cela montre qu'elle est une femme maintenant. Une femme dont je suis fière.
Je me demande où notre enfance est passée...
je crois bien qu'elle s'est évaporée définitivement.Hello ! Pardon pour le retard ! J'espère que ce chapitre vous plaira !
Love xxx
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Le Chef-d'œuvre
Fanfiction« Ses lèvres s'arrêtent, je m'arrête aussi. Elle penche la tête et se tapote sur le front. Elle scelle ensuite ses lèvres en les mordant fortement. Lentement, elle reprend sa position initiale et ses lèvres reprennent leur incantation. Les mains da...