PDV Reagan
Au dessus de l'évier en faïence, je frictionne mes mains avec le mélange relaxant du savon aux arômes de fleur d'oranger et d'eau chaude. Un vrai délice pour mes mains maltraitées par le froid. Ça me réchauffe instantanément. Tout mon corps est envahi d'une onde grandissante de chaleur, une onde toutefois qui n'a pas besoin de penser mon cœur qui a été choyé par son rire et ses doigts scellés aux miens.
Mon petit cœur continu de cogner dans ma cage thoracique, je le sens faire circuler le sang à nouveau dans mon être. Mais je ne suis pas dupe. Cet état fiévreux, de chaud et froid, je le lui doit.
Dans le miroir de la salle de bain, je croise mon visage. Rouge. Déstructuré par l'eau comme une peinture ratée que l'on veut effacer. Mes yeux entourés par les flaques d'encre noires pétillent malgré le rêve de ce stage qui vient de se transformer en mirage. Et en bas de ma figure , il y a ce sourire qui possède mes lèvres, impossible à arrêter même si mes zygomatique menacent de rompre.
Mes sentiments sont un mixe de contraste, mais malgré ça, je souffle d'aise. Je secoue la tête, face à ces symptômes que je connaît mais dont je n'avais jamais vraiment fais l'expérience. Calmos ! Calme toi...Si Jules te voit comme ça...tu vas avoir le droit à un interrogatoire de police ....J'ai envie de lui parler de lui, de lui louer son incroyable charisme et de lui conté les merveilles de ce visage magnifique mais, d'un autre côté, j'ai envie de le garder pour moi, de le garder secret, de peur que ça me porte malheur. C'est ce qui arrive à Jules. A chaque fois. Tu peux être sûr qu'une fois qu'elle me parle de quelqu'un, le lendemain c'est terminé sans que quelque chose ait eu le temps de commencer...
Je passe mes mains dans ma chevelure et l'attache négligemment. Il faut que je lave mon visage de clowns sortie des enfers avant de retrouver Jules dans le salon prête à me poser dix milles questions des suites de mon appel désespéré post-entretien.
Les cuisses a l'air et les orteils en éventails, elle regarde la télé tout en buvant une bière. Sa tête se dresse en ma direction et me suit jusqu'à ce que je m'installe à côté d'elle. Je cale mon bras sur l'accoudoir et glisse mes jambes sous mes fesses.
-Prend ça mon chat. Elle me tend sa bouteille. Je bois une gorgée et la lui redonne.
-Il te l'a dit comment ce grand professeur ? Je sens son regard sur mon profil. Elle se redresse, m'offrant ainsi toute son attention. Je la regarde et prend une grande inspiration. La déception me gagne de nouveau. Une boule se forme dans ma gorge jusqu'à la nouer.
-Il m'a dit qu'il avait vu des meilleurs CV que le miens... qu'il avait déjà quelqu'un en tête...
Je me laisse aller et ajoute, je me suis sentie comme une tarte au milieu de tout ça. J'étais ridicule... J'avais l'impression de ne pas jouer dans ma catégorie...Elle place sa main rassurante sur ma cuisse.
-Tu es super intelligente Ray-Ray... tu te donne comme une malade...
Je frotte nerveusement mon front.
-Il m'a dit que ma lettre de recommandation était très bien... mais voilà... quand il a posé la question bateau sur mes intentions, je n'ai même pas réussi à répondre sans trébucher trois fois
-C'est juste du stresse, il ne prendra pas ça en compte...
Je sais qu'elle ne cherche qu'à me rassurer mais ça ne marche pas. Pas du tout.
-C'était une occas de malade et je suis passée à côté... à croire que tout ce que je fais ne suffit pas! Je ne suffis pas... pas pour ce poste.
Une larme s'échappe sur mon visage. J'ai vécu trop d'émotions en une seule journée. Mes espoirs sont dans un néant... sempiternel.
-Tu es bien plus suffisante que tu ne le crois. Rien n'est joué... crois moi... attend et tu aviseras en conséquence ok ? Ne te plombe pas le morale, parle à ta prof aussi... elle pourra peut-être t'aider...
Elle passe de dos de sa main sur mon visage. C'est un geste maternel et protecteur que j'aime beaucoup. Je ferme les paupières pour le savourer. Jimagine un instant que c'est maman. Mais en vain. Elle n'est pas là. J'avais placé beaucoup d'espoir dans ce stage. Il aurait pu m'ouvrir des portes pour mon avenir... la pilule a du mal à passer... pour changer de sujet et ajouter plus de gaieté, je lance:
-J'avais trop envie que tu sois là pour voir l'immeuble de fou... on se serait cru dans Pretty woman avec appartement luxueux, le mec riche et tout le tralala. C'était dingue...
-Qui faisait la prostituée ? Elle demande en riant.
Je souris malgré moi.-Euh... je crois que c'était moi...je n'avais pas de vêtements à plus de 50 dollars...
Elle boit une grosse gorgée de sa bouteille puis s'essuie la bouche.
-Une danseuse de bar et une prostituée. Notre duo est d'enfer bébé...
Je lui prend la bouteille des mains.
-Santé ! Dis je en riant.
Je remercie Jules d'être là. Je m'en veux soudainement de ne pas lui parler de Timothée mais il n'y a rien à dire en vrai.... Oh je viens de dire son prénom. Son beau prénom...
De toute façon elle ne m'a pas demandé où j'étais entre le moment où j'ai téléphoné et le moment de mon retour à la maison donc... je ne mens pas, j'omets des faits. Pas de plans sur la comète.-Tu sais quoi ? Dit elle. Je te propose que l'on aille mettre nos joggings en velours violets de gym et que l'on aille se faire des tacos avec un café vanille caramel... j'ai eu un mega pourboire hier.... et je suis libre comme l'air ce soir !
Je la regarde amoureusement. La sortie Joggings en velours est la meilleure sortie du monde. C'est notre truc et ça faisait bien longtemps que l'on ne l'avait pas faite. Nos comptes sont trop ric-rac.
-Avec nos vestes assorties? Je demande surexcitée.
Elle place ses cheveux blond derrière son épaule comme une star hollywoodienne.
-Évidement je n'oserais pas sortir sinon... Elle me fait un clin d'œil, séductrice.
Nous nous extrayons du canapé avec enthousiasme, en criant, riant et sautant comme des folles.
Une fois en tenue de compétition, nous descendons dans les rues illuminées. Les néons des devantures reflètent dans les flaques d'eau. Nous marchons sur une toile lumineuse, protégées sous notre parapluie léopard qui donne l'illusion d'une nuit plus clémente que toute à l'heure.
Je ne peux malheureusement pas m'empêcher de me demander ce qu'il peut bien faire...
Hello ! Je ne sais pas si vous êtes du genre soirée jogging en velours mais j'avoue que moi ça me tente bien! Je voulais vous remercier de me lire, franchement vous ne pouvez pas savoir à quel point c'est important pour moi ! J'espère que vous aimez cette histoire autant que j'aime écrire la leur ! Je suis un peu fleur bleue là (Reagan déteint sur moi) mais merci encore !
Love xx
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Le Chef-d'œuvre
Fanfiction« Ses lèvres s'arrêtent, je m'arrête aussi. Elle penche la tête et se tapote sur le front. Elle scelle ensuite ses lèvres en les mordant fortement. Lentement, elle reprend sa position initiale et ses lèvres reprennent leur incantation. Les mains da...