It's been a long, long time...

905 51 44
                                    

PDV de Reagan

Timmy et moi sommes allongés nez contre nez sur le canapé. Il glisse mes cheveux derrière mon oreille, sans me quitter des yeux. Ses jolies iris m'adressent de la tendresse pendant que son bras libre me couve. Ses lèvres entrouvertes laissent passer son souffle, trouvant le rondeur de mes joues. Je ne pensais pas que sentir la respiration de quelqu'un sur mon visage pouvait m'apaiser autant.

Timmy continue de passer ses doigts dans ma chevelure tout en fredonnant. Il arrive à créer une barrière protectrice pour que je me sente de nouveau à l'aise avec lui. C'est inné chez Tim, son fond pur donne envie de gravité autour de lui. Une force intergalactique incoercible.

Maintenant je n'ai plus envie de m'enfuir. Ce mélange de honte et d'angoisse m'a submergé avec une brutalité impromptue et je n'ai pas su la gérer. Je ne voulais pas que Timmy me voit comme ça, avant, je me taisais et ravalait ce mal, je laissais mon corps et mon esprit se séparer. Avec Lui, je veux être entière, y être corps et âme et non entant qu'un corps quasi inerte. Une marionnette dénuée de toutes émotions et de souvenirs à forger. Ça n'aurait pas été juste ni pour moi, ni pour lui.

Je m'apprête à fermer les yeux et à me laisser bercer par ses caresses accompagnées par son fredonnement de gorge lors Timmy chantonne des paroles d'une voix presque inaudible. Il chante secrètement pour n'être entendu que de moi, même si nous ne somme que les deux.

-It's been a long, long time
Since I've memorized your face
It's been four hours now

Je ne connais pas la chanson, mais le timbre laisse percevoir une mélodie chaude. Je ne l'ai jamais entendu chanter avant. Encore une corde à son arc que je découvre. Je m'accroche à son regard lorsque je distingue les mots. La profondeur de celui-ci chavire, on dirait qu'il me parle...

-Since I've wandered through your place
And when I sleep on your couch
I feel very safe
And when you bring the blankets
I cover up my face....

Tim se place sur un coude et caresse mon visage du bout de l'index. Dessinant l'arrête de mon nez, puis le glissant sur mes paupières, invitant celle-ci à se fermer. Il continue:

-I do
L......u
I do
L.......u

Il alterne entre paroles et fredonnements. Son expression change lorsqu'il ne prononce pas les mots, il paraît vulnérable, timide.Ce qui est sur ce que je ne me lasserai jamais de l'entendre chanter. Il scrute ma réaction, Timothee abandonne les paroles mais pas la mélodie.

Sa main rompt notre contact, Tim reprend sa position initiale. Cette fois, son regard s'envole vers un horizon lointain bien plus au haut que le sommet de mon crâne. Il est en proie à une remise en question, qui je sais très bien, vient de moi. Il est à mille kilomètres de sa chanson qu'il bourdonne.

Je me sens coupable que son cerveau soit noyé par milles pensées. J'ai fait chavirer le radeau en eaux profondes, à cause de la dualité de mes désirs et de la peur qui me grignote. Pourtant ce n'était pas du cinéma. Les mains de Timmy, impatientes, ardentes sur ma poitrine m'ont fait paniquer. Mes souvenirs parfois prennent la forme de vers goulus, se nourrissant des restes qui demeurent de ces nuits d'été écœurantes dans cette chambre. Je suis retrouve ces rideaux en toiles occultants la lumière de la lune et des mains sur moi lorsque j'avais onze ans.

Avoue que tu as peur que l'ex de Tim vienne gâcher ce joli tableau aussi ....personne ne peut laisser sortir un garçon comme lui, de sa vie sans se battre... ou alors elle est bien bête...

De la sueur froide dégouline dans mon dos, jusqu'à se qu'elle soit stoppée par la chaleur de la peau de Tim qui m'est donnée par sa jambe entourant la mienne. Tout arrive en même temps. Comme un film d'horreur que l'on a vu et qui nous revient en tête à l'heure du coucher.

Le Chef-d'œuvreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant