-Chapitre 62-

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Mon cours finit, je m'apprête à rejoindre Joy mais dans le couloir quelqu'un me tapote l'épaule, je me retourne et aperçois Emmett, tentant un sourire. Il me fait signe de la tête pour qu'on se décale évitant de gêner les autres.

-Je suis désolé... mais écoute moi...

Mon cœur se réchauffe enfin en comprenant qu'il est là pour s'expliquer et que finalement je lui ai manqué...

-J'ai mal agis, tu es importante pour moi et je ne t'ai pas traitée comme telle, tu es quelqu'un qui a besoin d'attention et sur le coup j'ai étais fautif pour la soirée.

Je n'en peux plus, je sais enfin qu'il est revenu, que l'on ne m'a pas encore lâché si facilement. Je sais qu'il est sincère et qu'il s'en veut comme moi aussi de nous faire la gueule.

Il masse sa nuque attendant sûrement ma réponse, je souris de toutes mes dents et l'enlace pour lui faire comprendre que c'est oublier.

-Tu m'avais toi aussi manqué.

-Tu peux pas savoir comment j'aime ta petite tête Ruth.

-Et moi la tienne murmurais-je dans son épaule.

Je vais pouvoir reprendre enfin un peu de force en sachant que je l'ai retrouver, mais pour ce qu'il s'agit d'un autre j'espère qu'il aura comprit mon agissement hier au restaurant.

Discutant un peu avec Emmett, j'entends ce que j'attendais. Mais il va falloir que je cours aussi vite.

-Owens j'avais dis que je te tuerais, tu n'as pas oublié! dit-il très certains et venant d'un pas rapide vers nous.

-Je te laisses Emmett, sinon je risques de vraiment le regretter.

Emmett sourit et je ne perds pas de temps à cavaler en rigolant comme une enfant dans les couloirs de la fac pour échapper aux griffes de Clyde, son pull devait avoir un prix pour qu'il m'en veuilles même le lendemain. Je tourne dans un couloir et tombe face à lui, il me plaque contre le mur, adossant ses mains de part et d'autres de ma tête. J'en profites pour souffler un peu, légèrement essoufflée de cette course folle. Je rigole en le regardant lui aussi reprendre.

-Rappelles moi quelle âge as-tu pour jouer cache-cache dans une fac?dit-il en soupirant avec un rire.

-19 ans toujours et toi exactement pour me poursuivre?

-Deux de plus mais si tu as cru que j'abandonnerais tu t'es trompé puisque je t'ai attrapé.

-Et maintenant que comptes tu faire de moi?

-Bonne question, si je penses à ce qui est arrivé à mon pull, plus le fait que je n'ai pas pu t'emmerder depuis un moment sous prétexte que m'ignorer fonctionnerait.

Je relève les yeux soudainement vers lui à la fin de sa phrase.

-Tu comptes nier? 

Je déglutine difficilement, qu'est-ce qu'il cherches à faire encore? L'ambiance était bonne enfant et non sur la moquerie mais les sujets redeviennent sérieux en une pierre de coup. Je dois vraiment lui expliquer ce que j'avais en tête ces derniers jours?

-Je t'en veux pas, t'as essayé. Tu as compris que c'était pas possible.

Il pense comme moi?

-Tu sais, si je t'emmerdais vraiment ou le contraire nous ne serions pas là entrain de s'avouer ces jours d'ignorance.

J'ai l'impression qu'il est plus calme que moi pour s'expliquer, moi je n'arrives pas à m'exprimer, je sais juste que tout ce qu'il dit était le fond de mes pensées et quelque chose est entrain de papillonner bizarrement en moi. Je ne suis pas aussi à l'aise et sûre en face de lui.

-J'ai compris grâce à toi que je pouvais différencier la douleur et la haine continue t-il en me regardant déterminé.

Je le regardes comme si il n'était pas humain mais devin, puisqu'il dit exactement ce que je ressens, ce que j'ai ressentis en l'ignorant, la haine que j'avais pour lui me faisait oublier la douleur, mais que sans ça elle revenait me ronger l'esprit. Je suis beaucoup trop réceptive à ses phrases, mes yeux ne peuvent s'empêcher de s'humidifier il va me faire craquer, ces mots sont clairs pour me transpercer... Tu es là maintenant.

-C'est rien t'inquiète. Tu t'interdis contrairement à moi de savoir que j'ai raison, quand tu comprendras tout changera.

-Pourquoi tu changes aussi vite?

-Ruth, quand est-ce que tu comprendras que tout ça, c'est à cause de toi seulement, je te déteste pour ça, pour tout, regardes je suis là seul avec toi, entrain de te parler normalement alors que je devais te trucider pour mon pull. Mais non à la place tu me fais oublier et je suis entrain de dire ce que je penses sans vraiment m'en rendre compte.

-Alors pourquoi tu ne fais rien?

-Mais parce' que tu me calme! Putain! Et je ne peux pas ressentir ça! Pas avec tout ça, pas avec ce que t'as fais avec mon pull par exemple.

Il se rapproche soudainement de moi, comblant l'espace peu à peu qui était déjà très proche.

-Putain je repenses à tout, tu m'as ignoré sans difficulté, c'est ça qui me rend fou je crois.

-Non. Ca n'a pas était aussi facile que tu le crois, j'aurais voulu te gifler pour ce que tu m'as fais dans le couloir si tu t'en souviens!

-Pourquoi t'as rien fais! Tu as ignorée, j'attendais juste que tu remettes les limites.

-Tu ne comprends pas!

Il n'a pas décrocher ses yeux des miens, ses yeux aussi sombres et la distance commence à ne pas jouer en ma faveur. Les règlements de comptes entre ennemis ne devraient pas être aussi long enfin je ne sais pas quel en devrait être la durée. Nos souffles sont mélangés par la distance et tout mon corps se tient au garde à vous. Son visage crispé par l'incompréhension comme le mien, il ne s'arrête pas d'avancer à chaque phrase, il sait qu'un moment je ne pourrais pas éviter un contact. Il vient poser sa main docilement sur ma joue, en essayant de me faire tourner la tête. La deuxième fois que je ne retiens rien, que mon corps se détend et que je n'arrives pas à réagir.

-Tu vas ignorer?

-Non. Arrête. Tu fais des choses incohérentes!

-Ce qui est incohérent c'est nous deux.

Je le fusilles du regards tandis qu'il soupire en regardant plus appuyé ma bouche.

-Je suis maintenant sûr que tu ne m'ignores plus, puisque tu as réagis et donc que j'ai feu vert pour redevenir un bon ennemi, c'était ma petite "vengeance" pour le pull.

Je m'empresse de le bousculer et il part comme si rien ne c'était passer, voilà quand nous ne nous ignorons pas ce qu'il se passe, cette électricité à la fois agréable et mauvaise pour nous. Nous le savons.

Arrivant vers Joy celle-ci me fixe bizarrement.

-Toi tu as changée, enfin tu es redevenu toi.

-J'ai parlé à Emmett et tout va mieux dis-je tout sourire.

-Tu continue d'ignorer Clyde?

-J'aurais essayé.

Elle esquisse un sourire au coin de sa bouche et me fait signe de m'asseoir pour continuer de blablater. Cette chose en moi qui me bouclait le ventre, semble se détacher peu à peu, enfin.

-Repousser les sensations, finira par les accentuer aux retrouvailles-


Ressemblance ou Contraire? [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant