-Chapitre 63-

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***

Je pose mon sac de cours sur la chaise et m'assoit sur le canapé un peu fatiguée de cette journée, tout a bien reprit depuis que je n'ignores plus Clyde mais plus doucement j'ai l'impression, nous nous croisons un peu moins c'est peut-être ça aussi. Joy fait éruption dans le salon et lance :

-Ruth c'est vendredi ça te dit de sortir?

-Si tu veux où ça?

-Enfin sortir pour aller à une petite fête.

Bizarrement je ne dirais pas non, j'ai besoin de laisser les cours un peu de côté juste une soirée. Cette fois-ci j'accepte de moi-même et part me préparer.

Je finis d'appliquer un gloss légèrement brillant et me recoiffe un peu, Joy mange rapidement et nous partons à cette soirée.

Joy se gare et nous rejoignons une maison assez grande où se déroule la soirée. J'y entre et découvre avec étonnement qu'elle n'est pas bondée comme toutes les autres, il y a plus d'espace. Joy et moi nous baladons ensemble, elle salut quelques personnes au passage et nous arrivons dans la cuisine où nous devions rejoindre Emmett qui s'y trouve.

-Ruth qui vient à des soirées!

-Oui, mais là je n'en pouvais plus de réviser alors c'est une pause disons..

-Quelle fêtarde cachée.

Je rigole doucement et m'assoit sur une chaise du bar. Mes pensées ne tardent pas à venir m'enlever de leurs discussions, je suis entrain de me demander si Clyde est à cette soirée, il est en ce moment assez tendu et nerveux m'a apprit Emmett.                                                                                Je ferme les yeux baladant ma tête en entendant une musique que j'aime bien et les ouvrent en découvrant que je suis à présent seule dans cette cuisine, ils ont dû partir danser ce que je ne ferais pas. Je me lève et marche jusqu'au salon, j'observe la pièce ce qui pourrait paraître impolie, d'autant plus m'intéresser à cette maison que je ne connais pas, je longe regardant les décorations, j'entends un bruit provenir de l'étage et lève soudainement la tête interrogée en écoutant un peu plus ce qui ce passe malgré la musique qui résonne. Un défaut la curiosité que je devrais ignorer mais je suis les bruits et monte les escaliers. 

-Putain calme toi, tu me fais flipper!

J'hausse les sourcils en m'arrêtant et écoutant simplement ce qui se passe.

-Tu vas me frapper c'est ça?! Je savais qu'un truc cloché et que t'étais bizarre mais pas autant, je me casses!

Les pieds collés au sol je ne bouges pas d'un millimètre en voyant une porte s'ouvrir sur le couloir et une fille en sortir limite en courant.

-Qu'est-ce qui se passe?dis-je d'une curiosité beaucoup trop bavarde.

-Fais gaffe à toi, le gars là-bas vient de péter un câble, tu devrais redescendre me dit-elle en partant tout de suite.

Je ne bouges pas car quelques chose me dit d'y aller malgré tout , la porte au fond est toujours ouverte mais aucun bruit n'en sort, les avertissements de cette fille n'aurons pas suffit et je sais que je serais responsable de mes actions, mais un présentiment me dit de continuer.                     J'avance prudemment, je pousse un peu la porte de ma main, qui grince doucement et mes yeux ne peuvent s'empêcher de s'agrandir, j'aurais dû l'écouter. Ou bien non.                                  

Décrire ce qui me vient en tête est impossible et ce qui il y a devant moi enfin la personne, la personne qui s'agite de dos dans la pièce mais que je reconnaîtrais parmi tant, il s'assoit et baisse la tête vers le sol ne faisant plus rien. Mon cœur bat à une vitesse fulgurante il faut dire que la marche arrière n'est plus possible il va surement relever la tête d'une seconde à l'autre et je ne saurais plus comment faire marcher mes membres, je m'approche toujours et me met à genoux devant lui...devant mon ennemi... Il remut et relève ses yeux vers moi, ces yeux d'abord rouge et ruisselant de larmes, mais aussi de colère à la seconde où il me voit.                                          Mes mots sont capturés par son souffle encore saccadé, il me regarde sans flancher, me défiant du regard pour me prouver je ne sais quoi, pourquoi il veut encore lutter dans son état? Mes yeux retiennent les larmes à la vue des siens déjà noyés. Son regard si blessé, torturé, triste et perdu mais il arrive encore à me détester en me voyant. Tout mon corps tremble, tout ce coupe et je sais que je suis maintenant enfermée dans cette bulle si fragile avec lui. Ces moments où nous en apprenons sur l'autre.                                                                                                                                   Ces moments qui restent douloureux.

- J-je...savais pas...que c'était t-toi...dis-je du bout des lèvres.

-Et alors? Qu'est-ce que tu vas faire? dit-il encore d'une voix tremblotante mais agressive.

-M'en aller...O-oui. Je vais partir. Je veux pas que tu sois encore plus contrarié, excuse moi...

Je fais le bon choix, je me relève difficilement et me dirige vers la sortie, je ne peux pas faire ça mais...

-Tu le veux vraiment?

-He bien je penses que c'est d'abord ce que tu voudrais, alors je vais t'écouter pour une fois.

-Non tu le sais très bien...dit-il en se levant et partant dans une pièce à coter me laissant choisir.

J'aimerais partir, mais je suis retenue, retenue car je m'inquiète pour mon ennemi. Il pleure les mêmes larmes que j'ai pu verser chaque soirs dans ma chambre où j'étais seule. J'ai l'occasion de tenir compagnie pour donner se réconfort que j'aurais voulu alors je recule et me dirige jusqu'à cette porte au fond refermé. Je dois être présente, je m'en fiche si il me repoussera, je reviendrais. Je ne te laisserais pas Clyde, je suis là maintenant.

-Ouvre...dis-je en tournant la poignet verrouillée.

Rien.

-Ouvre Clyde.

Rien.

-Ouvre moi.

Rien bon sang...que fait-il. Je veux savoir qu'il n'est pas entrain de faire une connerie dans cette pièce, je veux le voir, je suis là moi.

-Je t'en prie ouvre, j'ai besoin de savoir ou juste de te voir.

Un verrou clique et ma main actionne tout de suite la poignée. J'entre en me dirigeant vers lui. Il est debout s'appuyant sur le lavabo et ses yeux sont baissés sur la vasque, visiblement il est complétement déboussolé.

-Que t'arrive t-il? dis-je en prenant son visage entre mes mains.

Il va vraiment me rendre autant inquiète, ses larmes rentrent en contact avec ma peau, je caresse doucement sa joue pour essuyer et je continue de tenter de capter son regard à présent renfermé sur lui même.

-Tu as tout gâchée dit-il doucement.

-P-pourquoi.

-On est censé se détester mais au lieu de ça, au lieu de me laisser comme une merde, comme je le mérite, tu es là. Tu rendra toujours les choses différentes.

-Je m'en fou, le statut de sois disant ennemi ne compte plus dans ces moments, tu aurais fais la même chose je penses.

Il relève la tête vers moi, saisissant de ces doigts mon visage, mes yeux ne quittent pas son visage rougis et ses yeux, seulement lui.

-Tout est si bizarre avec toi. Je pourrais t'insulter et te dire de dégager mais je n'en ai aucune envie, pas maintenant. C'est quoi mon problème. J'étais pas aussi barrer avant de rencontre une meuf comme toi.

Il ressent les mêmes choses inexplicables, contradictoires mais comme étant un réflexe pour nous deux. Voilà pourquoi rien ne sert de s'ignorer il faut se confronter pour avancer.

Ressemblance ou Contraire? [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant