Face à la réalitée

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Sam était dans son lit, il l'avait depuis ses douze ans au moins, a l'époque où sa mère ne c'était pas encore barrée pour mener une autre vie de débauche car la vie de famille était trop ennuyante. Laissant ses enfants à leur père. Une série passait sur l'écran de son ordinateur pendant qu'il faisait quelques calcules pour éviter d'être mal le jour des examens.

La porte de sa chambre s'ouvrît puis se ferma. Il jeta un oeil à l'intruse et stoppa son épisode.

- je t'ai jamais donné mon accord pour entrer

- faut qu'on parle

- tout à été dit

- non, je veux une explication !

Sam soupira. Mélodie ne lâchait pas l'affaire décidément. Il avait pas le choix. Il se leva, attrapa son paquet de clope et sa parka qu'il enfila. Il mit rapidement une vieille pair de baskets vétustes. Il sorti en intimant à sa demi-sœur de le suivre.

Il passa dans le salon où son père était affalé depuis le matin dans le divan devant des émissions américaines de voiture et autres.

- tu vas où petit ? Fit l'homme sans bouger le petit doigt.

Sam remarqua les quelques canettes de bière qui traînait. Bientôt, il allait se lever tout ranger et puis aller se lever, Lisa allait rentrer.

- fumer une clope

Sans un mot de plus, ils sortirent dehors. Sam prit une cigarette et se dirigea vers le petit parc en face dans leur rue. Il alluma ce qui pourrissait la santé mais dont il en avait rien à faire et s'assit sur la table pic-nic les deux pieds sur le banc. Il lâcha un premier nuage de fumée. Devant lui, Mélodie se tenait chaud dans sa veste. Ce début décembre était assez frais.

- pourquoi venir dans le froid aussi loin ? C'est pas juste pour fumer hein ?

Sam prit une nouvelle dose de nicotine et recracha la fumée lentement.

- on est au calme... personne pour nous entendre donc tu peux dire ce que tu veux... tu es assez intelligente pour l'avoir compris non ?

Elle hésita un instant avant de se lancer:

- tu en as si peur que ça ?

- tes parents sont des agneaux, Lisa est un ange tombé du ciel... tant mieux pour Jimmy... ils t'ont déjà frappée ?

- bah une ou deux fessées, pour qu'on retienne la leçon quoi

Sam regarda les graviers à terre. Elle en avait de la chance. Il se souvenait de sa mère, elle avait toujours été un monstre, au moindre problème c'était des gifles puis on disait à l'école qu'on s'était fait mal en jouant ou battu entre frères.

- attend... ne me dit pas qu'il...

Effrayer par cette horrible réalité, elle n'osa même pas mettre de mots dessus mais tenta bien d'y trouver une échappatoire.

- et ta mère ne disait rien ?...

Elle le comprit avec un seule regard du jeune homme. Si sa mère était un monstre, elle l'était pas autant que l'homme à qui elle avait laissé ses enfants. Leur père était probablement pire mais ça il ne l'avait compris que bien trop tard. Il savait jusqu'où il pouvait aller.

- il faut en parler, tenta Mélodie convaincue

- tout empira

- ma mère t'écoutera et te comprendra

- tu ne comprends pas qu'il la manipule. C'est pas un chômeur parce qu'il arrive pas à trouver de travail, non il veut juste rien foutre de sa journée en buvant des bières qu'il planque dans son bureau. Elle va lui parler et il va dire qu'on ment, elle le croira car il sait comment s'y prendre puis dans son dos, on va s'en prendre plein la tronche

- pourquoi tu te barres pas ?

- parce que tu crois que j'y ai pas déjà pensé, puis il y a Jimmy, qui va le protéger ? et même je sais que ça finira mal...

- tu dramatises

- c'est mon père et je sais de quoi il est capable ! Il s'énerve

Sam soupira. Il prit une dernière bouffée de nicotine pour le calmer et finir sa cigarette qui se consumait à vue d'œil.

- et la police ?

- Mélodie c'est inutile je te dis, se sera toujours la même histoire. On peut rien faire à part la fermer et obéir

- je peux pas l'accepter

- tu vas devoir t'y faire, jamais vous arriverez à vous barrez de cette maison des enfers

- ma mère n'est pas idiote

- heureusement, mais elle ne pourra jamais lui échapper... il n'y a pas d'échappatoire possible

Sam se leva et parti vers la sortie les mains dans les poches.

- donc je la ferme et dire j'aime les hommes ?

- bien vu, maintenant viens, on a jamais eu cette conversation et tu voulais juste prendre l'air un peu...

Mélodie soupira avant de lui emboîter le pas, elle avait hâte d'être au chaud.

Renier Où les histoires vivent. Découvrez maintenant