Implosion [TERMINEE]

Prologue

-17 Décembre 2046-

Aujourd'hui, l'air frisquet glace le sang de n'importe quel habitant du secteur 7 qui ose pointer le bout de son nez. Grâce à la buée qui jaillit de ma bouche se dessine une maison bordée d'une forêt sur la fenêtre de notre mobile-home.

A six ans, Kevin regorge d'énergie et n'arrête pas de demander à papa de sortir avec lui pour glisser sur le lac gelé qui borde la limite entre notre secteur et celui du 8. Maman, quand à elle, se réchauffe comme elle peut dans sa couverture lacérée par quelques mites.

- Papa, s'il te plait, continue mon frère comme un disque rayé.

Neuf mois nous sépare mais nous sommes le copie collé l'un de l'autre. La seule chose qui nous diffèrent est mon sourcil droit, entaillé après une chute.

- Nick, tu ne nous as pas raconté comment c'est déroulé ton examen ce matin ?

Ne vous méprenez pas, l'école a belle et bien disparue dans les secteurs Rejetés. J'ai simplement répondu à un appel des volontaires qui devait, au maximum, être âgés de 10 ans. Le gouvernement est à la recherche des nouveaux esprits de demain.

Le regard de mon père fuit la discussion et répond un "oui" contraint au petit montre qui saute de droite à gauche en piétinant ses pieds. Il range la chaise en métal sous la table en plastique bleu ciel et part. 

- Bien ... Enfin, je pense pour un garçon du 7.

Mes parents n'ont jamais caché mon avance par rapport aux autres enfants et ce n'est qu'aujourd'hui que j'en souffre car ils ont compris leur erreur. Montrer mon intelligence m'a fait comprendre que je pourrais aller loin dans la vie et donc quitter les Rejetés.

Maman le cache mais je sais qu'elle ne veut pas en parler. Le test de ce matin rime avec sujet sensible.

- Ne dit pas de bêtise, venir du 7 ne te définie pas.

- Au contraire ...

A l'horizon, le soleil décline ce qui ne doit pas rassurer ma mère quand au départ de mon père et de Kevin.

Devant la porte, le bruit d'un moteur fait vibrer les parois de notre abris. Un blindé vient d'apparaitre dans entrebâillement de la fenêtre couverte de buée. Je ne le distingue que grâce à mes dessins éphémères.

- Qu'est-ce-qui se passe, s'écrit papa tout de suite inquiet.

Tel un piquet, ma mère se redresse en renversant sa chaise qui résonne bruyamment entre ses murs de papier.

L'atmosphère me parait soudain plus pesante. La tapisserie florale vient de perdre de son éclat, le canapé en tissu jaune poussin me parait souillé par l'humidité et mes dessins autrefois propre dégoulinent le long du verre.

Des coups martèlent la porte déjà fragilisée.

- Bonjour, accueille mon père sans une once de bienveillance. 

- Papa, qui c'est ?

Kevin entre dans le salon et décrit des allez retour du premier soldat au deuxième du regard.

- Va dans ta chambre mon grand.

Mon frère ne se fait pas prier. Leurs uniformes d'un noir d'encre a vite rappelé à mon frère qui étaient les inconnus.

- Bonjour, nous venons dans le cadre de l'examen de ce matin.

Les épaules de ma mère retombe dans un long filet d'air.

- Je vous écoute, s'exclame calmement mon père.

- Votre fils, Nick, a montré des aptitudes promettantes.