20-Connaissance

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-16 Septembre 2061-

J'envoie sans réfléchir le couteau vers l'avant. Le premier garde l'évite.

Je recule. Si la situation s'éternise mon cœur risque d'exploser dans ma poitrine. Je place le couteau devant moi. J'alterne tantôt l'un tantôt l'autre, toujours en mouvement comme l'Implosion me l'a appris. Les deux soldats ne sont pas les seuls menacés, leurs canons me visent mais aucun d'eux ne semble près à me tuer.

- Posez votre arme !

Sa voix se cache sous l'épaisse couche de protection.

Mes mains, moites, perdent de leur maintient sur le manche, il glisse sans que je ne puisse rien n'y faire. Je déteste ce genre de situation.

- Posez le couteau !, répète le deuxième.

Son canon, plus stable, est maintenu par une poigne de fer.

Derrière les maisons dévastées, le soleil se réveille avec douceur et détour les deux soldats. A chaque instant, je les vois avec plus de précision.

- Unité E-62, nous avons un problème sur la route. On aura du retard.

- Très bien, répond un garde en calant le microphone, posé sur son épaule, près de sa bouche.

Je saisis l'opportunité et fonds sur lui. Mais, malchanceux que je suis, son camarade me cueille en plein vole. Le coup part, ma respiration se rompt.

La puce projetée s'accroche à moi. Un vif courant me déchire. Je ne peux plus bouger, plus parler, plus penser ...

Des mains se faufilent et tordent mes bras pour y passer des menottes. J'ai bien l'impression que ses deux pantins noirs se fichent de me casser un ou deux os tant que je reste en vie.

La décharge électrique prend fin avant que mes nerfs ne lâchent. Je m'écroule, amorphe. On me redresse et me tire. Ils se mettent à deux pour retenir mon poids de plus en plus lourd ...

 Ils se mettent à deux pour retenir mon poids de plus en plus lourd

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Mon cerveau est embrumé, plongé dans une épaisse fumée. J'inspire avec force pour l'oxygéner sans sucés.

Nous sommes dans une maison meublée avec goût. Je n'arrive pas encore à voir dans le détail mais des formes se distinguent. A droite une télévision, un canapé, une table basse en bois sombre. A gauche, une cuisine d'un rouge rubis, un bar noir, une porte de la même couleur. Les murs sont recouverts d'une tapisserie mate en marron très clair.

Nous ne sommes pas dans une maison mais dans le seul immeuble chic du 7.

La pièce embaume le bois brûlé, je tourne la tête et découvre un feu crépitant. Les flammes dansent un ballet sensuel.

J'essaye de m'avancer mais mes liens sont serrés à leur maximum. La corde, autour de mes poignets, me scie la peau. Les fourmis se propagent le long de mon corps et se concentrent à mes pieds.

Implosion [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant