7-Toujours en vie

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-11 Septembre 2061-

Tout mon corps vibre en diapason avec la détonation. Elle m'est inconnue, puissante et destructrice. Je m'attends à ressentir une quelconque douleur mais rien. Je respire. Je sens ... Le temps a-t-il pris fin ?

Mes yeux, clos, s'ouvrent et s'ancrent dans le masque vernis du soldat. Il ne bouge plus et n'omet aucun son.

Mes mains, crispées, lâchent progressivement l'arme qui avait imprimé son motif sur ma peau. Elles sont moites et glissent le long du métal.

Voyant que je vais bien, je repousse ce corps qui s'écroule peu à peu sur moi sans que je ne le remarque. En me redressant, je distingue les gouttes rougeâtres qui réchauffent mon haut d'un gris simple. Déjà troué, il ne paie plus de mine. Certaines larmes ondulent le long de ma joue et je les chasse avant qu'elles ne sèchent.

Mon cerveau met un temps à se remettre de ses émotions et il se perd dans la contemplation de mon frère qui accourt jusqu'à un corps près du véhicule cabossé, hors d'état de marche.

Un électrochoc me pousse sur mes deux jambes et me guide jusqu'à Amanda. Elle ne bouge toujours pas. Kevin plaque deux doigts contre sa gorge et tâtonne à la recherche d'un pouls, cela ne suffit pas, il se détourne sur son poignet.

- Putain !, maugrée-t-il.

Il s'énerve. Ses mains gesticulent dans toutes les directions. Elles finissent sur sa tête et son poids glissent sur le sol.

Ce n'est pas possible, elle ne peut pas être morte, pas maintenant, pas quand je commençais à peine à la connaitre. Je m'agenouille devant elle et saisis son poignet. J'attends la présence d'un quelconque pouls qui ne vient pas. J'imite, l'un des gestes précédent de mon frère, et pars à la recherche de l'artère.

Mes années au sein du gouvernement et plus précisément des scientifiques m'ont permis d'acquérir un bagage assez important en médecine. Je la trouve et le va et vient, certes très faible, de son flux sanguin m'alerte. J'appuie un peu plus et m'aperçois qu'il est là.

Amanda est en vie.

Ses vêtements humides me laissent présager le pire si nous n'agissons pas à temps. Notre van, retourné, fume. Retourner sur son flan, il nous laisse peu de change de le revoir marcher.

La jambe d'Amanda est, je pense, la plus endommagée, le sang s'étend tendrement sur l'herbe fraiche. Les oiseaux se sont remis à chanter et camouflent, je l'espère, notre embuscade.

- Il me faut la trousse, m'empressé-je d'ajouter.

Mon frère ne semble pas réagir, je le pousse et, brutalement, il me renvoie la pareille. Sous l'impact, je tombe sur les fesses, perplexe face à sa réaction. C'est la première fois que Kevin me parait si distant, si loin, si peu fraternel.

- La trousse, répété-je plus fort.

Sa réaction ne m'exaspère pas, elle m'agace. Il se redresse et part chercher ma requête, pendant ce temps, je soulève sa jambe pour nouer un garrot qui retiendra une partie de son sang.

- On est loin du Hangar ?

- Trente minutes si on roule bien, dit-il en revenant.

Je saisis la boite en tissu et fouille à la recherche de fil. Il n'y en a plus, on a dû laisser tomber ce qu'il en restait lors de notre départ précipité.

- C'est déjà trop, amène de véhicule.

Kevin suit mon regard qui enjambe les deux corps jusqu'à la voiture. Je n'ai pas besoin de répéter, il cours et ramène le véhicule à ma hauteur. A deux, nous arrivons à porter le corps amorphe d'Amanda jusqu'au coffre. Je m'assois à ses cotés et continue à la maintenir en vie.

Mon frère garde les yeux rivés sur le chemin qui s'estompe de plus en plus. En vingt minutes, nous arrivons au Hangar. Ma tête a beau tourner comme une toupie et mon front saigner, je ne perds pas mon objectif. 

Je ne laisse pas le temps à Kevin de s'arrêter que j'ouvre les portes au maximum pour faire rentrer toute la lumière possible. Un rapide aller-retour permet à Kevin de me ramener l'ensemble du matériel médical dont nous disposons.

Avec une paire de ciseaux, je découpe le pantalon qui termine en lambeaux, il n'en reste plus qu'un mi-short, long d'un côté et court de l'autre. Sa jambe, ouverte jusque dans le muscle par une branche, est rouge et boursoufflée. Une autre personne revient avec une bassine d'eau et un gant.

Je lave la plaie et la désinfecte avec une bouteille de désinfectant. Heureusement, Amanda est toujours perdue dans le monde des rêves. L'entaille n'est pas belle, des morceaux de bois sont incrustés dans certains endroits de sa chair, je suis obligé d'y aller avec la pince à épiler.

Ma main tremble sans que je ne puisse avoir aucun contrôle, mes yeux me brûlent et m'obligent à quitter un instant ma cible. Je fatigue et l'entaille sur mon front, salie par la terre, ne facilite pas les choses. Par moment, j'envoie valser une ou deux gouttes qui assombrissent ma vision.

- Tout se passe comme tu veux ?

Viviane rentre suivie de sa tignasse d'un brun profond. Elle tient tout de sa mère, par là j'entends ses origines, sa peau allée, ses yeux étincelants de vie et ses cheveux crépus. Sa longue robe multicolore et l'odeur du sang qui sèche ne semble pas la gêner le moins du monde quand elle prend place à mes côtés.

- On va dire ça.

Je frotte mes mains entre elles pour enlever cette pellicule rouge qui semble indélébile. Deux heures se sont écoulées depuis notre arrivée et j'ai tramer comme un fou à soigner chacune des blessures de la mère d'Alix. Le verre s'était incrusté dans sa peau et entaillait sa chair à chacun de mes mouvements. Elle ne s'est pas encore réveillée.

Le soleil joue à cache cache derrière les arbres et laisse ses rayons couler le long des parois du Hangar. La bombe nous a mis en alerte maximale, les sorties sont réduites à leur minimum. La taule rougie par la rouille craque sous la fraicheur qui s'installe, l'endroit a l'air mort, alors qu'à l'intérieur tout le monde se bouscule.

- C'est courageux se que tu as fait aujourd'hui.

- Si tu le dis.

Je reste vague à cause de la réaction de mon frère. Ai-je vraiment fait le bon choix ? La question ne se pose pas.

- Comment fais-tu pour être aussi humble ?

- Et toi pour avoir toujours le sourire même face à des situations de crise ?, sourié-je.

- Ah ! Ça c'est mon secret.

Son doigt glisse sur mon nez accompagné de son rire. L'atmosphère est soudain plus légère.

- Je suis contente que tu sois en vie, même si tu as mis Connor dans une humeur de chien.

- Moi aussi ...

Hey,

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Hey,

Amanda survivra-t-elle ?

Nick et Vi ?

La Bande annonce est en médias et n'hésitez pas à commenter, je répondrai avec plaisir !

Implosion [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant