17-Lien de sang

16 6 9
                                    

-15 Septembre 2061-

Mon premier essaie reste sans réponse, je retente ma chance mais la porte ne bouge pas. Peut-être sont-ils partis ? Je me prépare à reprendre la route quand la porte s'ouvre à la volée. Je me retourne le cœur palpitant d'espoir.

- Kevin !

Les bras de ma mère m'enlacent sans vérifier mon identité. Cette petite femme n'a pas changer. Certes, le temps a usé sa peau mais ses yeux sont toujours aussi vif et attendrissant. Ses cheveux grisonnant sont ramenés en arrière dans un chignon décrépi. Une mèche dépasse de l'ensemble et tombe au cascade au-dessus de ses épaules. J'ai l'impression d'être massif face à elle, je la dépasse de cinq centimètres et sa peau se rétracte de plus en plus sur ses os.

Entendre le prénom de mon frère au lieu du mien me glace. Ce manque de considération me donne qu'une envie : prendre la porte pour verser toutes les larmes de mon corps, mais, je dois rester stoïque. Les yeux rouges et brûlant, je les fait cligner plusieurs fois d'affiliées pour assécher mes larmes.

Ma gorge est trop sèche pour me laisser répondre tout de suite.

- Je me faisais un sang d'encre, on te croyais mort avec ton père. Deux ans sans te voir ! Tu nous avais promis, avant de partir, que tu reviendrais au moins une fois pas mois.

Elle se détache et prend mon visage entre ses doigts. Leur chaleur me ramène en enfance, mais, je suis incapable de la regarder dans les yeux.

- Deux ans ! Qu'est-ce-qui t'a pris ?, continue ma mère.

Mes jambes sont des piliers insensibles aux assauts du vent et du froid qui transpercent mon tee-shirt rouge.

Sa main repousse une mèche de mes cheveux, juste au dessus de mon yeux droit, et son sourire retombe.

- Bonjour maman ...

La situation ne pouvait pas être plus malaisante. D'un geste de la tête, elle m'invite à rentrer, non sans, examiner les alentours. Ses gestes sont moins assurés, plus tremblant.

Une fois la porte fermée, je passe sous le scanner du regard de ma mère. Je ne sais pas quoi dire et encore moins quoi faire. Quel devrait être la réaction d'un enfant "normal" en retrouvant ses parents depuis longtemps ?

- Comme tu as grandi ...

Sa main passe sur ma joue et j'aimerais que jamais elle ne la retire mais je vois bien que ce contacte lui coûte un effort surhumain. Elle en a envie mais quelque chose l'en empêche.

- Tu ressemble tellement à ton frère ...

- C'est plutôt lui qui me ressemble, ironisé-je pour retrouver ma mère connu il y a treize ans.

Les yeux de ma mère se vitrifient, tandis que ses épaules s'affaissent. Ses joues sont écarlates.

- Si tu savais comme je regrette, j'aurai dû t'en empêcher et te dire la vérité ... A l'heure qu'il est tu aurais pût connaitre ton frère.

- Tu n'as rien à te reprocher, je suis là maintenant.

Je ne peux retenir l'envie irrépressible que j'ai de la prendre dans mes bras. Je presse son corps frêle et plus petit que le mien contre moi. Je refais connaissance avec l'odeur si particulière de ma mère.

- Assis toi tant que ... Ton père n'est pas encore là.

Elle prend place sur l'une des chaises et tire les manches de sa veste. Je geste attire mon attention et mes yeux se plongent sur son visage à la recherche d'un détail qui pourrait susciter ma curiosité. Sur sa joue gauche, derrière un épaisse couche de maquillage -ce qui m'étonnerais beaucoup vu son prix-, je discerne une masse difforme et violacée.

Implosion [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant