33-Double identité

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-2 Décembre 2061-

Sur le chemin du retour, long et tortueux, les deux caméramans n'arrêtent pas d'exalter leur travail. Viviane conduit et soulève quelques remarques de temps en temps pour combler le vide. J'ai du mal à supporter le masque souriant qu'elles arborent. Elles camouflent la gravité de la situation.

Je me perds dans mes pensées, bien loin, de ma voix, peu naturelle, qui sort de la tablette.

Mes yeux dessinent à l'infini ces dernières images. Les corps, les soldats, les tas d'os, le sang ... Celui de mon nez a séché et ne coule plus, bien que, son goût reste imprégné dans ma bouche ou, peut-être vient-il de ma joue que je mors ?

La prise de conscience est difficile, la vidéo n'y aide pas. Le garçon qui passe en boucle sur l'écran est très loin de moi. D'habitude, je ne suis pas comme ça. Je préfère mon trou et m'enfermer dans ma timidité, c'est pourquoi mes amis ont été rares dans l'Enceinte. J'en ai eu mais un moindre nombre en comparaison d'Ackim.

Ce garçon se définie en un mot : énigme. De quel côté est-il ? Un jour, il se met dans tes bonnes grâces et celui d'après il t'envoie un coup derrière la tête.

Le contre-coup me fait réaliser ce qui a empoissonné Alix. Certes, elle pouvait croire en son combat, or, le pouvoir de la parole nous transforme. Devant ces hommes, ces femmes, ces anciens, ces enfants, je me suis senti surpuissant.

Le Nick d'avant disparaissait pour une autre image, effrayante et mystérieuse. Une part de moi, infime, rêve de recommencer pour caresser de nouveau ce Graal. 

La douce berceuse du moteur m'endort ...

-19 Décembre 2046-

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-19 Décembre 2046-

Mes petits pieds glissent sur le carrelage polis. Un faux pas et je m'effondre.

Deux gardes m'encadrent, alors que, nous entrons dans une pièce d'un goût si raffiné que ma bouche s'ouvre d'elle-même. Mes yeux brillent comme des diamants.

Les carreaux d'un blanc perle illumine la pièce ouverte de trois grandes baies vitrées noires. Les murs tapissés de rouge rendent l'espace cosy et les meubles d'un taupe intense me donne envie de me jeter dessus. Le design est si bien réalisé que je me demande comment le mobilier tient. Des bulles par-ci, des courbes par-là et n'oublions pas la palette de formes géométriques.

Sur l'un des canapés, assis avec un verre de whisky, sur un tapis noir en peau synthétique, un homme nous attend. Il a les cheveux gris qui lui tombe sur le haut des oreilles, une barbe qui descend le long de son menton et les yeux sombres. Ses pupilles et ses iris sont indissociables.

- Va y, m'intime le gentil soldat qui m'a permis de découvrir ce qu'était une glace.

Son goût, frais et exotique, a exalté mes sens.

Implosion [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant