87-Les deux cristaux

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-4 Janvier 2062-

Toute voiles dehors, notre navire survole les flots. Le van roule sans discontinuer. La radio nous répète inlassablement les nouvelles du front. Les soldats du gouvernement se batte pour garder leur position mais leur camp appartient à l'opposition. Les Rejetés déplorent un nombre important de victimes mais leur état d'esprit prédomine.

Eux savent que le plus dure est passé. Le Mur n'est plus. Le gouvernement se tut. Et leur nombre surpasse celui des militaires.

Pour nous, le pire arrive à grand pas. A chaque rotation des roues sur le bitume, mon cœur pompe un maximum de sang. Ma tête tourne, mes poumons me gênent et mes muscles s'engourdissent.

Une partie de moi envisage une suite heureuse où Vi et moi vivrons au bord de la mer mais une autre s'empresse de me rappeler à l'ordre. Ce n'est qu'une question de temps avant que les Rejetés ne m'attrape. Lerferts et moi subiront un châtiment exemplaire.

Cependant, ma préoccupation se recentre sur ma mère. Elle doit vivre, a contrario, de mon père.

Vi conduit. Je contemple le plie de concentration entre ses deux yeux. 

- Où est le point de passage ?

- Tourne à droite au prochain carrefour. J'activerai la trappe quand nous serons à proximité.

Ce van frigorifique s'oppose à ceux réservé à l'armée. Les caisses sont bourrés de tubes à essaie et de matériel de conservation. Le métal bleu ciel qui le recouvre ne résistera pas aux balles des soldats si nous venions à les croiser.

La présentatrice radio de l'Enceinte reprend le message de sécurité. Au bout de cinq fois, mon cerveau le retient par cœur. Je me surprends à le réciter avec elle.

- Aux habitants de l'Enceinte, le gouvernement appelle à vous barricader chez vous. Ne laissez entrer personne et ne sortez sous aucun prétexte.

- Leurs appartement les protégeront deux minutes. Les Rejetés sont déterminer à mettre un point final à la situation, critique Kevin.

Couché à l'arrière, un bras sur la tête, sa décontraction réveille les braises de mon feu intérieur. L'incarcération de mon ancien mentor avait jeter un seau d'eau dessus mais le souffle de mon frangin ravive sa chaleur étouffante.

- Qu'est-ce-qu'ils feront une fois ici ?, demandé-je.

- Je ne sais mais j'espère qu'on sera assez loin. Les Rejetés ne sont pas des enfants de cœur, affirme Vi.

Nous passons le carrefour. Devant nous, je distingue les contours de la trappe. J'actionne le bouton et un rectangle de deux mètres sur 7 de long s'abaissent vers les égout.

J'ai toujours détesté les descente en voiture. Mes doigts agrippe la poignée de la portière et le rembourrage du fauteuil. Je serre les dents jusqu'à arriver à bon port. Je sens le regard de Vi se moquer.

- Nick c'est une descente, rie-t-elle.

Je la fusille mais cela amplifie son rire mielleux.

- Coupe la radio et ouvre les fenêtre au lieu de te moquer, changé-je de sujet.

- T'es pas marrant.

Je lui envoie un sourire froncé et me concentre sur le rétroviseur.

Un interminable ruisseau serpente entre les deux routes. Nous continuons notre route à contre sens. Mes camarades sont persuadé que ma vigilance ne sert à rien. Ils considère les égout comme le lieux le plus sûr de France.

Implosion [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant