24-Retour à la maison

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-17 Septembre 2061-

Les sillons d'eau serpentent sur ma peau chaude. Toute les précautions ont été de mises pour éviter mon frère. Cependant, une question reste en suspens : Comment réagira-t-il ?

Je savoure cette caresse ardente. De la pointe de mes cheveux cours, les goutes pénètrent mon cuire chevelu et détendent mes muscles tendues. La fumée emplit la petite pièce réservée à la partie salle de bain.

Pendant ce temps, je me satisfait de la vétusté du Hangar. Il nous sauve la vie, c'est l'essentiel.

Cet esprit minimaliste m'avait manqué avec ces trois douches collées les unes aux autres, ces lavabos alignés tel un régiment et ce sol en terre battue, tassée et imperméable aux aléas du temps. 

Je coupe l'eau et m'enroule autour dans une serviette. Vi m'a apporté des vêtements propres avant de disparaître avec les sales. Je n'arrive toujours pas à réaliser ce qui nous est arrivé. Depuis, un sourire, léger, orne mes lèvres. Il s'avère indélébile. Ce doit bien être la première fois, cette semaine, qu'un bonheur si absolu m'envahit. Je me sens bien, très bien même.

Mon poids est retenu par un nuage cotonneux, je survole les ennuis tel un dieux. J'observe les vivants avec l'envie irrépressible de leur faire savoir dans quel bonheur je nage. La douceur ravive les sensations de la veille.

J'enfile un pantalon bleu nuit et un tee-shirt noir sans aucun motif. Au pied de la porte attend une paire de Stan Smith blanche et jaune. Ces chaussures sont inépuisables, elles résistent aux pires intempéries.

Je déverrouille la porte métallique et sors. A cette heure-ci de l'après-midi, le Hangar est une vraie fourmilière mais aujourd'hui plus qu'aucun autre. Les rangées de tables en plastique gris organisent deux sillons humains. Une odeur métallique parfume le vaste espace. Je m'avance et cherche à deviner à quoi cette disposition peut bien servir.

- Je suis content de te voir.

Connor abat sa pâte d'ours sur mon épaule. Pendant un instant, je me demande si elle est encore attachée à mon bras. 

- Moi aussi. Pourquoi tant de tables, tu comptes organiser une réception ? Je ne savais pas que le temps était à la fête, me moqué-je.

Je repousse sa présence avec gentillesse.

- Je te présente l'idée de génie de nos nouvelles recrue, s'extase-t-il.

Je jurerai voir ces yeux pétiller. Ces bras s'ouvrent en grand comme s'il souhaitait que quelqu'un s'engouffre dedans.

- Vos nouvelles recrues ?, répété-je suspicieux.

- Ayden et son frère, tu sais que son génie talonne le tien.

Une pointe de jalousie m'atteint.

Il a fallut que ce soit eux ...

- Ça ne me dit pas ce que vous manigancez.

Avant, ils partaient tous les jours chercher des provisions dans un secteur différent. Cela réduisait le nombre de sympathisants, maintenant, j'ai l'impression que l'Implosion est réunie dans cet espace restreint.

- Figure toi qu'il a trouvé un moyen de percer les armures de cette bande d'enfoirés avec un alliage secret. 

Je tourne la tête vers lui et me souviens d'Ackim à terre. Sur l'instant ce détail m'avait échappé. Aucune de nos balles n'arrivaient à les blesser car leurs armures, trop épaisses, les arrêtaient.

Implosion [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant