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-4 Décembre 2062-

[PDV Viviane]

Dimanche ... Un jour particulier pour nos funestes ancêtres car il marquait une césure entre le travail et le repos. Le jour de la famille. Attablés autour d'un bon repas, ils se régalaient et discutaient de divers sujets plus ou moins croustillants. Aujourd'hui, quatre jours après le nouvel an et vingt-et-un jour après Noël, je me demande bien de quoi discute les familles. De politiques ? De ces groupes de dégénérés qui foutent le monde en l'air ? Du  travail ? Des tensions qui sévissent à travers le monde ? De l'Après ?

Pour ma part, je prends racine sur ce lit taché de sang. Devenue ma maison, je descends à l'heure du repas et remonte quand les autres s'éternisent devant la télévision. Mes journées s'écoulent entre un livre ouvert sur une multitude de schémas et un stylo coincé entre mes dents. J'étudie pour faire passer la tension concentrée dans mes épaules. Mes doigts appuie sur les points les plus douloureux pour les détendre. Un cercle, un autre et un demi-tour.

La physique, un sujet barbant mais intéressant, nous pouvons aussi bien plonger dans les nouveautés microscopiques de notre époque que dans les millénaire stellaires. Près de mes pieds, une feuille fait office de purgatoire. Inconsciemment, des lettres s'accordent et des mots prennent forme. Je ne les lis pas. Je n'ai pas le temps.  

Les choses deviennent d'une étrangeté déroutante. Depuis les attentats américains, plus personne ne sortait dans les rues pour y faire de longue balade, mais aujourd'hui, comme hier, les rues sont noires de monde. A croire qu'ils font exprès de créer un ras de marré.

Je me détache du parquet et repousse le fin tissu qui couvre ma fenêtre. Les mères maintiennent leur enfant comme si leur vie en dépendaient et les pères portent leur rôle à merveille. Ils surveillent et réprimandent le moindre écarts de conduite des plus petits. Leur visage si innocente et leur sourire débordants de vérité fait fondre mon cœur.

Mon coeur bondit quand cette question vient frôler la réalité : Voudrai-je un jour formé une famille ? A dix-neuf ans ... Dans ce monde ... Je ne sais pas ... La décision est compliquée. Il y a tant de raison et tant d'inconnu que je ne souhaite pas donner la vie à un nourrisson alors que je sais qu'une guerre arrive.

Derrière la porte, Kevin fait son entrée. Son regard parcours le vaste espace et s'écarquillent devant mon si particulier bazars. Il n'y a que moi pour mettre un endroit sans dessus dessous en un claquement de doigts. Je suis bordélique, que voulez-vous ?

Ses genoux se plie pour ramasser ma feuille de papier grise à force de gratter mon crayon de bois. La feuille bruisse entre ses doigts. Il lit mes  mots, mes  pensées. Je saute sur lui pour la récupérer.

- Rend moi ma feuille.

Il me repousse avec un bras. Insignifiante à ses yeux, il prends les deux extrémités et les tends vers des directions opposées. La pression rompt le bout de papier grisâtre. Une fissure progressive repends une constellations poussiéreuse dans l'air. L'odeur du papier titille mes sens.

- Kevin, c'était ma feuille !

Je le frappe à la poitrine. Déstabilisé, je reprends mon bien et rapproche les deux morceaux discontinus.

- Tu es un imbécile !

Je lu tourne le dos, boudeuse. Il ne manquerait plus qu'une dispute pour pimenter cette journée qui s'annonce désastreuse. Quatre heure, voilà ce qui nous reste avant de voir apparaitre le 00:00 sur le chronomètre.

- Et c'est à moi que tu dis ça ? Tu as vu ce que tu as écrit ? Si Connor avait vu ce papier ont serrait mort.

- Mais il est partit depuis deux jours.

Implosion [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant