8-Bilan

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-12 Septembre 2061-

Je me frotte avec vigueur les yeux. Je n'aurais jamais dû m'endormir, je devais veiller sur Amanda.

- Ne t'inquiète pas, tu n'as rien manqué. Elle dors toujours.

Je me retourne et découvre Viviane adossée au fauteuil passager, l'un de ses bras bien en évidence. Elle porte une épaisse doudoune doublée d'une couverture. Je suis moi même recouvert.

- Qu'est-ce-que tu fais ?, demandé-je la vision encore trouble.

- Elle était blanche et en voyant le sang qu'il y a autour d'elle, je me suis dit que ce serait pas mal de lui en donner. Et ne t'inquiète pas, je suis donneuse universelle, sourie-t-elle.

Une aiguille sort de son bras droit reliée à un tuyau qui alimente celui d'Amanda. Comment ai-je pu oublier une chose aussi évidente ?

- Bien dormi ?

- Pas évident avec ce mal de tête, déclaré-je.

Je me penche pour prendre le matériel que m'avait emmené Kevin et déniche un miroir ainsi qu'une bouteille de désinfectant. Mon visage, sale, se reflète dans le verre, ma peau blanche me fait ressembler à un fantôme et des cernes noir s'évasent sous mes yeux. Un filet de sang a coagulé au coin de mon œil.

- Tu peux rentrer si tu veux, je peux encore veiller sur elle.

- Tu n'as pas dormi de la nuit, réalisé-je.

Ces cernes creusent ses yeux amandes, tandis que, je retire le sang de mon front.

- Non, mais je peux encore tenir quelques heures, je demanderai à Kevin de me remplacer.

- Pas si tu gardes la perfusion, tu l'as depuis combien de temps ?

- Suffisamment je pense.

Elle tire un coup sec et se retire l'aiguille.

- Il faut que j'aille récupérer nos affaires.

- On a le temps, va te reposer, m'indique-t-elle.

Me reposer ... Maintenant que je suis debout j'ai tout sauf envie de replonger dans les bras de Morphée. Mon dos endolorie craque à chacun de mes mouvements. De plus, je suis plutôt refroidi à l'idée de rentrer dans le Hangar. A l'intérieur, il y a Kevin, mon frère, que je redoute de retrouver. Il faut qu'on parle, une discussion sans filtre, qui nous permettrait de savoir notre point de vu mutuel.

Aujourd'hui, le temps est moins clément. Les nuages camouflent un soleil timide. J'ai peur qu'il ne pleuve.

- On ne devrait pas faire rentrer Amanda ?

- Trop risqué, répond Viviane du tac au tac. Depuis l'attaque, un grand nombre de sympathisants se sont réfugiés ici, de peur d'une nouvelle bombe. Emmener Amanda à l'intérieur ferait paniquer tout le monde.

- Je vais mettre le chauffage.

Je ramène les portes qui claquent et allume le moteur pour activer le chauffage que je mets à fond et monte le son de la radio que je cale sur la fréquence des informations. Viviane prend place à mes côtés et éteint le son.

- S'il te plait ...

- C'est de ma faute, tout  et de ma faute, appuyé-je.

- Non, ce n'est que celle des américains, tu n'y es pour rien dans cette histoire.

- Détrompe-toi, tu pourrais être surprise.

Implosion [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant