59-Le cœur vs la raison

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-20 Décembre 2061-

Cinquante millions ...

Le sol se dérobe, je m'écrase sur l'iceberg qui surplombe le sol carrelé. 

Cinquante millions ...

Ce nombre tourne, danse, valse dans ma boîte crânienne.

Cinquante millions ...

Leferts veut raser un pan entier de notre nation sans verser une larmes.

Il continue de me donner des informations comme quoi j'aurai tout à ma disposition ici, et bla et bla ... Je n'ai plus la force d'écouter le poison qui sort de sa bouche.

Mes neurones s'alignent et démasquent la véritable signification de ce nombre. L'Enceinte sera sauve, protégée par le Mur ; par contre, les Rejetés tomberont comme des mouches.

Dans quoi me suis-je lancé ?

La porte se ferme et m'ôte un poids de la poitrine. Mes yeux me brûlent, avides de verser toutes les larmes de mon corps, mais j'ai déjà trop pleurer. Rien ne sort, mis à part, des gémissements désespérés.

Le retour en arrière est impossible.

Les heures passent -une demi-journée probablement- avant que je m'ordonne à bouger. Je me lève, toise l'écran, animé, par la silhouette de Léni qui se dirige vers le salon. J'essaye de me rappeler les indications de Leferts, n'avait-il pas parlé de communication ? Ses mots brouillent ma raison.

Je tapote l'écran et un clavier s'illumine dans la table, les lettres d'un bleu turquoise ressorte sur le blanc marbré. Un ligne de code s'étire sur toute la longueur d'un onglet. Si mes souvenirs sont bons, je devrais pouvoir avoir accès à la télévision du Bunker et donc pouvoir communiquer avec Léni.

J'ai besoin de parler pour qu'on me réconforte dans ma bonne ou mauvaise décision. Il me faut un avis.

Les lettres s'accordent aux chiffres et j'appuie sur entrée. Une nouvelle fenêtre affiche mon visage puis celui de Léni, dans un coin. Son dos, tendu, pivote pour découvrir un maximum d'éléments. Je parie qu'il n'a jamais vu un endroit si richement meublé.

Une jauge de son et une LED lumineuse apparaissent sur le côté gauche de l'ordinateur.

- Léni ?

Il se détourne de la cuisine et pose ses yeux sur mon visage. Ses mains lévitent, prêtes à détruire n'importe quel intrus. Ses yeux envoie des éclairs qui se tarissent quand il me reconnait.

- Nick ? C'est quoi cette merde.

Il balaie l'espace de son bras droit. Je me redresse.

- Le Bunker, c'est là qu'était enfermé Alix et le reste de l'Expansion.

Une veine ressort au niveau de sa carotide et de son front, bien que, ses cheveux mi-long, vert, les font jouer à cache cache.

- Attend, je suis le seul ? Pourquoi n'es-tu pas avec moi ? Qu'est-ce-qu'on fiche ici ? Nous sommes guéris ?

Sa rafale de questions pèse sur mes épaules tombantes.

- Arthur, Sibylle et Alix sont avec toi. Si je ne suis pas avec vous c'est parce que je dois accomplir une requête de Leferts pour que nous restions en vie. Et oui, nous sommes guéris.

Ses traits s'adoucirent.

- Qu'est-ce-que tu dois faire ?

Je regarde mes mains, moites, qui laissent des traces embuées sur le plan de travail. J'entremêle mes doigts et contracte mes muscles.

Implosion [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant