26-Première étape

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-18 Septembre 2061-

Je secoue Vi pour la réveiller. Elle marmonne un baratin incompréhensible et se retourne. La réalité la rattrape vite quand je lui retire la couverture. Un gouffre d'air frais glace sa peau chaude. 

- Qu'est-ce ..., râle-t-elle les cheveux en bataille.

Sa tignasse, d'habitude, volumineuse l'est encore plus après cette nuit, blottis l'un contre l'autre. Ma copine s'extirpe du lit et s'étire de tout son long. Elle baille un bon coup et attrape un stylo posé sur le sol couvert de feuilles. Elle le plonge dans sa masse d'un chocolat noir et tournoie le crayon à papier pour emprisonner ses mèches dans un chignon vétuste. 

Je me surprends à la détailler et à apprécier cette coiffure-minute. Elle n'a jamais été aussi parfaite, au naturelle, sans artifice, bien qu'elle ne porte pas toute la peinture qui recouvre le visage des habitants de l'Enceinte.

- Connor demande qu'on le rejoigne dans la salle de réunion.

- T'inquiète, donne-moi une minute et j'arrive.

Ses yeux, plissés par le sommeil, cherche une pile de vêtement à portée de mains. Elle déniche un pantalon de sport et un pull gris, trop grand pour elle. Il lui arrive à mi-cuisse et ses mains disparaissent sous l'épaisse maille.

- Allez, viens.

Ses lèvres se posent sur les miennes et je regrette que nous devions nous séparer si tôt. Nous enfilons nos chaussures et descendons la rampe d'escalier.

Le sous-sol a retrouvé son calme d'antan. Matelas et couvertes recouvrent la terre battue. Une légère musique ronflé bercent la plage de dormeur. Morphée n'a pas chômé ce soir.

Nous longeons le mur qui abrite cinq pièces alignées en file indienne. Viviane s'arrête devant la dernière, celle qui renferme la radio. Connor a dû réorganiser l'espace. Cet endroit change au fil des années. Les canapés, les tables ont été sortis pour dégager un maximum d'espace.

Nous entrons sous le regard avisé d'un dizaine de personnes. La plupart me sont inconnues. La plupart reste dans l'ombre mais Connor, Kevin, Vi, l'asiatique et un homme entour la table. Ce dernier est couvert de balafres, à la fois sur les bras et sur le visage. Il lui manque un sourcil, remplacé par une croute fraiche, et son œil droit est enflé. Ses vêtements sales, un pantalon marron ample et un veston sans manche déchiré, ne payent pas de mine.

- On attendait plus que vous, annonce Connor avant de se pencher sur la table.

Son ton pincé me laisse imaginer la tentions qui règne dans la pièce.  

Dans un coin, sur une petite table en teck, la radio n'émet aucun bruit.

- Nick, me souffle Viviane pour que je les rejoigne.

Les yeux de mon frère me crible de balles. J'encaisse les coups et détourne mon regard pour mettre fin à ce supplice.

Mes yeux se posent sur la carte du monde étalée de tout son long. Des épingles sont accrochées de part et d'autre soit pour maintenir le tissu plastifié, soit pour indiquer les capitales d'un pays.

- Je vous ai fait venir ici d'urgence pour discuter de la situation actuelle. Renan, ici présent, préside les autres groupes de résistance du pays. Il est venu nous faire part d'un problème majeur qui empiète sur notre mission à tous. La population a le regard tourné vers la Troisième Guerre Mondiale et délaisse notre état. Les gens ont peur de périr sous une bombe où par un escadron étranger.

- Il ne faut pas oublier que depuis hier le pays est en alerte maximale. Des convois patrouillent partout et attrapent le moindre suspect. Mais nous savons tous qui il recherche en réalité, ajoute le balafrer en me scrutant.

Implosion [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant