31-Fête rouge

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-2 Décembre 2061-

J'écrase la pédale d'accélérateur. Nous cacher prendrait trop de temps, nous devons fuir. Loin. Je traverse le chemin terreur creusé par endroit. Nos corps balancent d'un côté puis de l'autre. Nous arriverons d'une seconde à l'autre.

Derrière moi, Viviane troque le siège passager pour le sol métallique du van. Le moteur chaud exhale son odeur dans l'espace réduit. Les deux caméramans et ma copine se mette d'accord sur la directive à suivre. Ils annoncent des propositions tout de suite remplacé par des contres propositions. J'en viens même à me questionner sur leur compétence.

Ayden aurait dû nous accompagner mais je comprends, son frère passe avant tout le reste.

Je jette un coup d'œil à la tablette qui s'allume depuis dix minutes. Je sais que je ne devrais pas mais je me risque à lire les notifications. Les cinq bulles flottantes viennent de mon ami, envoyées par un canal sécurisé créé il y a peu.

Mes yeux quittent l'écran et se posent sur la route envahie par un brouillard dense. Je ne réfléchis plus et pile. Une masse noir apparaît dans mon champs de vision mais c'est trop tard. Propulsé à l'avant, le véhicule part en tonneau et se fige une fois la terre retrouvée ...

- Tout le monde va bien ?, toussote Viviane

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- Tout le monde va bien ?, toussote Viviane.

Mes paupières se redressent avec difficultées. Un liquide chaud coule le long de ma bouche. La poussière de la terre sèche se mélange à mes cheveux propres.

Je reprends mes esprits et appuie sur la ceinture pour me détacher. J'atterris le dos sur le toit. La carrosserie chauffée par le peu de soleil de la région apaise la douleur.

Tel un militaire, je me traine dans le verre brisé jusqu'à l'air frais de Décembre. A peine ai-je le temps de passer la tête que des bras me tirent à l'extérieur.    

- C'était quoi ?, demandé-je en revenant à moi.

Je prends appuie sur l'épaule de ma copine qui, comme les deux femmes, n'ont que quelques entailles de verres. Au moins, les ceintures installées à l'arrière ont servi.

Pudique, je me retiens de la serrer dans mes bras mais passe une main dans son dos. Le sang coule avec la même régularité le long de mon cou. Je renifle mais rien n'y fait.

- Regarde, m'invite Viviane. Les soldats voulait partir avant le deuxième assaut mais ils ont été happés.

- Une deuxième vague ?

Je la regarde et elle me donne la tablette. La messagerie affiche le dernier message d'Ayden : "Ce n'est pas fini, il y en a eu une deuxième. La foule a évité les deux bombes, elles se sont écrasée à cinquante mètres. Attention à vous, les soldats sont sur place".

- Il faut qu'on y aille.

Nous continuons donc la route et nous protégeons de la poussière qui encombre nos poumons. Grâce à l'inhalateur, mes poumons se portent mieux et ne sifflent pas.

Quinze minutes de marche nous sépare de la grande place. Arrivés, nous nous attendions à voir la population de ce secteur ravagé, bien avant les bombes Z-472, barricadée, or, ils sont là, dehors.

Les habitants vêtus de blousons déchirés, tâchés par la saleté et de bonnets se rassemblent autour de leur grande place. Il arrive que une ou deux personnes nous remarque et nous dévisage. Disons que nous ne pouvons tirer avantage de nos vêtements bien plus colorés que les leur.

Nous commençons une petite ascension qui nous permet de surplomber la foule.

- Mon dieux !

Viviane se réfugie dans mon épaule, une main sur la bouche. Les deux filles à notre droite sont toutes aussi secouées par ce qu'elle voit. J'ai même du mal à y croire. Mes pupilles figées sur la scène, je me retiens de déverser le contenu de mon repas en boite.

Ayden aurait pût nous prévenir.

Pourtant, comme tout le monde, nous connaissons le côté extrémiste du 9. Ce secteur, Rejeté depuis toujours, cherche la façon la plus farouche pour ce faire une place.

Encadré de quatre vans blindés et d'une vingtaine de soldats, le maire et ses partisans s'activent à attacher à des poteaux des corps qui autrefois reposaient dans leur cercueils. Les caisses en bois sont incendiées et des camions venus de je-ne-sais-où déversent quelque chose que je n'arrive pas à voir. On dirai que l'attaque des deux bombes n'a jamais eu lieu.

Cette vision me fait perdre toute notion. Comment ? Pourquoi ? Mes pensées se mélangent et prennent le dessus sur ma raison.

Je me détache de Vi et dévale la légère pente qui me fait chuter une fois. Je me redresse sous les exclamations de ma moitié.

- Nick !

Les trois femmes me poursuivent pendant que j'entre dans la foule. Je joue des coudes et ignore les regards qui me menacent. Je pousse les dernières personnes et arrivées, afin, à voir l'atrocité.

De loin, nous ne pouvions pas le voir mais à cette distance ... Ceux que je pensais être des partisans sont en réalité des habitants de l'Enceinte. Leur habits déteignent. En revanche, le maire est bien présent et donne les divers ordres à suivre.

- Mettez-les là.

En plus des piliers haut de deux mètres où sont exposé sept morts, dix autres, plus petits, s'apprêtent à accueillir des prisonniers retenue par des menottes métalliques. Leurs visages nous sont familiés, ils appartiennent à l'Implosion. 

Un nouveau camion arrive et déverse ce que je distingue être des os. Leur cacophonie, quand il entrechoque, me classe le sang. J'essuie une fois encore le filet qui inonde mes lèvres. Vu le tas de reste humain, le gouvernement a dû dépouiller tout les cimetières du 9, ou pire, la fausse commune creusée lors de l'Epidémie.

Les otages, poussés, atteignent les poteaux sur lesquels ils sont attachés. Dos à nous, un soldats découpe leurs hauts pour nous laisser voir leurs peaux multicolores. Un autre garde s'avance d'une démarche lourde et sort de son armure un cylindre en argent. Un clique fait frissonner la foule et une corde d'un bleu électrique s'allonge. Le crépitement du courant me provoque la chair de poule.

- Stop ! ...

- Stop !

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Hey,

Une grosse action vous attends dans le chapitre suivant.

Que pourrait-il se passer ?

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N'hésitez pas à réagir tout le long des chapitres, je répondrai avec plaisir !

Implosion [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant