82-Mille fois plus

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-4 Janvier 2062-

- Nick, appelle une voix lointaine.

Non, mon vieux tu rêves. Sa voix s'en rapproche mais c'est un leurre, un test.

Mes cordes vocales s'activent, tel un métronome, elle récite une suite de chiffre.

Un, deux, trois ...

Je les fredonne.

Deux coups de feu me font sursauter.

N'y pense même pas. C'est une simulation.

Ma raison creuse à la recherche des explications les plus plausibles. Nul doute sur la question, cette voix appartient à Vi. Ma Vi. Avec ou sans "e", cela revient au même.

- Sortez de ma tête !, hurlé-je.

Désespéré. Mutilé de l'intérieur. Ecorché à vif par la perte d'un proche.

Maman ...

- Nick.

Le mirage reprend de plus bel. Il me berce dans ses bras, une valse sans fin qui attend avec impatience le coup de grâce. Pourquoi ai-je tant hésitez quand j'avais le moyen de réaliser mes rêves ? Cette seringue était la clef de ma liberté. L'indien aurait eu ce qu'il voulait : "J'espère que ta descente au enfer sera pire que la mienne". Et elle le sera.

Mes dons de voyance, plus qu'inexistant, me laisse entrevoir une longue agonie. Ma défunte mère nous a quitté avant que je ne puisse la connaitre. Je suis l'auteur de la prochaine vague épidémique. J'ai mené l'Implosion à sa fin.

Lucifer s'est incarné en moi. Dès que je touche une jolie fleur, elle flétrie.

Ma porte s'ouvre à la volée, claque contre le mur. Recroquevillé au milieu de mon laboratoire, la lettre à mes pieds, mon chagrin se liquéfie. Larme de tristesse, de rage, de jalousie, la distinction est impossible.

Je vois rouge ou peut-être noir. Un arc-en-ciel de couleur peuplent mon cœur, une palette de peinture qui mime les multiples émotions. Le rouge, la rage. Le bleu, la tristesse. Le violet, le regret.

Mon poids part à l'avant, emporté par une furie. Mes larmes m'étouffe et mes yeux s'ouvrent.

- Nick, Nick, Nick, geint la voix féminine.

Son visage est niché dans mon cou. Ses bras enserrent ma poitrine.

Quand la simulation prendra-t-elle fin ? Cette présence est réelle. Je la sens par le touché mais aussi l'odorat. Son odeur printanière imbibe mes récepteurs sensoriels mais quelque chose me titille. Pourquoi de grosse mains gantées m'emprisonnent-elle ?

Je me dégage et tourne la tête en direction de cette familiarité inconnue. Son casque se dévisse et laisse place à deux yeux marron. Ses cheveux que j'aime tant sont relevé dans un voluptueux chignon et ses joues sont rosie par l'émotion.

Mon doigts effleure sa joue et efface un larme. Les miennes continuent leur descente.

Sa peau. Mon doigt. Une chose divine relie se contact. La douceur de sa joue contraste avec la pulpe abimé de mes doigts.

- Je dois rêver.

- Tu aimerais, hein ? Malheureusement, je suis bien là, se moque-t-elle.

- Comment as-tu fait pour venir jusque ici ? La section scientifique grouille de monde à n'importe quelle heure de la journée et les soldats ont dû fermer les sous-terrain après notre fuite.

Implosion [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant