-15 Décembre 2061-
[PDV Viviane]
Sept heure pointe le bout se son nez à l'horizon et emporte l'orage loin de nous. Les gros nuages noirs ont arrêté de toner après mon départ et ont déversé un rideau de pluie dense toute la soirée.
Je frictionne les cheveux un peu trop long de Snow et me lève pour rejoindre l'extérieur. J'ai besoin de prendre l'air pour évacuer un peu du stress qui me donne la nausée. Mon ventre retourné dans tous les sens m'empêche de ressentir la faim.
Posé sur une chaise, un paquet de cigarette attend de trouver preneur. Il me zieute, le regard emplit de souvenir. Il me rappelle l'époque où je fumais après avoir travaillé dans un champ de pommes de terre. C'était une sorte de réconfort et j'ai bien envie de brûler cet objet nocif pour apaiser la peur panique qui me détraque l'estomac.
Je saisis la cigarette et le briquet en regardant autour de moi pour vérifier qu'elle n'appartient à personne. Je les range dans la poche droite de mon pantalon crasseux et pousse la porte. Je maudis son grincement qui me vrille les tympans.
L'air frais et humide me cingle le visage. Je m'avance vers une forme humaine qui m'est familière. Ces cheveux bruns au vent, il est assis sur un rondin de bois, un buisson dans le dos. Je le rejoins mais ma blessure endolorie me rappelle que je dois prendre appuie sur son épaule si je veux être à sa hauteur.
Kevin me salue d'un sourire aimable qui n'avait pas ensoleillé son visage depuis longtemps. Cependant, je ne tarde pas à saisir les petites rides sur son visage, quelque chose le travaille.
- Je croyais que Connor ne voulait plus que tu surveilles le soir ?, dis-je.
L'incident de l'autre fois lui a valu d'être mis à l'écart. Notre leadeur l'éloignait le plus de son frère pour éviter une nouvelle engueulade entre ses deux faux-jumeaux. Il était tellement à l'écart que je ne le croisais nul part. Un jour, Loïs m'a dit qu'il le voyait partir avec un petit groupe chercher des provisions.
- J'avais besoin de prendre l'air et à force d'insister, il a cédé pour me laisser la plupart des gardes.
- La plupart ?, soulevé-je.
Je retire de ma poche le briquet et la cigarette, il s'empare de ce premier avant que je ne puisse faire quelque chose et l'allume par alternance. La flamme s'épanouit et disparait aussi vite qu'elle réapparait.
- Toutes les nuits et une ou deux en journée.
Si je ne connaissais pas aussi bien Kevin, je ne douterais pas de sa générosité mais il déteste monter la garde. Cet acte à une autre visée.
- Et toi, tu ne t'es pas enfermé dans ta chambre à ce que je vois, remarque-t-il.
Sa phrase me fait regretter ce sourire que j'essaie de maintenir.
"Pense à la lumière, Nick va revenir", me répété-je à moi-même.
- J'essaie de positiver.
- Pardon mais je t'ai plus souvent connu pessimiste qu'optimiste.
- Et moi je t'ai connu avec plus remords, repris-je sa tournure de phrase. Où est donc passé le Kevin qui partait tous les quatre matins s'assurer, clandestinement, que ces parents se portaient bien ?
- Ma mère, rectifie-t-il.
Je tends le bout du papier blanc vers la flammèche, elle se consume et je la porte à mes lèvres. La fumée épaisse bourre mes poumons d'une saveur qu'ils avaient oublié. Je tousse et recrache la fumée.

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Implosion [TERMINEE]
Science FictionLa guerre a éclaté et pas qu'en France. A l'aube de la troisième guerre mondiale, l'Implosion est belle et bien décidée à faire entendre ses idéaux. Pour Nick, enrôlé depuis son plus jeune âge, l'Expansion était un bien qui devait arriver coûte que...