Implosion [TERMINEE]

14-Pas seulement pour moi

-14 Septembre 2061-

Nous n'avions pas mis longtemps avant de lever le camp. Ayden nous a averti, peu avant notre départ, que des soldats fouillaient maisons après maisons. Sans doute recherche-t-il des corps ? Ou moi ? ...

La journée décline dans une magnifique lumière orangée. J'observe ce couché de soleil qui s'éteint au fur et à mesure que le temps décroit. On pourrait presque croire que la forêt s'embrase.

Je me frictionne les bras pour en extraire un peu de chaleur. La nuit qui approche traine sa fraicheur habituelle sur nous.

J'ouvre la marche en longeant les murs couvert de tâches sombre et d'excréments d'animaux abandonnés. Ayden m'aide à me repérer vers un endroit qu'il pense assez éloigné des militaires. Je me demande s'il remet sa décision en question, faire cavalier avec un Exilé vous coûte une chose précieuse : votre innocence, car maintenant vous êtes allié avec un ennemis de l'Etat.

Nous marchons sur cinq kilomètres en nous rapprochant du centre. Les deux frère s'arrêtent et le plus âgé contemple les battisses.

- Essayons celle là, nous indique-t-il de la tête.

Je traverse le trottoir et me plaque contre les carreaux de la fenêtre. Les vitres sont tellement sales que je ne vois rien au travers. Rien ne semble bouger. Le brun et le roux inspectent, eux-aussi, le reste des fenêtres. Tout parait normal.

- Je pense qu'il n'y a personne, observé-je.

Ayden appuie sur la poignée qui ne déclenche pas l'ouverture.

- Attend, je vais essayer.

Je prends le relai mais même en envoyant tout mon poids contre la porte, elle reste fermée.

- Elle est fermée, il faut en trouver un autre endroit où passer la nuit.

Je m'apprête à partir vers la maison d'à côté quand je m'aperçois que ni Ayden ni Snow ne me suivent.

- Qu'est-ce-que vous faite ?

Ayden à la tête plongée dans son sac retire une sorte de carte assez épaisse qu'il coince dans l'embrasure de la porte.

- Tu crois que mon frère baisse les bras devant une porte close ? Il fait parti des gens les plus intelligents qu'ils existent. Je paris que le gouvernement n'a pas mieux.

J'attends de voir ...

Je rie à sa remarque et les rejoins au moment ou la serrure se rompt. La porte grinçante dissimule une petite maison cosy.

Les pièces sont séparées d'un salon tapissé de fleurs extravagantes qui donne mal aux yeux. Une télévision est posée sur un petit buffet toisée d'une table en verre et de deux fauteuils en cuir orangés.

Je laisse les garçons poser leur deux sacs et parts vers la cuisine. Elle est faite de pièces récupérées : placos, verres, bois teintés. J'entrouvre le premier venu qui cache une pille d'assiette. J'en essaye deux autres avant de trouver des boites de conserves et un paquet de gâteaux.

Par curiosité, je tente le frigidaire et reconnais ma mauvaise idée, ce qu'il contient dégage une odeur putride. Je le referme aussitôt, une main battant l'air devant mon nez.

- T'as trouvé de quoi manger ?

- Oui, il y avait quelques conserves de petits poids, je vais les faire réchauffer, désigné-je la gazinière.

- Pas trop longtemps sinon on risque se faire remarquer par l'odeur, m'avertit Ayden. On a trouvé de quoi faire des rideaux pour les fenêtres donc normalement on ne risquera rien ce soir.