L'incandescent équilibre entre nous

Chapitre 15

État des lieux - Dimanche 10 Novembre 2019 - 13h30 - Mathias
69h après l'enlèvement

Chacun, dans le salon gardait le silence, se regardant en chien de faïence. L'heure était vraiment grave, tellement que Marylise et Tatiana se retrouvait côte à côte dans le canapé, se serrant l'une contre l'autre. Marylise avait toujours détesté son ex-épouse et inversement. Mais face à la situation, les deux femmes ne pouvaient que se soutenir. Marylise avait toujours été une marraine formidable pour Maël.

Dans son dos, Antonin, son meilleur ami, avait posé une main sur son épaule en soutien, présent et surtout silencieux -ce qu'il était rarement-.

Quelle journée de fou !

Avec tout ce qu'il avait eu à faire ces deniers 72h, finalement, il n'avait pas eu une seule seconde pour angoisser ou culpabiliser. Quand il tourna la tête dans le salon, en revenant avec les boissons il sût que cette épreuve les rendrait plus fort et mettrait peut-être de côté leurs difficultés relationnelles.

L'ambiance était lourde dans la pièce. Alors que le policier présent, Russo, reprenait l'état des recherches à ce jour et les expliquaient à son père. Mathias se perdit dans ses pensées qui s'envolèrent vers des souvenirs de la matinée.

Il s'était senti bien plus apaisé après son moment avec le jeune inconnu. Il avait pourtant montré son côté ours des cavernes uniquement pour faire fuir ce clown au bonnet et a l'écharpe aux couleurs de noël. Il semblait que le jeune homme était aussi dépassé que lui par la situation, un peu gauche. L'avocat s'était trouvé touché par sa démarche, d'être venu à lui, sans rien savoir de lui et sans chercher à connaitre toute l'histoire, juste être présent. Dans son univers plein de mensonges et de faux semblant cela était particulièrement rafraichissant !

Un frisson le secoua, alors qu'il partait un peu plus loin dans ses réminiscences. Mathias n'avait pas réussi deviner les traits de son visage, il pouvait uniquement voir les magnifique yeux gris-bleus et des taches de rousseurs. Par moment il semblait deviner les traits de son adorateur du soleil par la carrure et les mèches folles qui s'échappait du couvre-chef. L'homme avait bien dit qu'il était pompier.

Mais Mathias devenait fou, il le voyait partout, sur tous les hommes qu'il croisait ? Est-ce que ce Dicky lui avait lancé un sort en accédant à ses fantasmes ? Il arrivait à se tenir habituellement et là, alors qu'il marchait derrière son compagnon d'infortune, il n'avait pu s'empêcher de balayer la chute de rein et les fesses rebondit par le sport. Pourquoi avait-il fallu que l'autre lui dise qu'il était pompier ? Cela le rendait vraiment dingue.... Il inspira tout en essayant de rejeter la direction vers laquelle ses pensées le guidait !

Soudain, il sentit une main se poser sur son épaule. Il sursauta et tourna son visage vers celui qui l'avait sorti de ses pensées. Il le regard interrogateur.

- Mathias ? Tu écoutes ?

- Je... non désolé.

- T'inquiète, je comprends, tu veux qu'on aille se poser dans le jardin ?

- Antonin ? Pas besoin de faire semblant de t'occuper de moi, si tu veux sortir fumer tu peux y aller sans que je te tienne la main.

- Touché ! Mais euh... il jeta un regard dans le canapé plus loin, c'est mieux si on sort ensemble.

- Je crois que c'est la déclaration d'amour la plus nulle que j'ai jamais eu ! Non Antonin, je ne sortirais pas avec toi.

- Quel con ! Allez vient... de toute façon ta mère n'est pas encore arrivée !

Mathias détailla les personnes déjà présente dans la pièce mais son regard fut happé encore une fois par Marylise et Tatiana, l'une contre l'autre dans le canapé. Ces deux-là s'étaient toujours détestés sans qu'il en puisse comprendre pourquoi. Cette situation étrange rajoutait encore plus un coup à son angoisse. Jamais ! Ils n'auraient jamais vu ça si ce qu'il se passait actuellement n'était pas si dramatique. Il se mordit la lèvre avant de se retourner pour attraper sa veste sur le porte manteau dans l'entrée. Il lança qu'il sortait sans attendre une quelconque réponse.