Et lentement s'en remettre - Jeudi 7 Novembre 2019 - 21h52 - BenjaminQuelques secondes plongées dans le silence et une quinte de toux provenant de la chambre soigneusement fermée lui suffir à se rendre compte qu'il ne pouvait pas indéfiniment resté prostré sur le sol. Il devait réagir, et vite, au risque d'offrir une belle frayeur à son hôte s'il venait à se lever pour se chercher un verre d'eau.
Prenant appui sur l'assise du canapé, Benjamin se redressa. Il vacilla un peu en regagnant de la hauteur et jura entre ses dents en manquant de se prendre les pieds dans son jogging négligemment jeté par terre. Il ne manquerait plus qu'il s'étale au sol et rameute les trois-quart de l'étage à se faire les témoins de sa décadence. En grommelant, Benjamin traversa la pièce en grandes enjambées pour déposer le téléphone sur le rebord du bureau. L'ordinateur s'était mis en veille et le rouquin lui jeta un regard noir avant de se diriger sur la pointe des pieds jusqu'à la petite kitchenette entassée dans le coin de l'appartement.
Attrapant la boîte de mouchoirs qui trainait sur le comptoire, il débarrassa sa main du fluide incriminant en quelques passages sommaires. Attrapant un second mouchoir, le rouquin nettoya tout aussi rapidement son sexe. Il réprima un grognement en réalisant qu'il était plus sensible que prévu à cet endroit. Si son esprit souhaitait s'éloigner au plus vite de l'incident qui l'avait mis dans un tel état, son corps lui avait visiblement besoin de plus de temps.
Benjamin nota avec humour qu'il pouvait s'estimer heureux que son ami avait actuellement la crève; d'habitude Arnaud se mouchait le nez avec de l'essuie-tout. Le jeune pompier renifla, puis écrasa les mouchoirs au creu de sa paume. Fronçant le nez, il souleva le couvercle de la poubelle alimentaire et enfui la preuve de sa jouissance tout au fond du conteneur, sourcillant à peine lorsque ses doigts entrèrent en contact avec ce qui devait être les restes froids des repas passés d'Arnaud. Il méritait bien ça.
S'assurant que les mouchoirs étaient bien recouverts par divers autres déchets, Benjamin fit couler de l'eau chaude et se savonna les mains avec rigueur, faisant de son mieux pour ne penser à rien et frottant religieusement la bague à son annulaire. Une fois satisfait par sa toilette sommaire, il se sécha rapidement les mains et retourna près du canapé. Sans un mot, il enroula le tapis de yoga et le glissa dans le coin où il l'avait trouvé, puis récupéra ses affaires et en profita pour enfiler son boxer. Le sous-vêtement avait passé la bonne partie d'une heure sur un sol gelé, et sa fraîcheur servit quelque peu à apaiser les nerfs du jeune homme. D'un geste mécanique, il plia son jogging qu'il déposa sur le dossier de la chaise de bureau.
Avec un soupire las, Benjamin passa sur son visage une main sentant bon la lavande. Plus rien ne laissait transparaître ce qui s'était déroulé dans le salon il y a à peine une demi-heure et il pouvait respirer un peu plus aisément.
S'installant devant l'ordinateur de son ami, il se déconnecta en vitesse de Ridemyphone. Effaçant l'historique du navigateur par pure habitude, Benjamin éteignit les différents téléphones de travail d'Arnaud puis il s'étira mollement sur la chaise, faisant craquer ses coudes. Le claquement de ses articulations le fit sourire en coin. Si Alice avait été à côté de lui, elle aurait sans doute grogné de dégoût. La jeune femme détestait qu'il fasse ça.
Pris d'une pulsion soudaine, le rouquin attrapa son propre smartphone et chercha rapidement Alice dans ses contacts. Sélectionnant la messagerie, il lui envoya un petit message, évitant soigneusement le sujet de son escapade sensuelle.
"Ne révise pas trop tard, tu as cours à 8h demain. Tu sais dans quel état tu es sans tes 8h de sommeil."
Comme il s'y attendait, la réponse de la jeune femme ne tarda pas à arriver. Alice était toujours à moitié gluée à son téléphone. Si la possibilité de se le greffer était réelle, elle serait l'une des premières à faire la queue pour bénéficier de l'opération.
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L'incandescent équilibre entre nous
RomanceBenjamin a tout pour être heureux : un métier de rêve, une fiancée aimante et un avenir tout tracé dans sa brigade de sapeurs-pompiers. Mathias, lui, s'est résigné à ne rien attendre de l'avenir : sa vie bien rangée a fait son succès, et c'est très...