Chapitre 31 - Partie 2

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Chapitre 31 : Des pas côtes à côtes - Lundi 18 Novembre 2019 - 19h30 - Partie 2

Le souvenir de son père et des soirées qu'il avait passé à lui raconter, à sa sœur et lui, à quel point il avait été chanceux de rencontrer leur mère, l'avait motivé dans son choix de destination. Le jeune officier Desrives senior était tombé sous le charme de l'apprentie fleuriste qu'avait été sa mère à l'époque, et les circonstances de leur rencontre avait à jamais cimenté leur amour dans une relation de respect et d'admiration mutuelle.

En effet, si le père de Benjamin était tombé éperdument amoureux de la jeune fleuriste, c'était en grande partie parce que cette dernière avait insisté pour appeler les secours et attendre leur arrivée en compagnie du pompier en habits civils qui venait de se faire une belle entorse en rattrapant la poussette d'un couple qui avait fait trop confiance aux freins de cette dernière. Avant qu'elle ne puisse basculer tragiquement dans un escalier, Nicolas avait repéré le danger et bloqué l'engin d'enfer d'un pied, récupérant l'enfant avant que le poids de la poussette ne fut de trop et qu'elle ne bascule par dessus son pied.

Carole avait assisté à la scène et elle avait été la seule à remarquer que le héros du jour boitait quand même salement, sous ses airs fiers. Elle s'était rendue à grandes foulées auprès du jeune couple qui se confondait en excuses et leur réserva une gueulante de son accent chantant du Sud, dont Nicolas était tombé amoureux instantanément. Lorsqu'elle s'était assurée que les jeunes parents ne quitteraient plus la poussette de leur enfant des yeux, elle s'était retourné vers Nicolas pour lui siffler de s'asseoir et d'arrêter de jouer les héros en faisant mine de ne pas avoir mal. Il avait sourit d'un air niais, le même qu'il avait toujours eut en relatant l'histoire de leur rencontre.

— Romantique, Commenta Mathias légèrement, Donc tu essayes de me draguer ?

Benjamin tourna brusquement la tête vers Mathias, mais ce dernier semblait trop occupé à observer le paysage changeant pour qu'il puisse le prendre au sérieux. Le jeune homme souffla longuement. Il fallait qu'il arrête de prendre tout ce que disait Mathias au pied de la lettre.

— Si je souhaitais recréer la romance de mes parents, il faudrait que je me foule la cheville... Et c'est plus ton département, ça, non ?, Dit Benjamin légèrement, Au moins tu me me diras, avec ton haut, si on fini par appeler les secours, ils te remarquerons de loin, c'est pratique...

— Mon haut est très bien ! Je ne savais pas où tu allais m'emmener donc, comme ça, je me fait voir par les voitures. Déclara Mathias trop sérieusement pour être crédible, De nous deux je serais surement le premier à me blesser de toute manière.

L'homme fronça les sourcils avant de sourire en coin et de lui lancer un regard goguenard.

— Comme ça, avec cette tenue, tu ne vois que moi !

Il ponctua sa déclaration d'un clin d'œil qui planta Benjamin sur place. Attends, quoi ? Quoi ?! Mathias ne pouvait pas être sérieux. Il plaisantait voilà tout, comme Arnaud et lui plaisantaient souvent, comme Mathias le faisait sans doute avec Antonin.

Benjamin ne s'était jamais rendu compte d'à quel point ce type de plaisanteries pouvaient être difficiles à interpréter lorsqu'on n'était pas entièrement sûr des intentions de l'autre.

Mathias n'avait pas l'air perturbé par son annonce. Autant glisser vers un autre sujet.

— Tu... pars en retraite avec ton père ? Du style spirituel où tu te prépares pour tes vieux jours ? D'ailleurs quel âge ça te fait ?

— J'ai trente-trois ans, sale gosse !, Rétorqua Mathias, Et je parle bien d'une retraite spirituelle, on est accueilli dans une pagode et on quitte tout ce qui fait notre vie occidentale : portable, vêtements... Et non, avant que tu demandes, ce n'est pas un camp de nudistes.

L'incandescent équilibre entre nousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant