Chapitre 43: Un nouveau jour qui se lève - Partie 3 - L'ultime ultimatum — Samedi 23 Novembre 2019 – 10h — Arnaud & Benjamin
L'espace de quelques instants, un calme plat régna dans la pièce. Un silence fragile et lourd à la fois, qui ne tarda pas à voler en éclat.
— La vérité ! Oh c'est riche venant de toi ! Alors maintenant j'ai besoin qu'un parfait inconnu me dise les choses à ta place ! Et on m'accuse de te traiter comme un enfant ! Si c'est pas la pire gaminerie que j'ai jamais entendue, je — !
Le flash d'un appareil photo interrompit les fulminations d'Alice. La jeune femme se retourna vers l'avocat qui la visait avec son téléphone dans le plus grand des calmes. Elle lui lança un regard mauvais et il se fit violence pour ne pas déclencher une nouvelle fois l'appareil, juste pour l'énerver un peu plus.
— Si vous ne vous calmez pas tout de suite, je vous promets que je présente cette photo à l'accueil principal et que vous ne mettrez plus jamais les pieds dans cet hôpital. Ça suffit. Comportez-vous en adulte et arrêtez de vous faire des films.
Alice serra les poings et lui siffla sa réponse entre ses dents.
— Alors ! Alors, laisse-nous tranquilles.
L'avertissement était teinté de venin, presque menaçant. Honnêtement, si la gamine ne lui arrivait pas au niveau du menton, Mathias aurait peut-être pris la peine d'être impressionné. L'avocat risqua un coup d'œil à Benjamin pour vérifier que c'était bon pour lui et il leva les yeux au ciel devant le hochement de tête incertain du jeune homme.
— Bon ça suffit. J'ai mieux à faire que de perdre mon temps...
— Ah ça, vous en avez pas perdu tous les deux ! s'exclama Alice en gesticulant entre les deux hommes.Mathias fronça les sourcils, ne comprenant pas tout de suite là où Alice voulait en venir. Tout ce qu'il voulait, c'était rentrer chez lui. Mettre derrière lui cette journée, retrouver Maël et disparaître de la surface de la Terre quelques heures.
Benjamin, lui, comprit tout de suite à quoi Alice pouvait bien faire allusion. À en juger par l'air choqué d'Arnaud, l'étudiant aussi avait compris.
— Alice ! Qu'est qui te prend !
— Oh arrête Ben ! coupa sèchement la jeune femme, depuis que tu as décidé d'aider Arnaud, t'es devenu...
— Ça n'a rien à voir ! S'exclama le rouquin.
— Ah oui ? Tu me prends pour une conne ? Ça y est, tu as décidé qu'être bi était passé de mode et —.
— Alice !Benjamin avait élevé la voix. Il avait l'air terrifié, ce qui fit bouillir le sang de Mathias. L'avocat comprenait vaguement que le jeune homme essayait de détourner le vitriol de sa compagne sur lui, mais il n'y était apparemment pas préparé. Il ne savait pas de quoi ces deux-là parlaient, mais quelque-chose lui disait que Benjamin n'était pas prêt à débattre du sujet devant un public.
— Est-ce que c'est une façon de traiter votre fiancé, jeune fille ? demande-t-il posément. Je vous préviens, je peux vous faire mettre dehors en un rien de temps.
— Oh toi je t'ai rien demandé !Mathias plissa les yeux, prêt à énumérer avec une froide exactitude la longue liste des questions que la jeune femme lui avait posées et qu'il avait retournées contre elle.
Arnaud, qui jusqu'à présent s'était fait aussi discret qu'une souris, grimaça. Ses mains se croisaient sur son torse, sa main droite se contractant nerveusement sur son biceps gauche.
— Alice, calme-toi s'il te plaît. Lâcha-t-il doucement.
— Non ! Non, j'en ai plus qu'assez qu'on me demande de me calmer sans arrêt ! Ça suffit !
— On ne vous demanderait peut-être pas de baisser d'un ton si vous saviez vous tenir. Siffla Mathias.
VOUS LISEZ
L'incandescent équilibre entre nous
RomanceBenjamin a tout pour être heureux : un métier de rêve, une fiancée aimante et un avenir tout tracé dans sa brigade de sapeurs-pompiers. Mathias, lui, s'est résigné à ne rien attendre de l'avenir : sa vie bien rangée a fait son succès, et c'est très...