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CHAPITRE 32. 2 : Jugement alcoolisé - Lundi 18 Novembre 2019 - 21h15 - Benjamin
Lorsque Benjamin avait réservé aux "Embruns", sa décision avait été motivée par l'envie d'apprendre à connaitre d'avantage son nouvel ami sans avoir à prendre une grande goulée d'inspiration à chaque fois qu'il répondait à une question de sa part, et sans devoir dédier la moitié de son attention à la maladresse de Mathias. Le souvenir de leur moment passé au Starbucks avait également motivé sa décision, bien que d'une façon plus étouffée.
En réalité, Benjamin avait espéré passer un moment suspendu, loin du train-train quotidien de leurs vies. Il n'avait pas souhaité être jeté la tête la première dans un vortex le menant tout droit vers la cinquième dimension, sans passer par la quatrième.
Le rouquin avait cru comprendre que Mathias jouait volontiers de son charme auprès de quiconque était assez déterminé -et courageux- pour se faire remarquer par lui. Un simple coup d'œil à sa manière d'encourager le flirt flagrant de leur serveuse suffisait à comprendre que l'homme devait certainement s'amuser de l'effet qu'il pouvait avoir sur les autres.
Non, il était clair que Mathias avait un côté bien plus taquin qu'il ne l'avait anticipé, ses inhibitions noyées sous le flot ambré de la bolée de cidre que Benjamin avait à peine touchée et que son compagnon semblait avoir fait chasse gardée. L'alcool n'était pourtant pas particulièrement fort. Il était même risiblement léger, portant Benjamin à croire que l'autre homme était plus sensible que la moyenne à ses effets.
Ce qui était moins clair, c'était la raison qui poussait le jeune homme à surenchérir, plutôt que de chercher à couper court aux frasques de Mathias. Comme lorsqu'il insulta, sous couvert d'un commentaire, la tenue de l'autre homme, sachant pertinemment que cela allait le faire tiquer.
— Tu juges ma tenue, là ?, S'offusqua Mathias, prévisible, C'est du Tommy Hilfiger ! De pied en cape et jusqu'au boxer.
Benjamin se tassa dans sa chaise. Il ne savait pas s'il devait remercier Mathias de l'avoir fait déchanter en l'imaginant porter une horrible paire de boxers bleu et orange, ou s'il devait appeler leur serveuse à nouveau pour commander une autre bouteille d'un alcool un peu plus fort pour avoir eu cette pensée lui traversant l'esprit.
Finalement, il opta pour une option différente.
— Ah ? C'est Alsacien ? J'ai rencontré un Hilfiger en formation une fois.
Le regard que lui lança l'avocat valait bien un sourire en coin. Dans le doute, un trait d'humour sauvait en général toujours la situation pour lui.
— Je vais faire comme si je n'avais rien entendu. Grommela Mathias en se pinçant l'arête du nez.
Benjamin ricana, l'air dépité de Mathias lui permettant de retrouver un peu de normalité. Son sourire en coin perdit un peu de son éclat lorsqu'une expression similaire à la sienne se peignit sur le visage de Mathias.
— Tu sais, cette histoire de Sugar Daddy ?, Demanda sérieusement Mathias, C'est peut-être une bonne idée. Pour ton éducation. Ajouta-t-il en détachant chaque syllabe.
Toute réplique que Benjamin avait pu imaginer s'évapora lorsque le pied de Mathias lui effleura le mollet. Le plus jeune se figea, interdit. L'avocat était peut-être du genre à flirter avec toute femme ce qui lui montrait un semblant d'intérêt, il ne pouvait pas lui avoir volontairement fait du pied.
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L'incandescent équilibre entre nous
RomanceBenjamin a tout pour être heureux : un métier de rêve, une fiancée aimante et un avenir tout tracé dans sa brigade de sapeurs-pompiers. Mathias, lui, s'est résigné à ne rien attendre de l'avenir : sa vie bien rangée a fait son succès, et c'est très...