L'équivalent d'une journée terrestre passa depuis notre descente chez les Tsikilu. Extàaz était clouée au lit, malade. Elle avait une fièvre pesante qui l'empêchait de faire quelque mouvement. Je me faisais beaucoup de soucis, car personne ne savait quelle maladie elle avait contractée. J'essayai d'en parler à certains membres du clan de son frère, mais je fus surpris de constater que personne n'avait vraiment pris le temps de s'attarder sur elle. Après tout, elle ne faisait pas officiellement partie du gang et moi non plus.
Je décidai alors d'en parler à Kimo, car il était neutre et avait encore une once de bonté en lui contrairement aux autres malfrats des clans.
Il visita la jeune fille, se mit à son chevet et lui toucha le front à plusieurs reprises. Il examina ses yeux comme s'il avait été un médecin toute sa vie, la couleur de ses pupilles commençait à devenir rouge et son teint particulièrement blême.
— Cela ne présage rien de bon, dit-il d'un air inquiet. Je crois qu'elle est atteinte par le Tetrako.
— Tetrako ? répétais-je interloqué.
— Il s'agit d'un parasite dangereux que l'on peut trouver dans les profondeurs d'Abîme, notamment dans les endroits insalubres.
— Rassurant !
— Où est-ce que vous avez traîné mes petits ?
— Peu importe, quels sont les risques ?
— Si elle n'est pas soignée d'ici une demi-révolution, alors le parasite aura le temps de monter jusqu'au cerveau pour le grignoter petit à petit.
Je le dévisageai avec dégoût comme si c'était lui le parasite puis il continua son explication.
— Les dégâts sont généralement irréversibles et engendrent dans la plupart des cas la mort.
Mon sang se glaça. Hors de question que je laisse Extàaz mourir, elle était la seule personne qui comptait pour moi ici, elle était ma lueur dans cette obscurité omniprésente, ma douceur dans ce monde de brutes.
— Comment neutraliser ce maudit parasite ? lui demandai-je alors que la panique commençait à m'envahir.
— Il y a un antidote, mais...
Je vis que Kimo hésitait à dire la suite.
— Mais ?
— Mais seuls les Tsikilu le détiennent, car ce sont eux qui l'ont créé. Venant du fin fond des profondeurs, ils sont souvent sujets à ce genre de maladie. Mais ici, il n'y a rien qui permette de tuer cette vermine.
— Comment s'appelle l'antidote ?
— Le Kolokotatu.
— Impossible d'en trouver ailleurs ?
— Non, les Tsikilu le gardent pour eux ou le revendent à un prix exorbitant dans les rares cas où ils peuvent en produire en abondance.
Je n'avais donc pas le choix, soit je laissais Extàaz mourir, soit j'essayais de trouver l'antidote en m'infiltrant dans le clan des Tsikilu. Mais comment faire ? Et par où commencer ? Selon les dires de Migosk, rejoindre ce clan barbare était particulièrement périlleux, j'avais même des chances de perdre la vie, et mort, je ne servais plus à rien. Je me sentis bloqué...
Je réfléchis rapidement : je ne pouvais pas rester là à ne rien faire, à la regarder périr comme ça. Non, il fallait que je trouve une solution pour m'infiltrer dans ce maudit clan.
Mon intuition me fit penser à Migosk parce que j'avais besoin de quelqu'un qui connaissait parfaitement les recoins du quatrième niveau. Or, c'était la seule personne qui avait été en contact de loin comme de près avec ce gang de bandits. Je décidai donc de partir à sa rencontre.
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La vie aux mille visages (Tome 1)
Ciencia Ficción300 ans après le départ de ses ancêtres fuyant la Terre dévastée, Ethan, jeune habitant de la planète Chandra, cherche un sens à la vie. Cette quête ainsi qu'un rêve récurrent vont l'entraîner dans des aventures palpitantes dans un Monde ambivalent...