EPISODE 6 - CLIP 2 - Dimanche - 15h33 - Quelqu'un d'autre ?

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Un peu en retard, Basile arrive devant l'hôpital en vitesse et s'arrête pour envoyer un message à Daphné quand celle-ci sort du bâtiment et s'avance vers lui. La jeune fille enfile une veste en sortant. Même si le printemps est là il fait froid et le vent souffle assez fort. Le ciel est gris, rempli de nuages, aucune parcelle de bleu à l'horizon. On sent même quelques petites gouttes tomber.

BASILE : Désolé pour le retard ! J'ai apporté des fleurs pour ta mère !

DAPHNE : C'est gentil, mais je pense que c'est pas le meilleur moment pour que tu la rencontre, elle est encore mal en point et elle a la tête dans le pâté.

BASILE : Oh, mince...

DAPHNE : À la place je voudrais te présenter quelqu'un d'autre.

BASILE : Quelqu'un d'autre ?

DAPHNE : Tu me suis ? C'est à 5 minutes d'ici.

BASILE : Ok, allons y !

Les deux adolescents marchent côte à côté, silencieusement, durant quelques minutes. Basile ne comprend pas trop ce qu'il se passe mais il a confiance en Daphné. La belle blonde s'arrête devant l'entrée d'un cimetière.

DAPHNE : C'est là. Tu viens ?

Basile la suit à nouveau. Ils marchent plusieurs mètres à travers les allées remplies de tombes. A un moment, Daphné tourne à gauche et il la suit encore. L'adolescente s'arrête devant une pierre tombale sur laquelle est inscrit le nom de « Pascal Lecomte » suivi « 1972-2009 ; Père et mari aimant ». Basile comprend enfin tout.

DAPHNE : Je te présente mon père. Je crois que c'est le moment que je t'explique toute l'histoire. Mon père est mort quand j'avais 7 ans. Il nous aimait énormément moi et ma mère. On galérait déjà un peu à l'époque, du coup il travaillait beaucoup et il faisait des heures sup'. Il était taxi. Un jour, il conduisait dans Paris et un mec est arrrivé à droite en grillant un stop. Les deux voitures se sont percutées et mon père n'a pas survécu.

BASILE : Daphné... Ça doit être horrible.

DAPHNE : C'était dur au début, pour moi et ma mère. Heureusement, ma grand-mère était là pour nous et elle nous a beaucoup aidé. C'était un peu comme un pansement. Ma mère allait doucement mieux. Et y'a quelques années, ma grand-mère a eu un cancer du sein. On l'a su trop tard. Elle est décédée quand j'avais 15 ans, en seconde. Ça a foutu un sacré coup à ma mère. Et l'année dernière, ça a fait 10 ans que mon père est mort. Elle prend des anti-dépresseurs mais ça ne marche pas. J'arrive plus à la gérer et en plus elle travaille pas parce que la dépression ça la bouffe. Et maintenant, on en est là. Voilà, tu sais tout.

BASILE : Wow...Je suis désolé, t'as dû encaisser tellement de trucs lourds à porter. Je sais pas comment tu fais. T'es impressionnante.

DAPHNE : Basile, c'est moi qui suis désolée. J'aurais dû t'en parler avant. Je sais pas pourquoi je l'ai pas fais, je crois que j'avais honte, j'étais bloquée, et en même temps j'avais peut-être peur que tu ne comprennes pas.

BASILE : Ne t'excuse pas. Je comprends maintenant. J'aurais fais pareil, je pense. Moi, je suis désolé de t'avoir mis la pression pour me parler.

DAPHNE : C'est du passé. On oublie tout.

BASILE : Viens dans mes bras.

Les deux adolescents se prennent dans les bras l'un de l'autre et Daphné a comme l'impression que pendant quelques instants tous ses problèmes se sont interrompus. Puis ils se relâchent de quelques centimètres.

BASILE : Bon, tant que j'y suis, je vais laisser le bouquet là.

DAPHNE : Bonne idée. Basile, tu sais y'a pas que ça qui va pas dans ma vie : j'ai beaucoup de choses qui me pèsent et ... y'a le bac qui arrive. Je suis tellement stressée...

BASILE : Tu voudrais pas venir dormir chez moi quelques jours ? Mon père cuisine super bien !

DAPHNE : Ouai, ça pourrait me faire du bien !

BASILE : Et... je pense que tu devrais parler aux filles de tes soucis. Je suis sûr qu'elles ne te jugeront pas et elles pourraient même t'aider. Ça te ferait du bien.

DAPHNE : Ouai, t'as raison. 

SKAM FRANCE : DAPHNÉ (S6)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant