PROLOGUE

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- C'est le grand jour Mathilde. J'ai réussi, s'exclame Henry avec fierté.

- Oh mon chéri, je suis tellement fière de toi, le complimente-t-elle les yeux pétillants d'admiration.

Henry prend sa jeune épouse dans ses bras et ensemble, ils admirent la façade de l'agence immobilière qu'il vient d'ouvrir. A vingt-deux et vingt-et-un ans, ils viennent de se marier et de se lancer dans la grande aventure de l'entreprenariat.

Le monde du travail est difficile et cruel pour les jeunes qui prennent le risque de monter leur propre affaire. Il faut arriver à se faire connaitre et à s'établir une réputation solide. Pour cela, Henry ne ménage pas ses efforts et travaille comme un forcené avec le soutien indéflectible de Mathilde. Il n'a pas les moyens, ni le travail suffisant pour prendre des employés, alors il doit être sur tous les fronts en même temps.

La première année, il arrive à peine à payer ses charges et ne se sort même pas un salaire. Ils ne peuvent compter que sur la paye d'esthéticienne de Mathilde. Les mois sont très difficiles et ils doivent faire attention au moindre centime qu'ils dépensent, mais ils tiennent bon et continuent de croire en leur projet.

Henry investi beaucoup chaque année dans la publicité et ça a fini par payer. Petit à petit les ventes augmentent, des propriétaires lui font confiance et lui donnent la gestion de la location de leur bien. Le bouche à oreille faisant son œuvre, son portefeuille immobilier se rempli. Financièrement sa situation s'améliore également. Il arrive désormais à se sortir un salaire correct et a même embauché une réceptionniste.

Six ans après l'ouverture de l'agence, la banque leur accorde un crédit et ils peuvent réaliser un autre de leur rêve : acheter leur maison. Ils n'ont pas la folie des grandeurs, un simple pavillon de quatre-vingt-dix mètres carrés entouré d'un jardin leur suffit. Ils n'ont pas besoin de six chambres, trois salles de bain, une salle de sport, etc... Ils se contentent d'un salon/salle à manger, une cuisine, une salle de bain et trois chambres parce qu'ils comptent bien avoir des enfants.

Leur vœu se réalise quatre ans plus tard avec la naissance de leur fils, Jordan. Le petit garçon fait chaque jour le bonheur de ses parents. Mathilde a arrêté de travailler pour pouvoir totalement se consacrer à l'éducation de son fils. Les affaires d'Henry leur permettent désormais de ne pouvoir vivre que sur le salaire de celui-ci.

Sa réputation est désormais faite et son chiffre d'affaire ne cesse d'augmenter chaque année, pour son plus grand plaisir. Il ne relâche pas ses efforts et met tout en œuvre pour suivre les évolutions des consommateurs et s'y adapter afin de ne pas rester en arrière. Il sait que s'il ne suit pas le mouvement, il court à sa perte.

Henry est en admiration devant son fils. Mathilde passe régulièrement à l'agence avec Jordan et Henry cesse immédiatement ses activités pour écouter le petit garçon lui raconter ses histoires d'école avec ses copains.

Ils l'ont inscrit à l'école primaire toute proche de l'agence, comme ça dès que l'emploi du temps d'Henry le permet, il peut aller chercher son fils à la sortie et l'emmener avec lui au travail.

Fier comme un paon le garçonnet adore s'installer dans le fauteuil en cuir de son père et faire ses devoirs sur son grand bureau. Il se sent important et crâne un peu, faisant rire Henry. Il est le chouchou du personnel de l'agence, qui compte désormais trois collaborateurs. Tout le monde est au petit soin pour lui, le traitant comme un prince et il adore ça.

Mais Henry veille et se montre strict. Il ne veut pas que son fils pense que l'argent se gagne facilement et il veut qu'il prenne conscience que la vie est difficile et qu'il faut sans cesse se battre pour gagner l'argent qui lui permettra de s'offrir un toit et d'avoir à manger dans son assiette chaque jour. Il ne veut pas que Jordan devienne un petit égoïste prétentieux et fier. Non. Il a horreur de ce genre d'individus. Il ne se saigne pas tous les jours pour que sa progéniture balaye toutes ses convictions et l'éducation qu'il lui donne au nom d'une quelconque fierté démesurée.

Ce n'est pas parce que désormais Henry est important, a une situation financière très correcte et une entreprise florissante, que Jordan ne doit pas travailler et se reposer entièrement sur ses parents. Dès l'âge de seize ans, son père lui trouve des petits boulots pendant les vacances scolaires. Sortir les chiens, tondre les pelouses, faire les courses pour des personnes âgées, travailler dans les champs, des jobs qui paraissent ingrat au jeune homme, mais qui le rendent fier de son travail lorsqu'il touche son maigre salaire à la fin du mois. Pour lui, c'est déjà beaucoup et il est fier d'avoir tant travailler afin de pouvoir s'offrir ce dont il rêve depuis des semaines, voir des mois.

Henry lui apprend à gérer son argent, à économiser, à faire des placements judicieux afin de gagner encore plus. Il lui apprend à négocier, à repérer les bons plans et les mauvais investissements. Bref, il le forme à la vie.

Jordan choisi des études de tourisme au grand dam de son père qui aurait aimé qu'il prenne sa suite, mais il encaissa cette nouvelle et encouragea, soutint son fils dans ses choix. Son rêve était d'ouvrir et de diriger sa propre agence immobilière, maintenant c'était au tour de son fils de réaliser les siens. 

CHLOÉ, JE TE VEUX A MES COTÉS (version finale)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant