Chapitre 20

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JORDAN

Voilà. Première journée de formation. Je descends dans la salle de restauration de l'hôtel pour prendre mon petit déjeuner avant de me rendre au centre de formation. Chloé est déjà attablée devant un bol de céréales. Je lui demande l'autorisation de m'installer à ses côtés et elle accepte. Elle paraît de meilleure humeur qu'hier.

- Tu as bien dormi ? J'ose demander pour tester son état d'esprit.

- Oui, ça va. Mon lit est confortable, répond-elle d'un ton neutre.

Ok, ce n'est pas gagné.

On mange tout en échangeant des banalités. C'est déjà un progrès.

Le centre de formation se trouvant à cinq minutes à pied de notre hôtel, c'est plutôt pratique car nous n'avons pas besoin de voiture et nous ne perdons pas de temps dans les transports.

Le hall d'accueil est tellement grand que le moindre bruit résonne. La réceptionniste nous indique où se trouve nos salles. Elles sont l'une en face de l'autre. Il y a déjà plusieurs personnes qui patientent dans le couloir, que les formateurs ouvrent les portes. Nos camarades pour la semaine, sont de tous âges. On est tous un peu intimidé et restons à l'écart.

C'est l'heure d'entrer. Je retiens Chloé par le bras.

- On déjeune ensemble ce midi ? Je propose.

- Si tu veux, me répond-elle sans grand enthousiasme.

************

CHLOÉ

Je n'ai pas très envie de déjeuner avec Jordan, mais encore moins de me retrouver toute seule, alors j'ai accepté.

Je prends place dans la salle de cours entre une femme d'une cinquantaine d'année et un homme qui doit avoir à peu près mon âge. Je les salue poliment en précisant mon prénom.

Le formateur nous demande à tour de rôle, de nous présenter afin de nous connaitre un peu mieux. C'est ainsi que j'apprends que ma voisine de gauche s'appelle Monique, a cinquante-trois ans, est mère de trois grands enfants et même grand-mère depuis deux semaines d'un petit-garçon. Son visage s'éclaire lorsqu'elle évoque son petit-fils. Je trouve ça très beau. Elle vient de la banlieue Parisienne et travaille dans la même agence depuis dix ans.

Je me présente à mon tour. Je n'aime pas trop cet exercice, mais je suis obligée de m'y plier. Je fais de mon mieux pour ne pas bafouiller et être concise et cohérente.

Mon voisin de droite s'appelle Alexandre, il a vingt-huit ans comme moi, est célibataire et vient de Lyon.

Les formations c'est l'école sans ses contraintes et sa rigidité. Notre formateur est très ouvert et accessible. On peut poser des questions à n'importe quel moment. Il prend des exemples concrets de son passé d'agent immobilier ou nous demande de raconter notre expérience. Je prends studieusement des notes pour me souvenirs de tous les points importants.

Je me détends et échange avec mes voisins. A la pause, deux heures plus tard, ma mauvaise humeur s'est envolée et je retrouve mon entrain habituel. Alexandre me propose un café et j'accepte. Je le trouve gentil et agréable en plus d'être mignon.

Je ne le voyais pas si grand, assis derrière le bureau, mais il doit bien mesurer un bon mètre quatre-vingt. A la lumière du soleil ses cheveux bruns prennent des reflets plus clairs. Il a de beaux yeux noisette entourés de grands cils et des petites fossettes adorables lorsqu'il sourit.

Nous sommes en train de faire connaissance, lorsque je vois Jordan et son groupe sortir de sa salle. Son regard devient glacial lorsqu'il remarque que je discute avec Alexandre. Je rêve où il est jaloux ? Ok, alors là, ça devient intéressant. Tu t'es bien foutu de ma gueule Jordan Blaise en faisant de moi ta maitresse et bien à mon tour de jouer avec toi. Tu vas regretter de m'avoir fait du mal. Ça n'est pas sympa pour ce pauvre Alexandre, parce que je vais me servir de lui, mais je m'en moque, je ne le reverrais jamais après la fin de ce stage.

Je remarque que Jordan ne nous quitte pas des yeux jusqu'à ce que nous retournions dans notre salle.

J'accroche bien avec Alexandre alors ça n'est pas être trop difficile de me rapprocher. On plaisante, on discute tout en suivant le cours. L'heure du déjeuner sonne et je lui propose, ainsi qu'à Monique de se joindre à Jordan et moi pour le déjeuner. Je n'ai pas envie de me retrouver toute seule avec lui car je sais que ça va tourner à l'affrontement vu son regard tueur tout à l'heure. Oh je sais que ça ne fait que retarder l'échéance d'une confrontation, mais au moins tant que je suis accompagnée, je suis tranquille.

Jordan n'apprécie pas lorsque je l'informe que mes camarades déjeunent avec nous. Il affiche un sourire commercial, mais son regard est tellement froid que j'en ai des frissons dans le dos.

Le déjeuner se passe dans une ambiance assez bizarre. Jordan est agréable et drôle sauf avec moi. Il évite de me regarder et lorsqu'il s'adresse à moi c'est d'un ton sec et cassant. Je sais ce qu'il essaye de faire et je ne rentrerais pas dans son jeu. Je n'ai aucun scrupule à jouer de sa jalousie. Il ne fallait pas me prendre pour une idiote. Et ça l'énerve encore plus de constater que je soutiens son regard et que je lui réponds sur un ton mielleux.

L'après-midi passe très vite et j'accepte de sortir boire un verre avec Alexandre. C'est agréable de pouvoir parler librement avec lui. Je vois qu'il a un coup de cœur pour moi et j'avoue que je l'apprécie beaucoup. Je n'irais pas jusqu'à dire que je pourrais tomber amoureuse de lui, non, mais passer de bons moments, oui.


CHLOÉ, JE TE VEUX A MES COTÉS (version finale)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant