CHAPITRE 42

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CHLOÉ

Karine, Annabelle et trois autres amies m'ont organisé, pour mon anniversaire, une soirée au restaurant puis en boite de nuit. Je suis très excitée et impatiente. Ça va être une soirée de folie.

Jordan est un peu jaloux et inquiet que je me fasse draguer par d'autres hommes. On a d'ailleurs eu une petite dispute à ce sujet.

- Je sors juste avec mes copines. Tu n'as pas confiance en moi ?

- Si. Bien sûr.

- Alors il est où le problème ?

- Et bien je sais comment ça se passe là-bas et je sais comment se comporte les mecs. Regarde nous...

- Mais ça n'a rien à voir Jordan. J'étais déjà amoureuse de toi. Alors arrête un peu ta parano. Non, je ne vais pas boire, non je ne repartirais pas avec un autre mec, j'essaye de le rassurer.

- Ok. Sois prudente tout de même. Tu sais qu'il y a des gars pas nets qui peuvent mettre un truc dans le verre d'une fille pour abuser d'elle ensuite.

- Je serais avec cinq autres nanas. On veille les unes sur les autres. Tu n'as pas à t'en faire.

Son comportement jaloux et possessif m'agace. J'essaye d'être compréhensive et patiente, mais il m'étouffe. Je me tourne vers lui, une main sur la hanche et le regarde droit dans les yeux.

- Jordan, j'ai besoin de sortir avec mes amies, d'avoir une vie sociale en dehors du travail et de toi. Tu sais combien c'est important pour moi de garder une certaine liberté. Je veux pouvoir continuer à aller en boite, au resto, au ciné, à un concert avec mes amies sans que tu m'assailles de questions. Je veux pouvoir sortir l'esprit tranquille sans me demander à chaque instant ce que tu vas penser de moi si je fais telle ou telle chose. Je veux pouvoir rentrer sans m'inquiéter de subir un interrogatoire de ta part. Il faut que tu me laisses vivre. Si tu ne comprends pas ça, on n'a aucun avenir ensemble.

- Pardon, oui. Tu as raison. Si j'étais à ta place, je ne supporterais pas ce comportement non plus. Je suis vraiment désolé. C'est juste que j'ai peur qu'il t'arrive quelque chose. Je t'aime.

- Je t'aime aussi.

Discussion close. Maintenant, j'attends de voir s'il a compris mon besoin d'indépendance et s'il va le respecter. Je comprends son point de vue. Moi aussi j'ai peur pour lui, mais ça n'est pas une raison pour m'enfermer dans une cage dorée. Au contraire, je vais soit mourir à petit feu, soit vouloir m'enfuir et d'une façon ou d'une autre il me perdra.

Juste avant de quitter l'agence pour rejoindre mes amies, je suis passée dans le bureau de Jordan pour lui souhaiter une bonne soirée et l'embrasser. Il m'a répété qu'il m'aime et m'a souhaité de bien m'amuser et tout ça avec un sourire sincère. Je n'ai ressenti aucun reproche, aucune tension, aucune jalousie. Je crois qu'il a compris et ça me rassure.

Par respect pour Jordan et pour éviter de trop provoquer les mâles en ruts que je risque de croiser sur la piste, j'ai opté pour un jean slim noir et un chemisier en satin bleu nuit. J'ai tressé mes cheveux et chaussé des ballerines noires. Un léger maquillage, du parfum, mais je décide de ne porter aucun bijou. Voilà, je suis prête.

Je passe prendre Annabelle et Karine. Ce soir, c'est moi qui ne bois pas et qui sert de chauffeur. Je sais, ça n'est pas logique vu que c'est mon anniversaire, mais je n'ai pas envie de me retrouver la tête à l'envers demain matin. Tout ce que je veux c'est m'amuser et je peux très bien le faire sans alcool. Je n'ai pas besoin de m'enivrer, je suis déjà assez folle comme ça et c'est bien suffisant.

Les filles ont réservé dans le restaurant Grec qui vient d'ouvrir. Aucune de nous ne connait cette cuisine, alors c'est l'aventure. On voyage et c'est un changement total d'atmosphère rien qu'en franchissant les portes. Musique traditionnelle, sol stratifié gris clair imitation parquet, murs blanc rehaussés par les encadrements de porte et fenêtres peints en bleu azur. Les tables sont recouvertes de nappes blanches et entourées de chaises du même bleu que les ouvertures. Les serveurs sont en Roumeli, l'habit traditionnel de ce pays. Ça sent bon la mer et les herbes aromatiques. J'en ai déjà l'eau à la bouche.

Les filles prennent un verre de Retsina, un vin blanc, en apéritif et moi un jus de fruits que nous sirotons accompagnés de mezzédes (amuses-gueules) : Dolmadákia (feuilles de vignes farcies de riz et d'oignons émincés avec quelques feuilles de menthe), Favakeftédes (galettes de lentilles) que l'on peut tremper dans du Tzatziki (yaourt frais au concombre et à l'ail), des Gharídes (crevettes frites) et des Kalamarakías (calamars et encornets frits). C'est délicieux.

Il y a énormément de choix sur la carte et on a envie de tout goûter. On décide de prendre chacune un plat différent et on piochera dans les assiettes les unes des autres ensuite pour tester un maximum de plat sans se donner mal au ventre. Nous prenons donc de la Toúrta (tourte d'agneau) accompagnée de Briám (ratatouille cuite au four), une salade Grecque (tomate, concombre, oignon rouge, fêta et olives), un ragoût de fèves aux petits pois et artichauts, du Yiouvarlakia (boulettes de viande servies avec une sauce à base de jaune d'œuf et de citron), du Spetsofai (ragoût de saucisse du pays, poivrons verts doux, oignons et vin) et enfin du Kotópita (poulet en croûte). Nous nous sommes mis d'accord pour ne pas prendre de poissons et crustacés pour ne pas sentir la friture. Ça ne serait vraiment pas terrible après en boite. Au moins, Jordan serait satisfait, aucun mec ne m'approcherait.

On se régale. C'est vraiment une belle découverte gustative. On aurait bien pris un plateau de fromage, mais on a déjà tellement mangé et on veut garder une petite place pour la farandole de desserts qui sont beaucoup à base de miel et de fruits secs, donc très riches et lourds à digérer.

Comme c'est mon anniversaire, j'ai le droit à la chanson de circonstance, en Grec et à la bougie. Encore une fois, je me tape l'affiche devant tout le restaurant et comme il est nouvellement ouvert, il est plein à craquer. Ça fait bien rire mes copines. Elles attendaient la fin du repas pour m'offrir mes cadeaux : un livre de mon auteure préférée et un autre sur la méditation, le dernier CD de Maroon 5, la paire de chaussures sur laquelle je louche depuis deux semaines, le sac à mains assorti et une paire de boucles d'oreilles vraiment trop belle. Je suis émue.

Heureusement que l'on va danser, ça va nous faire éliminer un peu les plats riches en graisse et en sucre que nous venons de déguster.

On ne perd pas une seconde et à peine entrées dans la discothèque, nous nous ruons sur la piste. Je m'éclate comme une folle. J'avoue que j'aurais aimé que Jordan soit là. J'aime danser avec lui. On n'a pas besoin de se parler, on sait d'instinct ce que l'autre va faire et c'est terriblement agréable. Je n'ai même pas envie de danser avec d'autres hommes, même juste pour le plaisir. Alors je reste avec mon groupe de copines complètements foldingues. C'est une soirée fantastique.

J'ai raccompagné Annabelle et Karine chez elles au petit matin. Je suis fatiguée, mais j'ai trop envie de voir Jordan. Il me manque. Je suis la première cliente à l'ouverture de la boulangerie. J'achète un assortiment de viennoiseries et même s'il est à peine sept heure du matin, je sonne chez Jordan.

Il m'ouvre encore à moitié endormi. Il est craquant avec ses yeux gonflés de sommeil, les cheveux en bataille et seulement vêtu d'un caleçon.

- Chloé ! Mais qu'est-ce que tu fais là à une heure pareille ? Me demande-t-il surpris.

- Je t'apporte le petit déjeuner.

- Mais il n'est même pas sept heure et on est dimanche.

- Je sais, mais je ne pouvais pas attendre plus longtemps, j'avais trop envie de te voir, j'avoue en venant me blottir contre lui. Tu m'as beaucoup manqué cette nuit.

- Vraiment ?

Pour le lui prouver, je l'embrasse langoureusement en le serrant fort contre moi.

CHLOÉ, JE TE VEUX A MES COTÉS (version finale)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant