CHAPITRE 36

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JORDAN

J'ai passé la nuit chez Chloé. Que ça fait du bien de la retrouver et de la serrer dans mes bras. Elle m'a tellement manqué. J'ai encore du mal à réaliser ce qui m'arrive. J'ai l'impression de rêver et pourtant avec ce qu'elle m'a fait ce matin, je ne peux avoir aucun doute. Un rêve ne peut pas être aussi bon et réaliste.

Ce midi je déjeune chez mes parents. J'aurais bien annulé pour passer la journée au lit avec Chloé, mais elle m'a presque poussé dehors en me disant que je ne pouvais pas leur faire ça et qu'il était très important que je passe du temps avec eux. Je lui ai proposé de m'accompagner, mais elle trouve que c'est encore trop tôt. Moi, je ne trouve pas. Ils la connaissent depuis des années et papa a vu dès le début ce qui se passait entre nous. Ça ne serait absolument pas une surprise pour eux. Mais bon, je ne vais pas la supplier si elle ne se sent pas encore à l'aise à l'idée de déjeuner avec eux en tant que petite amie de leur fils.

De son côté, elle doit, de toute façon, passer la journée avec ses amis pour préparer les trente ans du mari d'Annabelle, je crois.

Je passe chez moi pour prendre une douche et me changer. Je fais un détour par chez le fleuriste pour acheter un bouquet à ma mère. J'ai l'impression de flotter tellement je suis heureux.

Mon père ne peut pas s'empêcher de parler travail et de me demander comment se porte les finances de l'agence. Je ne peux rien lui cacher, c'est son bébé et c'est normal qu'il n'arrive pas complètement à couper le cordon. Je peux tout à fait comprendre ce qu'il ressent, alors je lui raconte les plus grosses affaires que j'ai eu à traiter dernièrement, mon projet d'ouvrir une succursale et l'audit bien sûr.

- Ça me fait plaisir de te voir aussi heureux, me dit maman en me servant une part de gâteau au chocolat.

- Je le serais encore plus une fois que j'aurais reçu le compte rendu de l'audit.

- Tu n'aurais pas quelque chose à nous dire ? insiste-t-elle. Tu as un sourire béat greffé sur le visage depuis que tu es arrivé et tes yeux brillent d'un éclat que j'ai rarement vu.

Je soupire et baisse la tête. Décidément, je ne peux rien cacher à ma mère alors autant tout lui dire.

- Chloé et moi, on s'est remis ensemble. J'ai passé la nuit dernière chez elle. Je l'aime et elle m'aime aussi alors j'ai toutes les raisons d'être heureux.

- Et ça va durer combien de temps cette fois ? me taquine papa. Je ne comprendrais jamais les jeunes d'aujourd'hui. A la moindre petite dispute, ils se séparent quitte à se remettre ensemble quelques jours ou quelques semaines plus tard. De mon temps, on s'engueulait un bon coup, on se disait ce qu'on avait sur le cœur et c'était fini.

- Et de ton temps, les dinosaures peuplaient la planète et vous deviez chasser pour vous nourrir, le plaisante.

Nous rions.

- Sérieusement Jordan, ce que je veux dire c'est qu'il ne faut jamais rester sur un malentendu et qu'il faut toujours affronter le problème au lieu de l'éviter. Et surtout ne jamais s'endormir ou se quitter fâcher. On ne sait jamais ce qui peut arriver et si on la reverra le lendemain.

- Je comprends ce que tu veux dire et je dois avouer que tu as raison. On a perdu énormément de temps à éviter d'affronter nos problèmes et à se fuir pour ne pas souffrir alors qu'en réalité c'est d'être séparé l'un de l'autre qui nous faisait autant de mal. Je l'ai compris plus rapidement qu'elle, mais Chloé n'a pas eu la même stabilité familiale dans son enfance, que celle que vous m'avez offerte et elle ne sait pas comment s'y prendre. Il lui fallait d'abord me faire confiance avant d'accepter de me laisser entrer dans son intimité. Je crois que l'on a passé ce cap et que tout va bien se passer désormais.

CHLOÉ, JE TE VEUX A MES COTÉS (version finale)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant