CHAPITRE 39

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CHLOÉ

Ce soir, Jordan nous a tous convoqué à une réunion. Je suis intriguée car il ne m'en a pas parlé. Je me demande ce qu'il a de si important à nous annoncer. Ça m'inquiète. J'en discute avec Sonia et Jennifer en attendant qu'il nous rejoigne dans la salle de réunion.

- Tu es mieux placée que nous pour le savoir, me dit Sonia. Petite cachotière.

- Désolée, mais il m'a fallu beaucoup de temps pour comprendre moi-même, alors en parler...

- Maintenant que j'y repense, à chaque fois ses accès de colère étaient en lien avec un évènement qui te concernait. Tu es très forte. Je n'avais rien remarqué avant que Jordan pique sa crise et cri à plein poumon dans toute l'agence, que vous aviez couché ensemble.

- Arrête, j'ai cru mourir de honte ce jour-là.

- Bon alors tu ne sais vraiment rien à propos de cette réunion ? Insiste Jennifer.

- Non, je te dis. Je suis tout aussi étonnée que toi.

Jordan entre, mettant fin à l'interrogatoire de mes collègues. On va enfin savoir ce qu'il nous cache. Je remarque son petit sourire narquois. Il est fier de ce qu'il prépare et essais de le cacher, mais je devine qu'il se retient de rire devant nos mines inquiètes. Je suis rassurée, vu sa tête, il va nous annoncer une bonne nouvelle. Il me regarde et vois que je comprends ce qu'il manigance. Son sourire s'élargit et il m'adresse un clin d'œil.

Sonia me donne un coup de coude et d'un signe de tête me demande ce que ça veut dire. Je hausse les épaules et lui murmure que je ne sais vraiment pas, mais qu'elle n'a pas à s'en faire.

- Bonsoir à tous. Merci pour votre présence. Je sais que vous vous posez beaucoup de questions sur le contenu de cette réunion. Je tiens à vous rassurer, ça va vous plaire.

Il allume son ordinateur et projette la page d'accueil du site de Center Parcs. J'ouvre de grands yeux et je crois que tous mes collègues arborent la même expression ahurie que moi.

- Grâce à votre excellent travail, votre sérieux, votre professionnalisme et votre rigueur, nous avons passé haut la main le test de l'audit. Les revenus de l'agence atteignent des sommets inespérés, bref on est au top du top et c'est grâce à vous. C'est pourquoi j'ai voulu vous remercier en vous invitant à passer quatre jours à Center Parcs.

Tout le monde pousse un cri de joie et nous l'applaudissons.

- Afin de renforcer la cohésion entre nous, l'agence de location et nos prestataires, ce séjour ne sera pas que du repos pur. Je nous ai concocté une série d'épreuves sportives étalées sur ces quatre journées. Je vous enverrais par mail, tous les détails.

Jennifer lève la main.

- Oui ? Interroge Jordan.

- Nos conjoints sont également invités ?

- Non, désolé. Ce séjour est à la fois une récompense, mais je pourrais également le qualifier de « séminaire », sans le côté sérieux du mot. Vous pouvez appeler ça aussi un « stage de cohésion », à vous de choisir le terme qui vous parle le plus. Par contre tu viens de me donner une idée pour une prochaine fois, s'exclame-t-il.

Il la note immédiatement dans son téléphone pour ne pas l'oublier.

- Quand est-ce que nous partons ? Interroge Audrey.

- Le week-end du premier Mai. Nous fermerons l'agence le vendredi et le samedi et réouvrirons normalement le mardi matin.

- Comment nous y rendrons-nous ? Demande Jennifer.

- J'ai réservé un bus. Nous aurons environ cinq heures de route. Nous partirons à cinq heure du matin pour une arrivée estimée à dix heures. La matinée sera consacrée à l'installation dans les cottages et à la découverte du site. Les épreuves sportives débuteront l'après-midi. Nous repartirons lundi soir vers dix huit heure pour un retour ici à vingt-trois heure.

- Comment ça va se passer pour la répartition des couchages ? demande Sonia juste avant de m'adresser un petit sourire taquin.

- J'ai réservé cinq cottages VIP, donc avec le confort maximum. Vous serez à quatre par cottage, je vous laisse le plaisir de choisir vos colocataires. N'oubliez pas qu'il y aura aussi avec nous nos trois intervenants extérieurs, les employés de l'agence de location de véhicules, Franck et Agnès, Hervé, Solange et Marion. Nous serons une vingtaine. Je vous ferais un petit récapitulatif de ce qui a été dit ce soir, dans un mail. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à venir me voir.

- Comment te compte-t-on pour la répartition des chambres ? Insiste encore Sonia.

- Chloé et moi, nous installerons où il y aura de la place. Je vais vous redire ce que je vous ai déjà dit en prenant les commandes de cette entreprise : ne me considérez pas comme votre patron, mais comme votre collègue.

Nous hochons tous la tête avec satisfaction. Je suis tout de même très gênée qu'il ait ouvertement évoqué le fait que nous partagerions la même chambre. Sonia ne va pas manquer de me taquiner avec ça.

- Avez-vous encore des questions ?

Comme personne ne lève la main ou prend la parole, Jordan ajourne la réunion. J'attends que mes collègues aient tous quitté la pièce pour lui parler de cette histoire de chambre.

- Dis-moi, tu aurais pu me demander mon avis concernant la chambre.

- Pourquoi ?

- Ça me gêne un peu que nos collègues sachent que nous dormons dans le même lit.

- Je ne vois pas où est le problème. Ils savent tous que l'on sort ensemble, ça me parait logique que l'on partage la même chambre. De toute façon, tu sais très bien que si l'on dort dans des chambres séparées, je ne pourrais pas m'empêcher de venir te rejoindre en plein milieu de la nuit, il dit en venant me prendre dans ses bras avant de m'embrasser dans le cou. Autant, être clair tout de suite et ne pas monopoliser une chambre qui ne sera jamais utilisée.

- Ok. Tu as raison. Je l'admets. Mais hors de question de faire des galipettes avec nos collègues dans les chambres voisines, qui pourraient nous entendre.

- Oh non ! Tu me gâche mon plaisir là. Moi qui comptais les empêcher de dormir en te faisant crier toutes les nuits, plaisante-t-il. Ça va me rappeler ma période colonie de vacances lorsque le soir en cachette, j'allais rejoindre ma copine dans sa tente, sans me faire choper par les monos, se remémore-t-il. Sérieusement, j'avais imaginé que ce week-end pouvait aussi être un moment juste pour nous retrouver tous les deux et profiter du cadre paradisiaque. Il suffira que tu sois plus discrète que d'habitude, même si j'adore t'entendre prendre du plaisir, poursuit-il en me caressant les fesses. On pourra aussi profiter du jacuzzi, continu-t-il avant de m'embrasser. Humm ! Je t'imagine déjà en maillot de bain...

- Ok, tu m'as convaincu, j'abdique en l'embrassant à mon tour.

Sans cesser de m'embrasser, il me pousse contre la table et passe une main sous mon haut.

- En attendant, j'ai très envie de réaliser un autre de mes fantasmes, murmure-t-il contre mes lèvres. Tu as dit que je pourrais si on était seul.

- C'est vrai, je l'ai dit, je réponds en m'attaquant à défaire sa ceinture.

- J'aime quand tu sais ce que je veux, dit-il d'un air satisfait avant de m'embrasser passionnément.


CHLOÉ, JE TE VEUX A MES COTÉS (version finale)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant