CHAPITRE 48

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JORDAN

Je suis exténué. Je n'ai quasiment pas fermé l'œil de la nuit. Impossible de trouver une position dans laquelle je n'ai pas mal à l'épaule. J'ai tout essayé : mettre une poche de glace, me coucher sur cette épaule pour la bloquer, dormir légèrement assis, je me suis même bloquer le bras en écharpe à l'aide d'une ceinture, mais rien n'y fait. Même les antalgiques n'ont pas agit.

Et je ne parle pas de la galère que c'est pour me laver, m'habiller, conduire, etc... Enfin chaque geste du quotidien est devenu un défi. Je me sens impotent, gauche et ça m'énerve de me trouver dans cet état de faiblesse.

J'ai hâte d'arriver chez le médecin pour qu'il me dise enfin ce que j'ai et comment me soigner. Ce matin, il est consultation libre et j'espère qu'il n'y aura pas trop de patients avant moi.

J'entre dans la salle d'attente et constate avec soulagement que je suis tout seul. Je m'assois et appuie ma tête contre le mur tout en fermant les yeux. Je n'en peux plus. J'ai juste envie de m'arracher le bras pour qu'enfin cette douleur insupportable disparaisse. Je crois que je n'aurais pas beaucoup d'effort à faire pour le séparer du reste de mon corps, j'ai l'impression qu'il pend tout seul et ne tient seulement que par quelque tendon prêt à céder eux aussi. Il n'en est rien bien sûr, ça n'est qu'une image, mais c'est vraiment la sensation que j'ai.

Enfin la porte s'ouvre et le vieux médecin au visage rondelet et souriant m'invite à entrer. Il me suit depuis ma naissance, alors c'est dire qu'il me connait par cœur. Hormis, les vaccins et les maladies infantiles courantes, c'est lui qui a diagnostiqué mon appendicite, lui encore qui m'a envoyé à l'hôpital pour me faire recoudre l'arcade après ma chute de vélo lorsque j'avais huit ans, il m'a signé tous mes certificats m'autorisant la pratique d'une activité sportive et c'est lui encore qui m'a rassuré et informé lors de ma crise de puberté.

- Bonjour Jordan. Ça me fait plaisir de te voir, même si je me doute que si tu es ici ce n'est pas juste pour bavarder.

- Bonjour docteur. Non en effet.

- Alors qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Je lui explique pour ce week-end, le tir à l'arc, le bowling, le beach volley et mes douleurs qui s'amplifies. Il fronce les sourcils, ce qui ne présage rien de bon. Il me demande de retirer mon t-shirt et de m'assoir sur la table d'examen. Son visage se crispe un peu plus lorsqu'il voit les difficultés que j'ai pour juste enlever mon haut.

Il m'ausculte, me manipule, me faire fait quelques exercices de contrôle que j'ai beaucoup de mal à réaliser et je pousse un cri lorsqu'il appuie pile sur le point le plus douloureux.

- Bon et bien mon pauvre garçon, tu t'es fait une belle tendinite.

- Ok, super je soupire.

Je sais très bien ce qu'engendre son diagnostic. C'est arrivé à Matt lorsque nous étions au lycée et il n'a pas pu suivre les cours de sport jusqu'à la fin de l'année.

- Je vais te prescrire des anti-inflammatoires à prendre trois fois par jour pendant cinq jours, du paracétamol en cas de douleur jusqu'à quatre fois par jour et des séances de kiné. Tu vas aussi devoir immobiliser ton bras avec une orthèse, pendant au moins trois semaines.

- Mais je ne peux pas. Je fais comment pour conduire avec ce truc ? Je suis tout le temps sur la route.

- Je sais mon garçon, mais c'est trois semaines d'immobilisation complète ou si ton bras ne se soigne pas correctement, à terme ça sera l'opération et là ça ne sera pas trois semaines mais six mois d'immobilisation. A toi de choisir.

CHLOÉ, JE TE VEUX A MES COTÉS (version finale)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant