Chapitre 9

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CHLOÉ

Jordan ne m'a quasiment pas adressé la parole de toute la semaine ou les rares fois qu'il l'a fait, parce qu'il n'avait pas le choix, il a été très froid. Même son regard est glacial. Est-ce sa façon de me punir pour l'avoir repoussé ? Ou alors il est extrêmement vexé. Tant pis, ça lui passera.

Le déménagement est prêt. J'ai fait un gros tri dans mes dossiers. J'ai mis en boîte archive les plus anciens et j'ai rangé les autres dans des cartons sur lesquels j'ai bien noté le service et ce qu'ils contiennent.

Je suis impatiente de découvrir nous nouveaux locaux et surtout mon bureau. Je suis fière et je peux même dire, oui, que je me la pète d'avoir mon propre bureau.

J'appréhende tout de même de devoir travailler en étroite collaboration avec Jordan vu ce qu'il s'est passé entre nous et son humeur actuelle. Ça risque d'être assez stressant. Bon au départ, je serais en double poste. C'est-à-dire que le matin je travaillerais avec lui et l'après-midi je serais à l'accueil pour la formation des nouvelles réceptionnistes afin de soulager Sonia dans cette tâche et qu'elle puisse avancer sur ses propres dossiers. Ça devrait donc bien se passer.

Le soir en fermant l'agence pour la dernière fois, j'ai un pincement au cœur. C'est ici que j'ai fait mes premiers pas dans le métier. C'était un peu ma seconde maison. Mais bon, c'est comme ça. Je garderais un souvenir agréable de ces années passées ici. Je ne vais pas verser une larme, mais ça n'est pas loin tout de même.

Allez, positive attitude. Changement de local, changement de poste, c'est un nouveau départ, une nouvelle vie qui s'offre à moi. Je dois me donner à cent pour cent et faire mes preuves. Je sens que Jordan ne va pas être tendre, alors il faut que je tienne bon et que je devienne la meilleure.

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JORDAN

Voilà, c'est le grand jour. J'ai donné une journée de congé à mes collaborateurs, pas besoin que toute l'équipe soit là. Les déménageurs sont déjà arrivés. Il leur faut la matinée pour charger le camion. Ils font leur pause déjeuner et moi un dernier tour de l'agence pour m'assurer qu'on n'a rien oublié. Je suis nostalgique. J'ai grandi entre ces murs. C'est ici que mon père a débuté et a passé toute sa carrière. C'est comme s'il avait construit ce bâtiment de ses propres mains, pierre après pierre et moi, tel un ouragan, j'arrive et balaye tout pour construire ma propre réussite.

Je ferme la porte pour la dernière fois en y laissant le passé et me rends au nouveau local qui est notre avenir.

Le camion vidé, il me reste tout le week-end pour répartir les cartons et les meubles par étage. La semaine prochaine, chacun réaménagera son bureau comme il le veut. Ça leur permettra de s'organiser à leur guise et de prendre leurs marques plus rapidement.

Papa est venu me donner un coup de main pour déplacer les plus gros meubles et il m'a également aidé à monter les cartons qui sont destinés aux bureaux des étages. Il aime beaucoup la nouvelle agence, mes idées et mes projets. Il me dit qu'il n'y aurait jamais pensé et qu'il est très fier de moi. Ça me touche beaucoup venant de lui.

J'ai dû recommander du matériel et des meubles supplémentaires puisque nous nous agrandissons. Tout a été livré à la nouvelle agence la semaine dernière, il n'y a plus qu'à les monter et les installer. Je suis impatient de voir ce que tout ça va donner.

Je suis complètement KO et il va falloir que je tienne encore toute la semaine. Ce qui me donne de l'énergie, c'est l'excitation de l'ouverture de la nouvelle agence. J'ai prévu une inauguration samedi midi. J'y ai convié les élus municipaux, nos locataires, les propriétaires pour qui nous gérons des biens, nos prestataires de services et bien sûr mes employés. L'équipe de tournage du documentaire viendra également filmer un petit moment. J'ai tout commandé chez le traiteur, comme ça je n'ai aucun souci à me faire. Je crois que j'ai pensé à tout.

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CHLOÉ

C'est aujourd'hui que nous découvrons notre nouvel environnement professionnel. Je suis impatiente, excitée même. Jordan nous a prévenu que la première semaine allait être un peu chaotique, comme celle qui vient de s'écouler. Nous allons devoir nous installer tout en gérant les appels et les demandes urgentes, mais nous ne serons ouverts au public qu'à partir de la semaine prochaine.

Je peux donc mettre des vêtements confortables et dans lesquels je suis à l'aise pour bouger des meubles et soulever des cartons. J'enfile un legging noir, un t-shirt avec le drapeau américain sur la poitrine et une paire de baskets. Je remonte mes cheveux en chignon sur le dessus de mon crâne. Un trait d'eye-liner tout de même, une touche de parfum et je suis prête.

Lorsque j'arrive à l'adresse que nous a donné Jordan, mes collègues sont déjà devant à attendre l'ouverture des portes par notre patron, vu qu'aucun de nous n'en a encore la clé. Nous trépignons d'impatience tout en échangeant nos impressions sur la façade et l'enseigne. A travers les baies vitrées, nous avons vue sur le hall d'accueil envahit de cartons et de meubles. C'est très spacieux et lumineux.

Jordan arrive enfin. Ça me fait drôle de le voir en jean et t-shirt à la place de son costume habituel. Il se place devant les portes et nous fait un petit discours de bienvenue. J'aperçois une partie d'un tatouage sur son biceps. Je ne l'aurais jamais imaginé tatoué. Je suis intriguée et je n'écoute même pas ce qu'il dit, trop absorbée dans mes pensées.

- Tu viens ? me demande Sonia en posant une main sur mon bras.

- Euh, oui, oui, je réponds en revenant à la réalité.

Jordan nous fait une visite guidée en nous exposant son point de vue sur l'organisation et l'installation. C'est très grand. Bien plus que je ne l'aurais imaginé d'après les plans qu'il nous avait présenté. Chacun à son bureau avec sa plaque sur la porte. Les box sont tous vitrés à mi-hauteur, mais il sera possible de s'isoler des regards grâce à des stores. Le sol et les murs blancs répercutent la lumière provenant des baies vitrées et donnent une impression d'espace et de clarté. Il précise que tout le bâtiment est équipé d'une climatisation réversible, ce qui sera très agréable en été vu les températures caniculaires que connait notre région.

Il tape dans ses mains et déclare qu'il est temps de se mettre au travail. J'aide Sonia à transporter ses affaires dans son box, juste derrière l'accueil. Jordan disparait à l'étage et je peux respirer sans son regard constamment braqué sur moi.

A l'heure du déjeuner, nous allons nous acheter des sandwichs et les mangeons dans le parc, au soleil. Ça fait du bien de respirer l'air frais après toute la poussière que nous venons d'avaler.

L'après-midi, cette fois c'est au tour de Sonia de m'aider à monter les nouveaux bureaux pour l'accueil. On se prend la tête, car les plans ne sont pas très compréhensibles, mais on rigole bien. Après le premier bureau correctement monté, on fête ça en mettant un peu de musique, en dansant et en chantant. On aime bien se lâcher comme ça de temps en temps, hors de la vue des clients.

Notre moment de folie passé, on laisse la musique, mais on se remet au montage du deuxième bureau. C'est un peu plus facile cette fois, vu que l'on en a déjà fait un. On a pigé le truc. On réussi même à monter l'une des armoires avant la fin de la journée.

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JORDAN

Dans l'après-midi, j'ai entendu de la musique provenant du rez-de-chaussée. Intrigué, je suis descendu voir d'où ça pouvait venir. J'ai découvert Sonia, Audrey et Chloé en train de danser comme des folles sur une musique actuelle. J'ai fait en sorte de pouvoir les observer sans qu'elles ne me voient. Je ne voulais pas les couper dans leur délire, il n'y avait rien à de mal à ce qu'elles s'amusent en travaillant. J'ai adoré voir Chloé se déhancher et chanter. Elle était totalement naturelle et j'ai retrouvé la fille de l'autre soir en boîte de nuit.

Qu'est-ce qu'elle est sexy dans son legging noir qui moule parfaitement ses hanches et ses fesses rebondies. A cause de la chaleur, elle a noué son t-shirt juste au-dessus de son nombril, faisant encore plus ressortir sa poitrine généreuse. Je me suis revu caressant sa peau de velours et embrassant ses seins voluptueux. Son goût salé m'est revenu sur la langue et il a fallu que je me fasse violence pour ne pas aller la rejoindre et y goûter encore. Je suis bien vite remonté pour m'éloigner de l'objet de ma tentation et je ne suis redescendu qu'au moment du départ, pour leur donner à chacun, leur nouveau trousseau de clés. Je leur souhaite une bonne nuit et leur dit à demain. 

CHLOÉ, JE TE VEUX A MES COTÉS (version finale)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant