CHAPITRE 28

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JORDAN

Après avoir raccompagné Ophélie chez elle et m'être assuré qu'elle allait bien, je me suis rendu directement à l'hôpital. Aux urgences, j'ai demandé à voir Chloé. L'infirmière a fait barrage, m'a questionné pour voir si j'étais de la famille et je me suis fait passer pour son petit-ami. Elle m'a alors confié que Chloé était avec le médecin et que je devais patienter.

Lorsqu'elle a vu l'état de mes mains, elle m'a demandé de la suivre dans un box. Tellement inquiet pour Chloé et encore sous l'effet de l'adrénaline, je n'avais pas remarqué que j'étais blessé. Pourtant les policiers me l'ont fait remarquer et je me souviens maintenant l'avoir moi-même dit aux pompiers, mais mon cerveau ne fonctionne plus correctement suite à ce choc émotionnel et j'avais déjà totalement oublié.

Mes jointures sont couvertes de sang séché, enflées et commencent à être douloureuses lorsque je ferme les poings. L'infirmière me demande comment je me suis fait ça et je lui raconte ce que je sais. Elle n'est pas choquée par mon histoire. Elle doit tellement en voir et des bien plus graves et plus terrifiantes que la mienne. Heureusement que l'agresseur a été emmené en même temps que Chloé ici et qu'elle est au courant, sinon vu les blessures de Chloé et l'état de mes mains, elle aurait pu croire que c'était moi qui l'avais battu. J'avoue que ça peut prêter à confusion.

Elle me désinfecte mes plaies, me mets une pommade cicatrisante et me conseille d'appliquer des poches de glace sur mes mains en rentrant chez moi. Je grimace un peu, la douleur se réveille, mais je n'ai pas le droit de me plaindre. Ce que doit subir Chloé doit être bien pire et j'aimerais tant lui éviter de souffrir. S'il m'était possible de prendre sa douleur à sa place, je le ferais sans hésiter.

Désormais, ma colère est totalement retombée et a fait place à l'inquiétude. J'espère qu'elle va bien. La pression redescendue, la fatigue me tombe dessus comme une chape de plomb. L'infirmière s'en rend compte et m'assure que c'est tout à fait normal vu ce que je viens de vivre. Elle me prend ma tension pour s'assurer que je ne sois pas en état de choc et que je vais bien. Elle déclare que je suis en bonne santé et qu'il va me falloir un peu repos pour me remettre de mes émotions.

Je lui demande quand je pourrais voir Chloé. Elle me répond qu'elle va se renseigner et me fait patienter dans une salle d'attente. La pièce au sol carrelé blanc et aux murs vert pâle se veut accueillante, mais je la trouve plutôt glauque. Une dizaine de personnes attendent qu'un médecin se libère et puisse les examiner à leur tour. L'une d'entre elle accompagnée d'un homme, est dans un fauteuil roulant, la jambe gauche surélevée avec une poche de glace dessus. Sûrement une cheville foulée ou cassée. Un couple essaye de calmer leur bébé qui pleure et par moment il est secoué par une quinte de toux très grasse à cause de laquelle il a du mal à reprendre sa respiration. En face du couple avec le bébé, se trouve un homme et son petit garçon d'environ dix ans, dont la main est cachée sous un épais bandage. Je n'ai pas le temps d'étudier mes autres compagnons d'infortune, l'infirmière appelant mon nom.

- Monsieur, votre petite amie vient de partir à la radio. Le médecin veut s'assurer qu'elle n'a pas de traumatisme faciale ou crânien consécutif aux coups reçus au visage et à sa chute. Nous vous tiendrons au courant dès que l'on aura les résultats. Vous pouvez renter chez vous et téléphoner un peu plus tard, de toute façon on la garde en observation pour la nuit.

- Je ne peux pas rester avec elle ? Je demande inquiet.

- Non désolé monsieur. Elle a besoin de repos et vous aussi. Rentrez chez vous, c'est ce que vous avez de mieux à faire.

Elle me note le numéro de téléphone du service dans lequel Chloé va être transféré afin que je puisse prendre de ses nouvelles directement auprès des infirmières qui s'occuperont d'elle. Je la remercie et quitte l'hôpital.

CHLOÉ, JE TE VEUX A MES COTÉS (version finale)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant