CHAPITRE 53

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JORDAN

- Attention devant, j'avertis pour que personne ne se trouve sur mon passage.

C'est aujourd'hui que nous emménageons dans notre maison. On court dans tous les sens. Heureusement ses amis et les miens sont venus nous prêter main forte. Il y a Brice, Matt, Jérôme et Karine, Philippe et Annabelle, mes parents et nous deux.

Mes parents voulaient nous aider également, mais il est hors de question qu'ils fassent le moindre effort physique important, alors je leur ai donné la responsabilité de préparer le barbecue pour dix personnes. Comme ça ils se rendent utile et participent tout en préservant leurs santés et leurs forces. Maman a pris son rôle très à cœur et a imposée de s'occuper de A à Z de la partie intendance. Elle est allée faire les courses, a cuisiné toute la semaine divers salades, cakes salés, pâtisseries et même un punch pour l'apéritif. On a plutôt intérêt à faire un maximum de voyages avec le camion le matin car on risque de ne plus être très frais après le déjeuner.

J'ai présenté mes potes à Chloé, il y a peu. Bon, elle avait déjà rencontré Brice a deux reprises. D'abord le jour de notre petite mise en scène pour l'aider à surmonter le traumatisme causé par son agression, puis lorsqu'il s'est lancé dans l'achat du local pour se mettre à son compte. Mais maintenant le contexte est différent. Je vis avec elle, ils sont mes meilleurs amis alors il fallait remettre les choses dans l'ordre. Chloé n'en veut pas à Brice d'avoir joué les hommes infect et misogyne avec elle. Mais elle n'a pas pu s'empêcher de lui envoyer des petits pics bien cinglants dès qu'elle en a eu l'occasion, pour se venger. Brice est très joueur et répondait du tac au tac. J'ai beaucoup ris ce jour-là de les voir s'affronter gentiment. Matt est un peu plus posé, mais ça a accroché immédiatement avec ma compagne.

Karine et Annabelle étant enceintes, elles aident Chloé à finir les cartons et ensuite à les déballer dans notre nouvelle maison. Elles ne concevaient pas que ce déménagement se fasse sans elles. Les connaissant lorsqu'elles sont réunies toutes les trois, ça promet un beau désordre.

Comme nous étions déjà équipés chacun de notre côté, il a fallu vendre certaines de nos affaires que nous aurions eu en double. On a gardé tout l'électroménager le plus récent et bradé le reste. En plus la cuisine est déjà équipée donc nous n'avons finalement que la machine à laver comme grosse pièce à transporter. Mon lit ira dans notre chambre et celui de Chloé dans la chambre d'amis. Je n'avais pas de canapé, simplement deux fauteuils et la pièce de vie est assez grande pour tout contenir. Ma table de cuisine aura la même fonction ici, tandis qu'on utilisera la sienne dans la partie salle à manger. Bref, on fait un beau mélange de nos deux vies.

Brice et moi déposons le canapé à l'endroit que nous indique Chloé. Elle me sermonne que je ne dois pas porter si lourd avec mon épaule encore fragile et je lui assure que je fais attention.

- Salle gosse, m'insulte-t-elle en me claquant les fesses.

- Hey ! Pas touche, je proteste.

Elle rit et repart chercher un carton dans le camion. Quelques minutes plus tard, j'entends de la musique en provenance de l'intérieur de l'a maison. Je comprends immédiatement que ça y est, les filles se lâchent et sont partis dans leurs délires. Effectivement, je les retrouve en plein milieu de la pièce à vivre, en train de chanter et danser comme des folles. Je souris et après avoir déposé ce que j'ai dans les mains, je me joins à elles, rapidement suivi par Brice et Matt. Philippe et Jérôme nous regardent désespérés. Ils doivent sûrement se dire qu'il n'y en a pas un pour rattraper l'autre.

Mes parents arrivent au même moment et nous trouvent tous en train de danser au lieu de vider le camion. Ils sourient et essayent de se frayer un passage jusqu'à la cuisine.

Je lâche mes compagnons de débauche pour aller aider mon père à sortir le barbecue flambant neuf et le charbon de bois de sa voiture.

- C'est pour vous les enfants, dit-il en me désignant le carton. C'est notre cadeau pour votre installation.

- Merci papa, je réponds.

Je le serre dans mes bras avec émotion avant de retourner finir de décharger le camion. Je reviens en poussant la machine à laver sur un diable.

- Jordan ton épaule, me gronde ma mère avec un regard réprobateur.

- Ah merci Mathilde, renchérit Chloé. Je n'arrête pas de lui dire mais il n'en fait qu'à sa tête, elle insiste.

- Oh ça va ! Vous n'allez pas vous y mettre toutes les deux maintenant, je proteste.

- Tu ne m'écoute pas, mais tu écouteras peut-être ta mère, continue Chloé.

- Alors là tu peux rêver, je ris.

Elle hausse les épaules et roule des yeux avec résignation tout en retournant à sa tâche. Je sais qu'elles ont raison, mais je n'ai pas envie de leur faire le plaisir de l'avouer. J'ai ma fierté tout de même.

Mon père allume le barbecue qu'il vient de monter et d'installer au moment où Brice, Matt et moi repartons avec le camion pour un dernier voyage. Il ne reste que des bricoles à prendre dans l'appartement de Chloé et on va également passer récupérer le salon de jardin que j'ai réserver au magasin. Je profite d'avoir des bras à disposition et on ira plus vite à plusieurs pour le monter et l'installer.

Lorsque nous revenons, une bonne odeur de grillades nous accueille. Hummmm ! J'en ai l'eau à la bouche et mon estomac se met à gargouiller. On décide de juste sortir le salon de jardin et nous finirons de vider le camion dans l'après-midi. On a trop faim.

Il nous faut une demi-heure à cinq pour assembler les différents éléments du mobilier d'extérieur. On est fier de nous.

Maman apporte le punch bien frais tandis que les filles installent le buffet et l'on peut enfin profiter du soleil. On trinque et je les remercie pour leur aide et leur présence à nos côtés.

Le punch est délicieux, comme toujours lorsque c'est maman qui le prépare. J'assiste papa au barbecue. Ils ont prévu à manger pour un régiment. Ils peuvent tous rester ce soir pour nous aider à finir les restes.

J'avais raison quand je disais que l'on ne pourrait pas reprendre le volant cet après-midi. Quelques verres de punch et quelques bières plus tard, ajouté à ça la chaleur et Matt, Brice, Jérôme, Philippe et moi ne voyons plus très clair.

On improvise un match de foot en confectionnant un ballon de fortune avec le scotch des cartons. Mes parents et les filles n'en peuvent plus de rire. On doit vraiment avoir l'air ridicule, ivre comme on est, à tenter de courir après une balle d'adhésif. C'est ça la vraie vie. C'est ça le bonheur.

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CHLOÉ

J'ai mal au ventre tellement je ris de voir ces grands dadais bien imbibés d'alcool, jouer avec du scotch à carton. Ils n'en sont pas au point de se rouler par terre, mais disons qu'ils ne marchent plus vraiment droit et qu'ils ratent souvent le ballon.

Ils ont tous retiré leur t-shirt à cause de la chaleur et j'avoue que le spectacle est agréable à regarder. On en rigole d'ailleurs avec Karine et Annabelle. Elles viennent d'entamer leur second trimestre de grossesse et leurs hormones sont en ébullition. Je connais deux hommes qui ce soir ont intérêt d'être en forme. J'avoue que voir Jordan dans cette tenue me donne également des pensées inavouables. Je n'y peux rien, il a un corps d'apollon et je ne sais pas lui résister. On est jeune après tout, il faut qu'on en profite.

CHLOÉ, JE TE VEUX A MES COTÉS (version finale)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant