CHLOÉ, JE TE VEUX A MES COTÉS (version finale)

Chapitre 21

CHLOÉ

Hier soir j'ai diné avec Alexandre et il m'a raccompagné jusque dans le hall de l'hôtel. On s'est embrassé, mais c'est tout. Je ne l'ai pas fait monter dans ma chambre parce que je n'en avais pas envie. Je n'ai absolument rien ressenti en l'embrassant. Le baiser d'Alexandre était agréable, mais il ne m'a pas fait vibrer. J'ai même des scrupules à me servir de lui comme ça. Je n'ai pas pu m'empêcher de faire la comparaison avec mes échanges torrides avec Jordan et ça m'a rendu triste.

En parlant de Jordan, je crois que j'ai déclenché une guerre entre nous. Oh pas de cris, pas de violence, c'est une guerre froide et silencieuse. Il m'a évité ce matin au petit déjeuner et j'avoue que ça m'a fait mal au cœur. Je n'aime pas lui faire du mal. Ça n'est pas dans ma nature.

Lorsque j'entre dans la salle de formation, Alexandre est déjà là. Il se lève et dépose un baiser sur mes lèvres pour me dire bonjour. J'allais lui dire qu'il faut que je lui parle, mais le formateur entre. Je le ferais à la pause.

J'écoute le cours d'une oreille distraite. Je suis nerveuse à l'idée d'avoir cette discussion désagréable avec Alexandre, mais il le faut.

C'est l'heure de la pause. Voilà, c'est le moment. On prend un café au distributeur, j'ai des nœuds dans le ventre.

- Alexandre, est-ce qu'on pourrait sortir deux minutes s'il-te-plait ? J'ai besoin de te parler.

- Bien sûr.

Je préfère avoir cette discussion hors de la portée des oreilles de Jordan. Je veux qu'il continue de croire qu'il se passe quelque chose entre Alexandre et moi, sans pour autant faire souffrir mon nouvel ami. Je me mords la lèvre inférieure et joue avec la touillette de mon café. J'ai du mal à trouver les bons mots.

- Qu'est-ce qui se passe ? Me demande-t-il.

- Bon, voilà. Je dois être honnête avec toi. Je suis désolée si à cause du baiser d'hier soir tu t'es mis des plans en tête nous concernant, mais je ne peux pas aller plus loin avec toi. Je ne peux t'offrir que mon amitié et rien de plus. Je sais que ce que j'ai fait ça n'est pas bien, mais je me suis servie de toi pour rendre Jordan jaloux.

Je ne sais pas pourquoi je lui raconte ça. Il n'a pas besoin d'en savoir plus et pourtant son comportement m'incite à poursuivre.

- Jordan et moi avons eu une liaison à laquelle j'ai mis fin lorsque j'ai découvert par hasard qu'il est marié. Je me suis sentie tellement mal, tellement idiote que j'ai voulu me venger et lui faire autant de mal qu'il m'en a fait en le rendant jaloux avec toi.

- Je vois, dit-il avec déception en baissant la tête.

- En fait j'ai été aussi dégueulasse que lui en me servant de toi. Je n'avais pas réfléchi avant et je suis vraiment, vraiment désolée. Je ne voulais pas te faire de mal. Tu es homme génial, gentil et mignon, mais je n'ai pas eu cette étincelle.

- J'apprécie que tu me le dises maintenant et je comprends ton geste. Je te rassure, je ne cherche absolument pas à me caser. Je te trouve super attirante et le courant passe bien entre nous, mais si tu ne veux pas plus, ok.

Je ne m'attendais pas à ce genre de réponse.

- Tu ne m'en veux pas ?

- Non. Je suis un peu déçu c'est vrai, mais je m'en remettrais. Je t'apprécie beaucoup Chloé et si tu veux que l'on ne soit que des amis, alors je le serais. Je peux même te proposer de t'aider à te venger, si tu en as toujours envie.

- C'est-à-dire ?

- On peut jouer la comédie devant Jordan. On n'est pas obligé d'aller jusqu'à s'embrasser, je pense que juste des petits gestes de tendresse suffiront vu les regards qu'il nous jette depuis hier. Je n'ai pas envie non plus de l'énerver au point de me prendre son poing dans la figure, il plaisante.

- Non, je comprends et moi non plus je n'ai pas du tout envie de le mettre en colère à ce point. Je veux juste lui rendre la monnaie de sa pièce.

- Attention, on est bien d'accord. Je ne lui en veux pas personnellement, c'est juste par solidarité, car je déteste ce genre de mec.

- On est bien d'accord. Merci Alexandre. Tu es vraiment exceptionnel et la femme qui partagera ta vie aura énormément de chance.

- J'espère que tu trouveras un homme qui te mérites Chloé.

Il me serre dans ses bras et nous regagnons la salle de cours. Jordan n'a rien manqué de la scène vu son regard assassin et au lieu de me réjouir, ça me brise le cœur.

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JORDAN

Elle ne perd pas de temps. Elle minaude déjà avec ce type. Ça me met en rogne, mais que puis-je faire ? Absolument rien. J'ai bien pensé m'incruster dans leur conversation, passer mon bras sur les épaules de Chloé et déposer un baiser dans ses cheveux tout en l'appelant « Chérie », mais je ne l'ai pas fait. Ça serait puéril de ma part une telle réaction. Nous n'avons plus quinze ans. Et puis ça n'aurait fait qu'accentuer sa colère contre moi alors que j'essaye justement de l'apaiser et de me rapprocher d'elle.

Je pourrais aussi aller parler directement avec cet Alexandre. Je pourrais inventer n'importe quel mensonge la concernant pour qu'il mette fin à leur liaison, mais une fois encore, ce n'est pas dans ma nature.

Avant moi, Chloé était une femme qui n'aimait que les histoires éphémères et ne voulait surtout pas s'engager avec un homme. Elle a repris ses vieilles habitudes et je n'ai plus qu'à attendre qu'elle se lasse et le laisse tomber.

Bon je ne dis pas que ça ne me fait rien de les voir ensemble, même en sachant ça. J'ai toujours envie de mettre mon poing dans la gueule de ce bellâtre et ça me ferait un bien fou de cogner sur quelque chose, mais je dois penser avant tout à mon entreprise.

Je dois absolument rester concentrer sur le fait que tous mes actes dans ma vie privée, peuvent avoir de graves répercussions sur l'agence. Je dois rester concentrer sur mes objectifs et comme je l'avais dit à papa le jour où j'étais en immersion auprès de Chloé, je me dois d'être à cent pour cent dans mon entreprise avant de penser à ma vie privée.

Il faut que j'arrête de faire une fixation sur cette femme. C'est très difficile en l'ayant à mes côtés continuellement, mais il faut que je me fasse une raison et accepte de la voir avec d'autres hommes. Elle ne veut pas de moi et je ne peux rien contre ça. Il faut que je laisse le temps faire son œuvre. Le mieux que je puisse espérer c'est d'être son ami.