Chapitre 2

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CHLOÉ

Le bus trente-deux est encore en retard, je déteste arriver pile à l'heure au travail. J'aime avoir une bonne dizaine de minutes d'avance pour avoir le temps de tout allumer, de m'installer et de boire un café avant de prendre mon poste. En plus on est mardi matin et je sais qu'après le week-end j'ai toujours beaucoup de mails à traiter, de mises à jour à faire et que le téléphone ne cesse de sonner. Mais j'adore mon métier, j'adore être débordée et ne pas avoir le temps de flâner. Je déteste l'oisiveté. Je suis une vraie boule d'énergie qui ne tient pas en place.

C'est pareil dans ma vie privée. Je sors presque tous les week-end soit en discothèque, soit chez des amis ou bien encore au cinéma, au musée, écouter un concert... Je ne me qualifie pas d'hyperactive, mais plutôt de quelqu'un qui aime croquer la vie à pleine dent. Etant célibataire, je suis totalement libre de faire ce que bon me semble, quand, avec qui et où. Pour le moment je n'ai aucunement envie de me fixer. Je préfère flirter ou au pire passer juste une nuit avec un homme rencontré en soirée.

A vingt-sept ans, je suis encore jeune et je compte bien en profiter au maximum. Je suis consciente de l'effet que je fais aux hommes avec mes longs cheveux blond et mes yeux bleus, mon corps finement sculpté et ma poitrine généreuse. Je ne suis pas très grande, seulement un mètre soixante alors j'abuse un peu des talons hauts, mais c'est là mon seul artifice.

Enfin mon bus apparaît au coin de la rue. Je me précipite à l'intérieur, à peine les portes ouvertes. Je sais qu'Henry, mon patron, ne me dira rien si j'arrive cinq minutes en retard connaissant les difficultés liées à mon mode de transport, mais je déteste commencer la journée avec ce stress.

Quinze minutes plus tard, je descends à mon arrêt et marche d'un pas rapide vers l'agence immobilière dans laquelle je suis réceptionniste depuis six ans. J'avoue avoir eu beaucoup de chance après mon BTS d'assistante commerciale.

L'agence « Maison de rêve » est la première dans laquelle j'ai postulé et Henry Blaise, son dirigeant, m'a immédiatement signé un contrat après notre entretien. Il m'a donné ma chance et je lui en serais éternellement reconnaissante. Je ne ménage pas mes efforts et me donne à cent pour cent dans mon travail, d'une part parce que j'adore ce que je fais et d'autre part je veux montrer à Henry qu'il a eu raison de me faire confiance et de m'offrir ce poste.

Je passe la porte vitrée de l'agence, pile à l'heure de l'ouverture. Henry est déjà là et a ouvert à ma place. Tous mes collègues sont déjà arrivés également. Je m'empresse de déposer mes affaires, passe de bureau en bureau pour saluer tout le monde et m'installe à mon poste. Je ne prends pas le temps de me servir un café, j'ai trop de travail qui m'attends. J'ai à peine allumé mon ordinateur que le téléphone se met à sonner.

Je ne vois pas la matinée passer entre les appels, les mails à traiter et l'accueil physique des clients. A douze heure trente, je sors déjeuner dans une brasserie, avec ma collègue et responsable Sonia. Je m'entends très bien avec tous mes collègues, mais plus particulièrement avec elle.

Elle m'a prise sous son aile à mon entrée dans l'agence et m'a formé avec beaucoup de patience et de compréhension. A cinquante-deux ans, cette petite femme aux formes généreuses, châtain, aux yeux bleus, très pédagogue, rigolote et toujours de bonne humeur, est un modèle pour moi. On sort souvent déjeuner ensemble. On essaie de mettre le travail de côté et de parler de toute autre chose pour se détendre. Il nous arrive souvent d'avoir des fous rire et régulièrement en fin de semaine, on pète complètement un câble et on délire même au travail. Henry ne dit rien, tant que le travail est fait et que les clients sont satisfaits...

A quatorze heure, je suis de nouveau à mon poste et prête pour affronter la seconde partie de la journée. Lorsque je consulte la messagerie, je vois un mémo destiné à toute l'agence, de la part d'Henry. Il nous convoque à une réunion le soir même à dix-neuf heure. Il n'en a pas précisé la raison et ça m'inquiète. Je sais qu'Henry a une santé précaire depuis quelques mois et je crains qu'il ne nous annonce qu'il est dans l'obligation de prendre sa retraite, donc de fermer l'agence. Je sais très bien que ce jour arrivera, mais j'espérais avoir encore quelques années devant moi pour m'y préparer.

CHLOÉ, JE TE VEUX A MES COTÉS (version finale)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant